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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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épaisse ici que la réalité.
    Cilla ouvrit la bouche puis se ravisa.
    —   Un instant, mon seigneur.
    Cilla posa les mains sur le bord du brancard afin de garder
l'équilibre puis ferma les yeux. Archer l'observa du coin de l'œil et nota que
ses traits sombres rayonnaient d'une lumière arc-en-ciel. Les couleurs
brillèrent et se déplacèrent telles des vagues sur sa peau et autour d'elle.
Cette Ilduin était d'une beauté remarquable, se dit-il. Indéniablement.
    Cilla ouvrit lentement les yeux.
    —   Je crois qu'elle commence à se réveiller, Seigneur
Annuvil. Un peu. Il y a une lutte.
    —   Mais sais-tu ce qu'elle voulait dire ? Ou n'était-ce
qu'un délire ?
    Cilla baissa la tête.
    —   Nos ancêtres ont laissé ici une cicatrice ineffable, mon
seigneur. Elle a brûlé la trame du monde et a atteint ce qui se trouve au-delà.
Je crois qu'elle ne disparaîtra jamais.
    Archer pinça les lèvres.
    —   J'ai bien peur que non.
    Cilla leva des yeux emplis d'admiration et de crainte.
    —   Je n'avais pas idée que ce fût possible.
    —   Les onze Ilduins qui formèrent le cercle le savaient,
répondit-il gravement. Elles voulaient se venger de la mort de Thériel mais...
elles ont été trop loin... trop loin.
    —   Je suis d'accord.
    Le sourire d'Archer était amer.
    —   Elles avaient contribué à la naissance du monde. Je
suppose qu'elles pensaient avoir le droit d'en détruire une partie.
    —   Je suis contente de le savoir.
    Il fronça les sourcils.
    —   Contente d'apprendre pareille cruauté ?
    —   Contente de savoir que je puis commettre de telles
atrocités. Je veillerai à ce que cela ne se reproduise pas.
    —   Bien.
    Il fit quelques pas puis s'adressa de nouveau à elle.
    —   Crois-tu qu'elle pourrait se réveiller bientôt ?
    —   Peut-être. La force qui s'est emparée d'elle semble
faiblir quelque peu.
    —   Dis-le moi si tu perçois autre chose.
    —   Je le ferai.
    Elle resta en arrière, le laissant cheminer entre sa monture
et le brancard et se demander s'il était à la hauteur de la mission qui l'attendait.
    Peut-être, songea-t-il, importait-il peu lequel de lui ou
d'Ardred mourrait. Peut-être que ce qui comptait avant tout était que l'un
d'eux disparaisse. Les dieux n'auraient alors plus de raison de poursuivre leur
jeu.
    Et s'il mourait, il ne serait pas responsable des jeux
qu'ils inventeraient ensuite pour tourmenter les hommes.
     
    ***
     
    Ce fut comme si les légions se heurtaient à un grand mur
invisible, lorsqu'elles quittèrent les collines désolées et se mirent à gravir
la pente du plateau d'Ardusa.
    Quand ils atteignirent le sommet, les hommes s'arrêtèrent
net et contemplèrent l'étendue devant eux.
    La mer de Verre. Une ville entière et une grande partie de
la montagne sur laquelle elle était bâtie avaient disparu dans un brasier et
une chaleur tels qu'il ne restait qu'une immense plaine de verre noir. De
petites vaguelettes, semblables à l'eau de la mer, y étaient figées à jamais.
    Tous avaient entendu parler de cet endroit mais nul n'avait
jamais osé y venir. Dès l'enfance, on leur avait dit que ce lieu avait été dévasté
par un mal inégalé dans l'histoire, que rien n'y poussait et que ceux qui
s'aventuraient à le traverser ne revenaient jamais.
    Or on leur demandait à présent de franchir cette mer noire
qui avait englouti tant d'imprudents.
    Pas un soldat ne bougea.
    Annuvil avait rejoint les généraux dès l'arrêt des troupes.
Ils étaient en pleine conversation, se demandant s'ils devaient permettre à
leurs soldats de reculer ou s'il fallait leur ordonner d'avancer.
    —   Faisons halte ici, dit-il. Il nous faudra plus d'une
journée pour traverser le plateau et il vaut mieux que nous partions de jour.
Les hommes seront ainsi moins nerveux.
    L'empereur l'approuva.
    —   Ils ont besoin de temps pour dépasser leurs peurs
d'enfant. Laissons-les se reposer et s'habituer à ce spectacle. Envoyons des
hommes afin de leur rappeler que la destruction de Dederand eut lieu il y a
bien longtemps. Les forces à l'origine de ceci ne sont plus parmi nous.
    Si seulement c'était vrai, songea Archer, mais il ne dit
rien. Cette fois, les Ilduins étaient divisées. Cinq étaient avec lui. Ardred
avait sans doute les sept autres. Le charisme et la force de persuasion de son
frère étaient en soi un pouvoir magique. Il était toutefois possible que
certaines Ilduins fussent encore en liberté et

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