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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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ce qui nous a amenés en premier lieu à vous conduire dans
nos villes.
    Unn sourire ironique passa sur les lèvres.
    —   J'ai toujours soupçonné votre peuple de ne jamais faire
aussi bien pour Bozandar que pour leurs villages.
    Ratha sourit malicieusement.
    —   Notre cœur n'y était sans doute pas.
    —   Très probablement. Quoi qu'il en soit, nous sommes ici à
présent. Erkiah m'a dit il y a bien longtemps que si je ne me faisais pas tuer
dans une bataille ou une autre, je verrai la prophétie se réaliser...
    —   Oui-da, dit Jenah en les resservant. Nous sommes tous
ici. Une alliance étrange contre une menace dont nous prenons à peine la
mesure.
    —   Je crains que tu dises vrai, dit Suzza. A l'époque, les
paroles d'Erkiah m'avaient empli d'enthousiasme. Que demander de plus que
d'assister à l'accomplissement d'une prophétie... Aujourd'hui... Je voudrais
que tout ceci soit derrière nous, bien que nous ne puissions savoir ce qui nous
attend si nous échouons.

—   Nous n'échouerons pas, affirma Ratha. Nous n'échouerons
pas parce que nous ne devons pas échouer.
    Suzza hocha la tête.
    —   La Dame Filandière est-elle aussi puissante que je l'ai entendu dire ?
    —   En réalité, dit Ratha, je ne suis pas certain
qu'elle-même connaisse encore les limites de son pouvoir. Elle semble puiser en
elle une magie de plus en plus grande.
    —   Tant mieux, répondit Suzza en buvant une gorgée de vin.
Bien, mes nouveaux amis, je suis également venu vous promettre une chose...
    —   Ah ? fit Ratha.
    —   Oui-da. En dépit du mal que mes soldats ont à se rallier
aux vôtres, en dépit de leurs sentiments à l'égard des Anari, ils suivront les
ordres. Vous n'avez rien à craindre de leur part.
    —   Alors, ils n'ont rien à craindre de nous.
    —   Réjouissons-nous au moins de cela, conclut Suzza.
     
    29.
     
    Les troupes suivirent le cours du fleuve Panthéa pendant
près de deux semaines, gravissant des collines escarpées à une allure régulière
avant d'atteindre le pied des montagnes de Panthos. Trois jours de marche
supplémentaires les conduisirent au fleuve Aremnos. L'armée se dirigeait à
présent vers l'ouest, au milieu de la chaîne de Panthos, en suivant le lit de
la rivière vers l'endroit qui, selon Yazzi, abritait Arderon.
    A chaque pas en direction des sommets dentelés des
montagnes, ils se rapprochaient de l'emplacement où s'était dressée jadis la glorieuse
cité de Dederand. Les deux tiers supérieurs de la chaîne montagneuse avait été
détruits par le feu alors et ce qui restait portait le nom de plateau d'Ardusa
aujourd'hui, bien qu'aux yeux d'Archer, le lieu demeurerait à jamais la plaine
de Dederand et de la mer de Verre. Son cœur se faisait lourd. Ses visites
passées ici avaient toujours eu pour but de lui rappeler ses propres erreurs et
ses fantômes.
    Cette fois, ses fantômes n'avaient pas attendu son arrivée.
Ils se dressaient sur ses épaules comme une rafale de vent glacé, ressuscitant
le passé.
    Tout son passé.
    Il se rendit à peine compte qu'il avait commencé à parler,
en un faible murmure que la plupart n'entendirent pas — ni les gardes d'Odetta,
ni les autres Ilduins qui marchaient derrière le brancard de Tess, sans doute
pour lui permettre de rester seul avec elle.
    En une autre occasion, cela l'aurait fait sourire. Mais aux
portes de Dederand, rien ne pouvait l'amuser. Il parcourut les formations rocheuses
autour d'eux, autant de pointes acérées qui se dressaient là où se trouvaient
autrefois des collines d'un vert luxuriant.
    —   J'aimais chevaucher par ici pour rejoindre Dederand,
dit-il à voix basse, pour Tess seule.
    S'il avait pensé qu'elle pût l'entendre, il aurait dit tout
autre chose.
    —   Il y avait jadis une large route, empruntée par les
marchands et les voyageurs. Les collines étaient couvertes d'arbres et de
fleurs. La beauté de cet endroit a largement contribué à la décision des Samari
d'y bâtir une ville, plutôt qu'en contrebas, près de la rivière. Il y eut
d'abord quelques villas, utilisées comme des retraites par ceux qui fuyaient
l'effervescence de la ville. Mais en quelques années, elles sont devenues plus
nombreuses et les commerçants s'y sont établis, jusqu'au jour où le lieu fut
connu comme la cité de Dederand. La Deuxième Cité. Notre père décida de faire d'Ardred le roi de Dederand, ce qui sembla alors une grande idée. Les habitants

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