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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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Ilduins.
    —   Tu n'as jamais eu l'air aussi bien, Tess, fit remarquer
Cilla. Je n'ai guère aimé la mine que tu avais à mon arrivée au temple hier.
    —   Moi non plus, approuva Sara.
    Tess sourit pour la première fois depuis le mariage.
    —   Quelque chose a changé. Ne le sentez-vous pas ? Anahar
est débarrassée de sa présence, comme purifiée.
    Ses sœurs se turent, fermant les yeux comme pour mieux se
concentrer sur ce qui les entourait. Puis elles sourirent et prirent chacune
Tess par le bras.
    —   Même si ce n'est que pour un court laps de temps, je
compte en profiter, dit Sara. Car demain, les armées partiront en campagne et
nous avec elles.
    —   Et notre plus grande tâche au départ, ajouta Cilla d'une
voix emplie d'appréhension, sera de maintenir la paix parmi les soldats.
    —   Nous y parviendrons, répondit Tess — sans forcer, ce qui
l'étonna, son optimisme —, nous y parviendrons.
     
    Ce soir-là, Cilla et Sara disparurent en compagnie de Ratha
et de Tom. Tess s'installa dans les jardins du clan des Gewindi, emmitouflée
dans son manteau, pour admirer, fascinée, les étoiles dans le ciel. Il y en
avait tant, plus qu'on n'en pouvait compter au cours d'une vie humaine,
songea-t-elle. Elles brillaient d'une lumière vive dans l'air froid, éclairant
les branches nues des arbres d'une lueur argentée. La lune était invisible mais
la beauté des étoiles lui suffisait.
    D'ordinaire, à cette époque de l'année, lui avait raconté
Cilla, ce jardin était magnifique, fleuri et ombragé par des arbres au
feuillage luxuriant. Mais cet hiver étrange avait bruni les feuilles et les
fleurs, dont certaines étaient mortes à présent.
    Mais, en cette nuit de veille, Tess ne voulait pas y penser.
Elle ne voulait que lever la tête et admirer une splendeur que l'Ennemi ne
pouvait souiller.
    La lumière pâle des étoiles lui sembla l'envahir et
l'éclairer de l'intérieur. Elle sentit qu'une métamorphose s'opérait en elle,
une transformation qui avait débuté avec le cercle protecteur que les mères de
clan avait créé autour d'elle la nuit passée. Cette sensation était agréable et
elle s'y abandonna.
    Puis elle se prit à penser aux dieux. Combien étaient-ils ?
Neuf? Douze ? Pour une raison mystérieuse, elle n'arriva pas à se souvenir de
la comptine enfantine qu'elle avait entendue quelques mois auparavant et qui
les citait tous.
    Bah, leur nombre importait peu, se dit-elle. Ce qui comptait,
c'était que, si Elanor l'aidait, elle, alors un autre dieu devait venir en aide
à Ardred.
    Ils n'étaient que les jouets des dieux. Le mot était bien
choisi. Entraînés dans une partie obscure, tels de simples pions sur un échiquier.
Sans doute une façon pour les dieux de se divertir, d'échapper à une éternité
qui serait autrement d'un abominable ennui. Peut-être les hommes étaient-ils
des marionnettes dans une sorte de rapport de forces.
    Hélas, comment de simples mortels sauraient-ils jamais la
vérité ? Tout ce qu'ils savaient, c'était que la survie de ce monde et du Bien
dépendait de l'issue des batailles qui seraient livrées au cours des prochaines
semaines. Les dieux auraient toujours la possibilité de créer un autre monde
afin de s'amuser. Choix impossible pour les habitants de celui-ci.
    Elle poussa un petit soupir mais sa bonne humeur ne faillit
pas. Le changement qui avait lieu au plus profond d'elle-même lui donnait d'un
sentiment de plénitude, d'espoir, et elle voulait s'y raccrocher à tout prix.
    Un bruit l'alerta et elle se tourna vivement vers sa gauche.
Archer approchait, vêtu de la tête aux pieds de sa tenue noire habituelle. Il
avait l'air fatigué et très inquiet.
    —   Ma dame, dit-il en avançant d'un pas léger et rapide.
Comment allez-vous ?
    —   Bien mieux, répondit-elle en souriant, ravie de voir
qu'un sourire apparaissait en retour sur ses traits burinés. Je suis en paix,
en tout cas pour l'heure.
    —   J'en suis heureux. Il s'assit près d'elle sur le banc de
pierre. N'avez-vous pas froid ?
    —   Le froid ne peut rien contre moi ce soir. Rien ne peut
m'abattre. Si seulement cet état pouvait durer !
    —   C'est le vœu de chacun d'entre nous. Savez-vous que nous
partons demain ?
    —   Oui-da. Ainsi débute une autre étape d'un voyage qui
promettait d'être court à notre départ de Whitewater, quand nous ne poursuivions
que uelques voleurs ayant massacré une caravane. Aviez- vous deviné ce qui nous
attendait

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