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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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élevé. Si tel n'était pas le cas, nous
n'y tiendrions pas autant. Ce que nous conquerrons par le sang sera plus
précieux encore.
    —   Tu parles comme Tom Downey...
    —   Je suis prêtresse, dit Cilla, pas prophète.
    —   Et je ne suis ni l'un ni l'autre mais plutôt un
guerrier. Or, Tom dit que je dois devenir prêtre.
    Devant sa surprise, il ajouta rapidement :
    —   Il dit que tous les prêtres ne servent pas
nécessairement au temple et que je dois me tenir prêt à guider mes hommes vers
la paix, tout comme je les mène aujourd'hui vers la guerre.
    —   Il dit vrai, repartit Cilla.
    Ratha secoua la tête, dubitatif.
    —   Comment le pourrais-je, Cilla Monabi ? Comme pourrais-je
apaiser le cœur d'hommes qui ont connu la guerre et les ramener vers leurs
foyers, alors que je n'ai moi-même connu que luttes et batailles toute ma vie ?
    Cilla parut réfléchir à ces paroles un long moment avant de
répondre.
    —   Sais-tu ce qu'on ressent à embrasser une femme ?
    —   Non, répondit Ratha.
    Cilla s'approcha de lui et posa ses lèvres sur les siennes.
Ratha lutta contre sa nervosité et la laissa faire un instant. C'était loin
d'être désagréable...
    Puis la jeune femme s'écarta et le regarda dans les yeux.
    —   Maintenant, cher cousin, tu connais autre chose que les
luttes et les batailles.
    Ratha se rembrunit à ces mots.
    —   Un baiser ne peut faire de moi un guide vers la paix.
    —   En voudrais-tu un autre ?
     Le désir et la gêne se livrèrent bataille dans l'esprit de
Ratha.
    —   Non... Je veux dire, oui, mais...
    —   Mais ?
    Son visage touchait presque le sien et elle ne le quittait
pas du regard.
    —   Je ne sais pas si...
    Elle l'embrassa de nouveau, brièvement, puis prit son visage
dans ses mains.
    —   Ratha Monabi, pardon si tu as l'impression que je me
joue de toi. C'est vrai, dans une certaine mesure. Et faux, en même temps. Car
si j'ai très envie de t'embrasser, c'est surtout parce que tes lèvres ont
l'effet de la rosée sur mon cœur et attisent le désir en moi. Mais je veux
également te montrer que ce que tu as connu de la vie jusqu'ici n'est pas
obligatoirement tout ce que tu connaîtras jamais. Ton passé ne signifie pas que
ton destin est immuable, mon cousin, il t'a seulement amené jusqu'à aujourd'hui,
jusqu'à cet instant.
    Elle l'embrassa une troisième fois.
    —   Et tu dois vivre l'instant présent, Ratha. C'est tout ce
que nous avons.
    Ces mots dansaient avec légèreté dans l'esprit de Ratha. Ses
lèvres auraient pour elle le goût de la rosée ? Elle le désirait ? Le reste,
bien que juste, n'avait pas d'importance comparé à l'éveil de son propre désir
et au goût de ses lèvres à elle. Etait-ce donc ce qu'on appelait l'amour ?
    —   Ne dis plus rien, s'entendit-il répondre. Embrasse- moi
encore, s'il te plaît.
    Cette fois, toute idée de devoir ou de destin s'évanouit au
doux contact de ses lèvres. Le parfum qui se dégageait d'elle, le soupir
qu'elle émit, le toucher de ses doigts sur sa joue l'enivrèrent. Il la serra
plus près contre lui et sentit la douceur de sa poitrine pressée contre son
torse, sa taille fine, ses courbes pleines, sa chaleur l'envahir, l'emplir tout
entier, comme si le monde alentour se réduisait à ces délicieuses sensations et
à l'élan de son désir — le plus profond qu'il eût jamais connu.
          Leurs lèvres s'ouvrirent à un moment, oh si légèrement
au début, puis davantage, et leurs langues se cherchèrent en une danse gracieuse
et légère. Il entendit un gémissement, sans savoir s'il venait d'elle ou de
lui, car il avait la sensation qu'en cet instant, ils ne faisaient qu'un. Les
doigts de Cilla serrèrent de plus près sa nuque et son corps se colla davantage
au sien. La couverture les enveloppait tous les deux à présent, sans qu'il
comprît comment. Lorsqu'elle s'écarta enfin pour reprendre son souffle, il vit
ses yeux briller et un univers tout entier s'offrir à lui.
    —   Oh, oh, par les dieux, murmura-t-elle doucement.
    Ratha eut un petit gémissement de regret.
    —   S'il te plaît...

Mais Cilla posa un doigt sur ses lèvres pour le faire taire.
    —   Je ne veux pas te taquiner, mon amour, dit-elle. Je
voudrais plus que tout au monde rester dans tes bras et t'embrasser jusqu'à la
fin des temps. Mais nous ne le pouvons pas et cela me fait plus de peine que je
n'en ai jamais éprouvé.
    Ratha eut les larmes aux yeux en voyant qu'elle

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