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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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pleurait.
Elle disait vrai.
    —   Promets-moi, Cilla Monabi, que nous aurons un moment à
nous un jour.
    —   Je te le promets. Je te jure la main sur le cœur que ce
moment viendra pour nous.
    Il vit alors dans ses yeux l'espoir ténu que la vie pouvait
être synonyme de beauté. Il y vit l'espoir d'une aube nouvelle.
     
    A des lieues de là, dans la capitale de l'empire, Bozandar,
un esclave nommé Mihabi traversait discrètement les pièces d'une élégante
demeure. Il était issu des quartiers des serfs situés derrière la maison mais
les murailles élevées, terminées par des pics, étaient infranchissables et les
portes de la cour dotées de barres et de verrous solides. Il n'aurait pu les
ouvrir sans réveiller toute la maisonnée.
    Cela dit, s'enfuir par l'entrée principale de la demeure
serait relativement simple. La maison n'était pas encore fermée aux esclaves,
malgré les quelques émeutes violentes déclenchées par certains d'entre eux
depuis que la nouvelle d'une victoire de l'armée anari sur une légion bozandari
s'était répandue. Ceux qui n'avaient jamais nourri le moindre espoir
murmuraient à présent que la libération était proche. Mihabi en rêvait lui
aussi.
    Mais cette famille faisait confiance à ses esclaves.
    Plus important encore peut-être, elle ne pouvait envisager
de débuter la journée sans eux pour préparer le premier repas et s'occuper des
enfants.
    Mihabi supposait que cette famille était meilleure que
d'autres, comparée à d'autres propriétaires d'esclaves. Il n'avait jamais goûté
à la morsure du fouet ou au poids des chaînes autour de ses poignets.
Toutefois, les Anari restaient pour elle des sous-hommes. Cette situation était
intolérable, si bien traités fussent-ils. Les chaînes de la servitude pesaient
sur le cœur de Mihabi et ce poids était plus lourd qu'un joug véritable.
    Mihabi était né ici. Il ne connaissait de son peuple que les
autres esclaves et les histoires que sa mère lui avait contées sur leur pays au
sud. Et pourtant, ces récits lui avaient donné le désir d'être libre, de
communier avec la pierre, de se tenir fier et droit comme seul un homme libre
pouvait le faire.
    Il s'arrêta dans un couloir carrelé, à l'affût du moindre
bruit. Rien. Il continua d'avancer silencieusement.
    La nouvelle de la défaite bozandari avait bouleversé ses
maîtres et tous les Bozandari, y compris l'empereur, dont le cousin préféré
commandait la légion tenue en échec par les Anari. Un tollé général avait
suivi, réclamant une mission pour aller à la rescousse des troupes, et
éclipsant la peur des Bozandari vis-à-vis d'esclaves agités et de plus en plus
menaçants. Les mères et les épouses des soldats partis en campagne voulaient le
retour de leurs hommes et l'empereur celui de son cher cousin.
    Une légion avait donc été envoyée en terres anari.
    D'autres légions avaient été rappelées mais pour l'heure, la
capitale était relativement peu protégée.
    L'agitation et la colère des esclaves s'étaient muées en
complot organisé. Tous les hommes valides avaient prévu de se rassembler ce
soir-là et le soulèvement débuterait à l'aube.
    Mihabi se dirigea subrepticement vers la porte, guidé par
une torche à l'extérieur dont la lumière filtrait à travers une fenêtre sans
rideaux. Il serait bientôt libre et si cette liberté devait lui coûter la vie,
tant pis.
    Subitement, un bras s'empara de lui par-derrière, lui
serrant la gorge. Il sentit une lame de couteau effleurer son flanc.
    —   Mihabi !
    La voix de son maître, Ezinha.
    Pour la première fois depuis qu'il avait rallié la
rébellion, Mihabi fut soulagé de ne pas avoir d'arme. Il pourrait ainsi clamer
son innocence et prétendre n'avoir fait que traverser la demeure.
    —   Maître, dit Mihabi, et ce mot ne lui avait jamais autant
écorché la langue.
    Ezinha le relâcha aussitôt. Le Bozandari, un homme grand et
à la peau claire, était aussi visible pour l'Anari à la peau sombre que Mihabi
avait dû être difficile à voir pour lui. La lame du couteau paraissait rouge à
la lumière des torches mais Ezinha ne l'en menaçait plus.
    Il parla enfin.
    —   Tu pars rejoindre les rebelles.
    Mihabi voulait nier mais fut soudain incapable de mentir.
    Ezinha hocha la tête.
    —   Je savais que ce moment viendrait. Comment peux-tu nous
faire cela ? Ta mère nous a allaités tous deux et élevés comme des frères. Nous
avons joué ensemble enfants. Je

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