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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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    —   Je ne suis pas un tel devin. Mais chaque pas nous
rapprochait de ce moment.
    —   Oui. Elle pencha la tête en arrière et regarda les nues.
Ont-elles beaucoup changé depuis votre jeunesse ?
    —   Quoi ?
    —   Les étoiles.
    Il contempla le ciel.
    —   Un peu. Les constellations se sont déplacées lentement —
mais seule une personne qui les étudie le remarquerait.
    —   Ou une personne qui a vécu aussi longtemps que vous.
    —   Oui.
    —   Je suis désolée que votre vie ait été aussi difficile.
    Il se tourna vers elle.
    —   Je l'ai mérité. Peut-être puis-je à présent rembourser
ma dette.
    Mue par un élan soudain, elle lui prit la main et la pressa.
    —   Je suis sûre que vous l'avez déjà remboursée au
centuple.
    —   J'en doute.
    Il secoua la tête vivement et lui serra la main.
    —   Vous profitiez d'un rare répit, alors parlons de choses
plus agréables. Je ne veux pas ternir votre humeur joyeuse, ma dame. Demain nous
apportera son lot de problèmes.
    —   En effet.
    Une nouvelle fois, elle leva la tête vers les étoiles.
    —   Je réfléchissais, Archer, et il me semble que les dieux
s'ennuieraient si nous étions parfaits. Je crois que cela les amuse de se jouer
de nous et qu'un élément du jeu consiste à nous amener à faire des erreurs.
    —   Vous avez probablement raison.
    Elle lui jeta un bref regard et sourit.
    —   Seulement probablement ?
    Il rit.
    —   Cela paraît logique d'après notre raisonnement humain,
mais qui sait ce que pensent les dieux ?
    —   Peut-être en savons-nous plus que nous le pensons. Vous
étiez fait pour l'immortalité. Comment pouvez-vous croire que vous êtes si
différents d'eux ? Vous avez même contribué à la création des Anari.
    —   C'est ce qui provoqua la destruction du monde, lui
rappela-t-il. Ce péché était impardonnable aux yeux des dieux.
    —   Peut-être ont-ils favorisé ce péché.
    Il la dévisagea.
    —   Que voulez-vous dire ?
    —   Vous aviez guerroyé et vouliez créer une race d'hommes
qui ne connaîtraient jamais la guerre. Au lieu de cela, vous avez créé une race
qui fut réduite à l'esclavage, jusqu'au jour où ils apprirent à combattre. Et
les Anari ne seront libres qu'après avoir traversé les horreurs de la guerre.
     —  Etes-vous en train de dire que les dieux pensent que la
guerre est une bonne chose ?
    Elle secoua la tête.
    —      Non. Mais
je crois qu'ils détestent la perfection.
     
    11.
     
    Ratha se mit à la recherche de Cilla bien avant le lever du
jour. Tous, ou presque, dormaient encore. Il n'arrivait pas à dormir et elle
non plus, visiblement, car il la trouva dans les jardins du clan des Monabi,
enveloppée de son manteau et de couvertures épaisses. Il s'assit près d'elle
sur un banc et fixa la végétation, tuée en pleine croissance par le gel.
    —   C'est le début, dit-il.
    —   Oui-da. Elle soupira et s'appuya contre lui ; il ne
s'écarta pas. J'espère que nos enfants ne connaîtront pas pareilles heures.
    Il la serra contre lui brièvement et rit.
    —   Tu vas un peu vite pour moi, ma cousine. Tu nous vois
avoir des enfants alors que nous n'avons pas encore échangé un seul baiser.
    Elle rit à son tour.
    —   Je parlais en général, cher cousin, pas de nous. Bien
que je ne puisse pas dire que je n'y ai pas souvent pensé.
    Ratha sourit.
    —   Je voudrais que nous puissions ne rêver qu'à cela, ma
cousine.
    Cilla hocha la tête.
    —   Mais sans ce rêve, comment aurions-nous le courage de
continuer ? Sans espérer l'aube, comment supporterions-nous la nuit ?
    —   Tu as raison, comme toujours, dit Ratha avec un clin
d'oeil malicieux. Il semblerait que je doive m'habituer à avoir tort.
    —   Eh, répondit Cilla, le monde est ainsi fait : les hommes
doivent apprendre à avoir tort en présence de leurs femmes. Ce destin vous a
été assigné par les dieux.
    Ratha eut un petit rire.
    —   Les dieux sont décidément bien cruels.
    —   Oh, cette cruauté-là est bien douce, cher cousin...
    —   Contrairement à celle qui nous attend.
    —   Oui. Et nous devons œuvrer pour un monde meilleur, pour
tous les enfants.
    —   Une tâche noble.
    —   Hélas, il est bien dommage que nous devions procéder de
cette façon.
    Ratha opina.
    —   Le prix à payer sera élevé.
    —   Je suis convaincue, mon cousin, que le prix à payer pour
protéger ce que nous aimons est toujours

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