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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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nous n'avons pas cru au reste, dit Archer.
    —   Qu'as-tu... ? commença à dire Ratha.
    Archer posa une main sur son épaule.
    —   Ne t'inquiète pas, dit-il en riant. Nous nous amusons à
tes dépens.
    Ratha hocha la tête et rit à son tour.
    —   Trois baisers et il semblerait que je sois devenu le
sujet de conversation de tout le campement.
    —   Je ne leur avais pas parlé des trois, dit Cilla.
    —   Heureusement ! répliqua Ratha. Ils nous auraient traînés
au temple au bout de leur épée !
    —   Suffit, mon cousin, dit Cilla en se redressant. N'en
parlons plus.
    Archer se plaça de l'autre côté de Ratha, laissant Cilla
prendre place à côté de celui-ci.
    —   Je ne veux pas être entre vous.
    —   Ce serait sans doute préférable, dit Tess. Ils ont l'air
d'avoir besoin d'un chaperon.
    —   Tess ! se récria Cilla.
    —   Tu ne récoltes que ce que tu as semé, rétorqua celle-ci.
    —   Assez, fit Ratha, un peu gêné. Nous sommes une armée en
campagne et non des enfants.
    Archer remarqua toutefois que Ratha avait pris la main de
Cilla à ces mots. Ce petit geste lui réchauffa le cœur. Il saisirait la moindre
occasion de se réjouir au cours de cette marche ; il craignait que pareilles
occasions fussent rares.
    Tuzza était resté silencieux durant cet échange, nota-t-il
également. Il paraissait n'avoir aucune envie de saluer le frère de l'homme
qu'il avait tué. Archer n'en fut pas surpris mais n'en fut pas content non
plus. Trop d'hommes de cette colonne avaient versé le sang de leurs camarades.
Il espéra que cela ne se reproduirait plus ; hélas, il connaissait trop bien
les hommes pour en jurer.
    Il n'était pas plus heureux de voir que les Anari comme les
Bozandari attendaient de lui qu'il apaise les rancœurs qui naîtraient inévitablement
entre eux. Ses responsabilités militaires étaient déjà assez lourdes sans ce
fardeau sur ses épaules. Tôt ou tard, il le savait, le désir de paix devait
venir des Anari et des Bozandari eux-mêmes. Il ne pouvait l'imposer.
    —   Vous êtes troublé, dit Tess qui l'avait rejoint, comme
si elle avait lu dans ses pensées.
    —   Des ennuis nous attendent, repartit Archer. Et nous
avançons droit sur eux. Le rire ne peut durer dans de telles circonstances.
    —   Oui-da. Mais le rire nous redonne allant et courage.
    —   Jusqu'à un certain point. Devant les véritables
épreuves, le rire ne nous aidera pas. Nous avancerons grâce à la confiance
implicite de chaque homme en son voisin. Et elle n'existe pas encore.
    —   Non, en effet, dit Tess. Mais cela viendra. Après un
long silence, Archer serra les mâchoires et répondit :
    —      Il le
faut. Ou nous sommes perdus.
     
    12.
     
    Ezinha Todar n'avait pas fermé l'œil depuis que son Mihabi
avait disparu dans la nuit. Il avait d'abord tenté de dormir sur un sofa du
salon de réception — en vain. Il s'était donc levé et était allé dans la
cuisine afin de se préparer à manger. Idée qu'il avait dû abandonner lorsque
Ialla — sa cuisinière et gouvernante — s'était réveillée et avait insisté pour
le faire à sa place. D'ordinaire, il aurait considéré ce geste comme une marque
de sollicitude de la part d'une femme qui vivait auprès des siens depuis près
de quarante ans et l'aurait laissé vaquer sans un mot ou presque. Mais
aujourd'hui, il en était incapable, car il voyait les choses comme elles
étaient en réalité : son esclave craignait d'avoir déçu son maître en ne se
levant pas à temps pour apprêter son repas.
    Il s'installa à une table dans la cuisine, cherchant les
mots justes pour entamer une conversation dont il savait qu'elle mettrait Ialla
mal à l'aise, au mieux, si cette dernière ne se sentait pas insultée. Faute de
trouver des paroles subtiles, il opta pour la franchise.
    — Ai-je été un homme bon, Ialla ?
    Elle s'arrêta de battre les œufs qui constitueraient le
petit déjeuner de son maître et leva les yeux vers lui.
    —   Vous avez été un maître honnête et juste, maître.
    Elle avait de toute évidence choisi ses mots avec soin et ce
simple fait était éloquent. Il réfléchit un instant puis dit :
    —   C'est gentil à toi de dire cela, Ialla, mais telle
n'était pas ma question. Je me suis efforcé d'être un maître juste et honnête,
pour toi et les tiens. Et je crois y être parvenu. Mais ai-je été un homme bon
?
    —   Je ne suis pas sûre de comprendre votre

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