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Ma soeur la lune

Ma soeur la lune

Titel: Ma soeur la lune Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sue Harrison
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pourquoi me-me dire? s'étonna Kiin. Vous ne me co-connaissez pas.
    — Nous sommes unies par le lien de notre peuple, les Premiers Hommes, répondit celle qui avait des dents. Et par mes rêves.
    Kiin s'humecta les lèvres. Ne lui avaient-elles pas parlé de sa malédiction? Pourquoi alors prendre le risque de partager les noms ?
    — Ne me dites p-pas.
    Mais, comme si elle n'avait rien entendu, la femme qui avait des dents dit :
    — Mon vrai nom est Femme du Soleil, mais tu m'appelleras tante, comme le font tous les gens de ce village.
    L edentée enchaîna :
    — Je suis Femme du Ciel, mais dans ce village, on m'appelle grand-mère.
    Kiin était incapable de leur répondre. Elles avaient offert quelque chose de trop sacré. Puis elle réfléchit : Peut-être ne m'ont-elles pas donné leur vrai nom. Elles connaissaient sa malédiction. Ou peut-être étaient-elles si puissantes qu'elles ne la craignaient pas. Peut-être voulaient-elles seulement connaître son nom. Mais dans quel but? Son nom n'était pas sacré comme le nom d'une vieille femme. Elle ne le possédait pas depuis assez longtemps pour lui conférer beaucoup de pouvoir, et elle n'avait pas de nom d'esprit.
    — Je-je m'appelle Kiin.
    Les vieilles femmes hochèrent la tête.
    — Et tu n'as pas d'autre nom? Pas de vrai nom d'esprit ?
    — Ce n'est pas la coutume dans notre village.
    Les femmes échangèrent un regard, puis la
    femme qui avait des dents remarqua :
    — Il t'en faut un. Il est dangereux d'affronter notre peuple sans nom d'esprit.
    — Tu devras le garder secret, intervint Femme du Ciel. Ne le dis à personne, pas même à l'homme qui te prend pour épouse.
    Les femmes se tournèrent l'une vers l'autre et, si elles gesticulaient de leurs mains, Kiin n'entendait aucun mot. Finalement, Femme du Ciel annonça :
    — C'est ma sœur qui te nomme car c'est elle qui détient le plus grand pouvoir.
    Kiin sentit un étrange trémolo en elle, non pas de son esprit, mais de quelque chose en son sein, comme si son bébé avait peur. Et, pour un moment, Kiin oublia qu'il y avait un risque que l'enfant qu'elle portait soit de Qakan. Pour un moment, elle fut simplement une mère, effrayée par la frayeur de son enfant. Elle posa ses mains sur son ventre.
    — Pourquoi est-ce que mon bébé a peur?
    Femme du Ciel ouvrit la bouche comme pour parler, puis elle la referma. Une fois encore, les deux sœurs entreprirent leur étrange et silencieux mouvement des mains, un langage sans paroles. Kiin en éprouva un malaise accru.
    Enfin, toutes deux revinrent à Kiin. Celle qui avait des dents prit la parole :
    — Petite, commença-t-elle en saisissant les mains de Kiin pour les tapoter comme si Kiin était une enfant, il y a quelque chose que tu dois savoir à propos de l'enfant que tu portes.
    Elle marqua une pause et passa la main dans le haut de son suk pour en sortir une amulette pendant à une vieille lanière de cuir foncé. Elle serra l'amulette en un rythme lent, le rythme du pouls, du cœur qui bat.
    — L'esprit de celui que tu portes, poursuivit-elle, est fort, trop fort pour un seul corps.
    Elle retint le regard de Kiin dans le sien, et Kiin comprit à quel point cette femme était puissante. Une fois de plus, l'enfant bougea en son sein comme s'il avait peur.
    — Un homme, peut-être, pourrait le contenir. Mais un enfant... Un enfant mourrait, ajouta-t-elle en secouant la tête. Alors, l'enfant que tu portes a choisi le chemin de la vie. Il est devenu deux. Une moitié pour prendre le bien de l'esprit, l'autre moitié pour prendre le mal.
    Femme du Soleil s'interrompit et Femme du Ciel se pencha légèrement.
    — Quand tu es arrivée, ma sœur avait été avertie en songe de ta malédiction. Aussi, afin de protéger notre peuple, avons-nous décidé de tuer ton bébé. C'est pourquoi nous t'avons donné la racine blanche. Elle ne t'aurait fait aucun mal, seulement à l'enfant.
    — Mais l'enfant était trop fort, intervint Femme du Soleil. Et alors son esprit a parlé au mien et lui a parlé des bénédictions aussi bien que des malédic-tions, évoquant les deux enfants, un bon, un mauvais.
    — Deux enfants..., coupa Kiin.
    Et, soudain, elle crut sentir deux bébés qui bougeaient, un contre ses côtes, l'autre dur et ferme niché au creux de son pelvis. Et elle se demanda si le bon était celui d'Amgigh et l'autre, le mauvais, celui de Qakan.
    — A-alors tu ne peux pas tuer le mauvais sans-sans tuer le bon ?
    — C'est

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