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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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constitutionnelle du Parti libéral. Il insiste plutôt sur la nécessité d’un statut particulier pour le Québec. Au cours du Congrès de 1967, au Château Frontenac, il démissionne avec fracas; mais il demeurera député indépendant à l’Assemblée jusqu’en 1970.
    Lévesque ne perd pas de temps et fonde le Mouvement souveraineté-association (MSA). En 1968, il réussit à unifier tous les mouvements souverainistes en un seul: le Parti québécois.
    LE POUVOIR
    Défait en 1970 dans le comté de Laurier, il continue à se battre pour son option. Président de son parti, il ne cesse de prêcher la souveraineté du Québec. À Ottawa, son grand rival Pierre Elliott Trudeau prend du galon. Les deux frères ennemis vont entreprendre un combat à finir. De 1970 à 1976, ce sont des années de privations, d’écueils et de sacrifices pour René Lévesque. Mais il ne lâche pas.
    En 1976, à la surprise générale, le Parti québécois remporte les élections! René Lévesque est élu dans la circonscription de Taillon. À son premier mandat, le gouvernement du Parti québécois prend des mesures musclées: loi sur le financement des partis politiques, loi sur le zonage agricole, loi de l’assurance-automobile et bien sûr, Charte de la langue française (loi 101).
    En 1980, René Lévesque teste son projet de souveraineté par un référendum. Il le perd. Les Québécois ont rejeté l’option indépendantiste, mais conservent leur confiance dans le chef et dans son parti, qu’ils réélisent en 1981. Cependant, le gouvernement est ébranlé.
    Le peuple ayant choisi de rester dans la fédération, Lévesque consent en 1982 à discuter avec les autres provinces d’un projet de rapatriement constitutionnel. Il laisse même filer son droit de veto pour prouver sa bonne foi. Mais ses confrères provinciaux le flouent à la première occasion, en pleine nuit. Et c’est sans l’appui du Québec qu’Ottawa rapatrie la Constitution et se vote une formule d’amendement avec Charte des droits. Lévesque vient de perdre la bataille constitutionnelle aux mains de Trudeau. Il regrettera longtemps d’avoir fait confiance à ses homologues.
    Il ne se remettra jamais complètement de cette défaite. En 1984, il abandonne son option pour le «beau risque», favorisant la victoire du Parti conservateur de Mulroney. En 1985, il démissionne comme président et chef du Parti québécois. Le 1 er novembre 1987, en la fête de la Toussaint, René Lévesque succombe à une crise cardiaque. Le peuple du Québec pleure l’un de ses fils les plus admirés.

80 LA SAGA CONSTITUTIONNELLE
    E n 1867, l’Acte de l’Amérique du Nord britannique a pour les francophones du Québec des retombées considérables. D’une part, il leur donne un Parlement en créant un État provincial. C’est donc dire qu’il met entre leurs mains des pouvoirs qu’ils ont demandés depuis plus d’un siècle: l’éducation, la culture et les lois civiles françaises. D’autre part, cependant, il les rend minoritaires dans un pays britannique. Et le Parlement fédéral se réserve la plupart des pouvoirs importants: monnaie, banque, ainsi que commerce interprovincial et extérieur.
    Le gouvernement fédéral, avec son pouvoir de dépenser, s’ingère, dès que «l’intérêt national» semble le justifier, dans les champs de juridiction réservés aux provinces: la santé, la formation de la main-d’œuvre, l’éducation et l’enseignement postsecondaire. De plus, il accapare, dès qu’ils apparaissent, plusieurs nouveaux pouvoirs, inconnus au XIX e siècle, entre autres dans le domaine de l’énergie et dans celui des communications: le nucléaire, la câblodistribution, la radio et la télédiffusion, etc.
    LA CHARTE DE VICTORIA (1971)
    À l’instigation du Québec, un processus de révision constitutionnelle s’amorce en 1968 pour se terminer en 1971. Robert Bourassa, tout comme Jean-Jacques Bertrand et Daniel Johnson père, ont réclamé une révision du partage des pouvoirs. Mais dans son rapport, Ottawa met l’accent sur des réformes autres que celles que le Québec juge prioritaires. Dans Le Devoir du 22 juin 1971, Claude Ryan écrit: «La Charte de Victoria dans son ensemble est un document qui tend à consolider la prépondérance du gouvernement central et à ramener le Québec au rang de province comme les autres, sans égard à ses problèmes et à ses urgences propres.» Bourassa refuse de signer la Charte de Victoria, au

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