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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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à combler, ils désirent en connaître les causes. L’Assemblée ne veut pas que le Conseil législatif nommé ait le droit de modifier les lois relatives aux subsides qu’elle a adoptées. D’ailleurs, les députés de la Chambre d’assemblée ne font qu’exiger ce qui a cours en Angleterre.
    LES CONSEILS S’OPPOSENT
    Bien sûr, les conseils législatifs de chacune des deux provinces ne pensent pas de cette façon. Ils veulent disposer à leur guise des revenus domaniaux et des impôts prélevés en vertu des actes impériaux. Ils s’appuient sur l’Acte du revenu de la législation d’Angleterre, qui cependant avait depuis peu cédé ce privilège au Parlement. Les deux conseils demandaient aussi que la liste civile (salaire des fonctionnaires) soit votée. Ils ne voulaient pas être obligés, disaient-ils, de quémander chaque année la rémunération des officiers et de soumettre des comptes. C’était avilir la Couronne. «La race supérieure ne voulait en rien dépendre de la race inférieure, vaincue, ignorante, faite pour obéir.»

    LORD DORCHESTER INTERVIENT
    Lord Dorchester, un des plus brillants gouverneurs que le Bas-Canada ait connus, avait compris le rôle de la Chambre d’assemblée et, dès 1795, il lui présente un budget détaillé. Mais hélas, tous ceux qui lui succéderont n’agiront pas de la même façon. Ils n’auront pas le même sens de l’équité. Un jour, on demande à l’Assemblée de combler le déficit. Elle accepte, mais, rapidement, le déficit augmente, car les dépenses augmentent. Le Conseil exécutif se tourne encore vers l’Assemblée et demande que les nouveaux crédits requis soient inscrits au chapitre des «Extraordinaires de l’armée». Pour la première fois, les représentants du peuple se cabrent et exigent le contrôle du budget.
    Saviez-vous que…
    Durant le Régime français, il n’y a pas d’avocats en Nouvelle-France; ils y ont été interdits de pratique, le roi les trouvant trop chicaniers. Il faut attendre 1765 pour que les disciples de Thémis soient représentés au pays. François Lemaître-Lamorille, Antoine-Jean Saillant, Guillaume Guillimin et Jean-Baptiste Lebrun seront les premiers avocats francophones à être autorisés à exercer leur profession.
    CRISE AIGUË (1820-1830)
    Deux gouverneurs arrogants et sans aucune prudence politique se succèdent à la tête du Bas-Canada. En effet, Richmond et Dalhousie tiennent absolument à ce que les revenus provenant des domaines royaux et ceux qui découlent des actes impériaux soient contrôlés uniquement par le gouverneur. L’Assemblée, sentant la ruse et le favoritisme, insiste pour connaître la valeur et l’emploi de ces revenus. Nos deux gouverneurs poussent encore plus loin leur audace et exigent que la liste civile soit votée en bloc et d’une façon permanente. L’Assemblée refuse et déclare qu’elle tient à voter le budget chaque année et à contrôler, article par article, l’usage des crédits votés. Évidemment, le Conseil législatif est du côté des gouverneurs et s’oppose aux lois sur les subsides adoptées par l’Assemblée. Celle-ci tient bon. Le gouvernement change de ton et dissout plusieurs fois le Parlement. Les députés et le peuple sont exaspérés, surtout qu’un scandale vient d’éclater: le receveur général, Sir John Caldwell, aurait détourné 96 000 livres appartenant au Trésor. On est en 1823.
    LE PROJET D’UNION
    Le parti anglais, qui représente les intérêts de la minorité anglophone, propose à la métropole d’unir les deux provinces afin que, dans un proche avenir, les Canadiens se retrouvent en minorité. C’est dans le plus grand secret que le projet est élaboré et présenté au gouvernement britannique. Malgré tout, on demande l’avis des représentants du peuple.
    Heureusement pour les Canadiens, les habitants du Haut-Canada s’opposent eux aussi au projet. Munis d’une pétition de 69 000 noms, Louis-Joseph Papineau et John Neilson se rendent à Londres et présentent les objections à George IV. Le projet est abandonné, mais il va reparaître en 1840. Ce sera la sanction infligée pour les rébellions de 1837-1838.

46 LES PATRIOTES
    T rahis par les autorités ecclésiastiques, écartés du pouvoir politique par la mère patrie qui favorise la classe dirigeante anglophone en refusant aux francophones le gouvernement responsable qu’ils réclament, ces valeureux patriotes vont se battre pour la liberté et la

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