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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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Canada-Est et du Canada-Ouest et d’une seule colonie.
    C’est donc dans ce nouveau contexte que revient Papineau. En exil, il avait durci ses griefs contre le colonisateur anglais et entrepris la rédaction d’un manifeste dans lequel il rejetait l’Union et même le principe de gouvernement responsable. Malgré tout, élu par acclamation député de Saint-Maurice en 1848, il accepte de siéger au Parlement. Il faut dire qu’à cette époque des troubles agitent quelques pays d’outre-Atlantique. Certains craignent ici qu’il ne profite de ce courant révolutionnaire pour soulever la population contre le régime établi. La Fontaine et ses anciens amis réformistes, qui ont de leur côté accepté le nouvel ordre des choses, le combattent. On essaie de l’amadouer en lui promettant un ministère. L’évêque Bourget s’en mêle et adresse une lettre pastorale à ses fidèles: «[…] car enfin, nous sommes tous des enfants du même Père qui est aux cieux, nous vivons tous sous un même gouvernement qui n’a d’autre but que le bonheur de ses sujets et qui doit mettre sa gloire à commander à des peuples parlant toutes les langues du monde. Nous avons tous les mêmes droits. Nous formons la très grande famille du puissant empire britannique; enfin, nous sommes tous appelés à posséder ensemble la même terre des vivants, après que nous aurons fini notre pèlerinage sur cette terre d’exil.»
    Papineau fonde un nouveau parti, le Parti démocratique (les rouges), qui réunit ses amis, des radicaux. Mais le peuple, poussé par le haut clergé, ne le suivra pas. On entend même son fidèle compagnon de jadis, La Fontaine, s’écrier: «Dites-nous donc à quelle époque de notre histoire la nationalité franco-canadienne a été plus brillante, plus honorée, plus respectée à occuper une position plus avantageuse que celle qu’elle occupe aujourd’hui…»
    Le peuple ne le suit plus même s’il continue à l’admirer. Ses anciens amis le délaissent et seul un petit groupe gravitant autour du journal L’Avenir lui reste fidèle. Il quitte la politique en 1854. Il s’installe dans sa seigneurie. La lecture et ses devoirs de seigneur occupent son temps. Il donne sa dernière conférence à l’Institut canadien en décembre 1867. Il demeure toujours fidèle à ses idées. Le 23 novembre 1871, il meurt dans son manoir, après avoir refusé les derniers sacrements. Louis-Joseph Papineau est entré dans l’histoire de notre peuple… d’autres continueront son œuvre, car nous sommes encore vivants.

45 LA QUESTION DES SUBSIDES
    L es rébellions des Patriotes de 1837-1838 ont souvent été analysées par nos historiens. On a écrit que l’obtention d’un gouvernement responsable et d’un conseil législatif élu figurait parmi les demandes des chefs patriotes. Cela résume assez bien les 92 Résolutions présentées à Londres en 1834. Mais bien avant, la guerre législative battait son plein à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada. En effet, la guerre des subsides est à l’origine d’un conflit qui va dégénérer. Qu’entend-on par subsides? Il s’agit, expliquent Joseph Rutché et Anastase Forget, de l’ensemble des sommes d’argent que les citoyens versent à leur gouvernement pour les besoins de l’administration.
    À l’époque où l’Acte constitutionnel de 1791 était en vigueur, le gouvernement avait trois sortes de revenus:
1) les revenus des domaines royaux; ces domaines avaient changé de main après la Conquête. La France les avait cédés à l’Angleterre;
2) les revenus rattachés à des statuts impériaux, en l’occurrence les impôts prélevés en vertu d’actes émanant du Parlement britannique;
3) les revenus liés à des lois provinciales, soit les impôts prélevés en vertu des lois votées par l’Assemblée législative.
    Tous ces revenus servaient à payer les salaires des fonctionnaires et les dépenses des entreprises nationales. Pour bien comprendre le dilemme, il est bon de savoir que l’ensemble des salaires des fonctionnaires était appelé «liste civile».
    CE QUE VEUT L’ASSEMBLÉE
    Les députés, majoritairement canadiens-français, qui doivent voter les subsides prétendent exercer un contrôle sur les finances. Ils veulent savoir quel usage est fait des fonds qu’ils votent, connaître les comptes des recettes qui proviennent des domaines royaux et le total des impôts prélevés en vertu des statuts impériaux. S’il y a des déficits

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