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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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triomphe de ce dernier. Le peuple est derrière lui. Il désire que les 92 Résolutions soient acceptées par Londres et veut que les membres du Conseil législatif soient élus. Des comités sont formés. Mais la peur s’empare du groupe de Neilson et de Parent, députés de la région de Québec, soutenus par le haut clergé et le journal Le Canadien . Tout ce monde favorise la modération, c’est-à-dire la soumission au pouvoir établi. Une brèche s’ouvre dans le camp des Canadiens français, brèche que nous retrouverons constamment dans notre histoire politique. Lord Gosford, qui remplace Aylmer, est chargé d’une commission d’enquête sur la crise dans le Bas-Canada. Il ne faut rien céder à Papineau et à son groupe. La pression grandit quand, en 1836, le Parlement, sur les instances de Papineau, refuse de voter les subsides. En 1837, Londres adopte les résolutions de Russell, qui rejettent les revendications importantes des Patriotes et qui autorisent le gouverneur à dépenser les revenus publics sans le vote de la Chambre. C’est la fin… l’Assemblée est prorogée.

    LES FILS DE LA LIBERTÉ
    Nous sommes en novembre 1837. Ça brasse dans le pays! Papineau et le Parti «patriote» ont refusé de voter le budget. La Chambre d’Assemblée est dissoute. Le peuple est dans la rue. Le 5 novembre 1837, lors d’une assemblée à l’hôtel Nelson, place Jacques-Cartier, à Montréal, on fonde l’Association des Fils de la Liberté . Robert Nelson, André Ouimet et Édouard Rodier soulèvent la foule. Fanfare en tête, tout ce beau monde va rendre hommage à Louis-Joseph Papineau, le chef incontesté des Canadiens français. Les Fils de la Liberté, c’est une association civile et militaire divisée en deux branches. L’une travaille aux discours et aux écrits, l’autre s’engage à prendre les armes si nécessaire, afin d’obtenir les droits exigés par le Parti «patriote» et refusés par le gouvernement de Londres.
    Lors de cette historique assemblée, Thomas Chevalier de Lorimier et George-Étienne Cartier (qui deviendra un des Pères de la Confédération) sont élus secrétaires de l’Association. Ordinairement, les Fils de la Liberté s’habillent d’étoffe du pays. Ils tiennent des assemblées publiques toutes les semaines, pratiquent des exercices militaires, et 500 à 600 d’entre eux paradent tous les mois dans les rues de Montréal au son d’une musique militaire. Ils disposent d’une centaine de fusils de chasse et de bâtons. On parle, à l’époque, d’acheter des armes aux États-Unis, mais Papineau s’y oppose. Leur devise: «En avant!»
    La veille de la grande assemblée que tiendront les Patriotes à Saint-Charles, ils sont 1200 hommes décidés à se rendre à la réunion. Les Anglais, observant cette marée de revendicateurs, prennent peur et les membres du Doric Club, une association anglaise similaire à celle des Fils de la Liberté, décident d’intervenir. Les rues de Montréal deviennent ainsi le terrain des tout premiers combats.
    UN HÉROS ABANDONNÉ
    Papineau se lance dans une grande tournée d’assemblées populaires. Son éloquence enflammée envoûte le peuple… Partout, il est accueilli comme un sauveur. S’apercevant que les choses peuvent dégénérer, il tente de freiner le mouvement de violence qui s’annonce, mais, contrairement à Papineau, Wolfred Nelson veut la révolte armée. Suivant les conseils de ce dernier, Papineau quitte le pays, sa tête ayant été mise à prix, et s’installe aux États-Unis, où il essaie d’intéresser les Américains à son combat. Ce sera inutile… En 1838, Nelson relance le combat des Patriotes; Papineau, établi depuis un an à Albany, le désapprouve. L’année suivante, il part pour Paris, où le rejoignent sa femme et ses enfants, sauf Amédée, son fils aîné, qui demeure aux États-Unis. Il fréquente de grands personnages, comme Laffite, Lammenais et Louis Blanc, rencontre des réformistes et collige des documents d’archives ayant trait à l’histoire du Canada. Il revient au pays en 1845, un an après avoir obtenu son amnistie.
    Entre-temps, suivant une des recommandations qu’avait formulées Lord Durham dans son fameux rapport, l’Angleterre a procédé à la réunification des deux provinces. En vertu de l’Acte d’Union adopté par le Parlement britannique en 1840, le Bas-Canada n’existe plus comme entité politique. Il est réuni au Haut-Canada. Dorénavant, on parlera du

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