Marcel Tessier racontre notre histoire
défendant contre les Iroquois, devient un symbole. Il faut attendre 1665 pour que le marquis de Tracy, fraîchement débarqué à la tête du fameux régiment de Carignan, ramène la paix. Pour une vingtaine d’années…
Deuxième guerre: 1687-1701
Le commerce des fourrures est à la base de cette deuxième guerre. Les Anglais de Virginie reluquent le Nord. Ils poussent les Iroquois contre les Français. En Europe, la guerre de la ligue d’Augsbourg débute. Aussitôt, les colonies française et britannique d’Amérique sont jetées dans la mêlée: en 1684, le gouverneur La Barre part en guerre contre les Amérindiens alliés des Anglais. Son successeur, Denonville, agit d’une façon tout à fait despotique: après avoir fait prisonniers les chefs iroquois envoyés au fort Frontenac, il les expédie aux galères en 1687.
La même année, les Iroquois répliquent. Ils attaquent Chambly et luttent dans toutes les directions. Du côté français, le scorbut s’en mêle et décime la garnison des forts de Niagara et de Frontenac. Le chef Kondiaronk, dit le Rat, fait échouer des négociations de paix. En 1689, c’est le massacre de Lachine; on tue de nombreux colons et on fait beaucoup de prisonniers. Les attaques s’étendent à l’île Saint-Joseph et à la Chesnaie.
Le gouverneur Frontenac remplace Denonville. Il engage avec les Iroquois une guerre sans merci. Les combats sont durs, les coups portent. Frontenac veut humilier les Iroquois; il poursuit les attaques en Nouvelle-Angleterre. C’est durant cette période, en 1692 exactement, que s’illustre Madeleine de Verchères. En 1697, le traité de Ryswick met fin à la guerre entre la France et l’Angleterre, mais il faut attendre 1701, lors d’une grande assemblée à Montréal, pour que la paix soit signée entre les belligérants d’Amérique. Kondiaronk, qui s’était converti au catholicisme, devient pacificateur et les deux ennemis s’engagent à ce qu’il n’y ait plus de guerre entre Français et Amérindiens. Même si la France et l’Angleterre devaient reprendre les hostilités, eux resteront neutres.
Le Régime
français
5 JACQUES CARTIER
N otre histoire n’aurait pas pu s’écrire sans Jacques Cartier: son rôle est primordial dans ce pays. Christophe Colomb, en 1492, atteint le nouveau continent, l’Amérique, aux Antilles. À sa suite, les Espagnols font de nombreuses traversées, les Portugais aussi. Parmi ces derniers nous mentionnerons les frères Corte Real, parce qu’ils viennent au nord plutôt qu’en Amérique latine. Gaspard se rend vers 1500 sur la côte du Labrador; son frère Miguel, en 1502, touche Terre-Neuve et pénètre dans le golfe du Saint-Laurent. Les Anglais aussi viennent dans le golfe, explorent les côtes de l’Atlantique et d’une grande baie qui portera le nom du plus fameux de ces explorateurs, Henry Hudson. On a souvent rappelé que les Vénitiens Jean et Sébastien Cabot, le père et le fils, avaient été les premiers (dès 1497!) à avoir navigué près des côtes du futur Canada. Sans doute. Il est cependant bon de faire remarquer que l’Angleterre, pour le compte de laquelle ils naviguaient, ne donnait pas suite à leurs découvertes et ne faisait alors aucune tentative de colonisation.
Que fait la France, elle? Bien sûr, des pêcheurs bretons, basques et normands viennent sur nos côtes après les Cabot et Corte Real. On rapporte même qu’en 1510, certains d’entre eux vendent leurs poissons à Rouen. Mais c’est tout. Jusqu’au jour où le grand François I er monte sur le trône. C’est un homme qui a, disons, de la largeur dans les idées. «Le soleil brille pour le roi de France aussi bien que pour les autres, dit-il; j’aimerais bien voir l’article du testament d’Adam qui m’exclut du partage de l’Amérique!»
François I er fait donc appel à l’Italien Giovanni da Verrazano en 1523 et l’envoie avec quatre vaisseaux sur la mer immense. L’explorateur débarque d’abord en Floride, puis longe les côtes de l’Atlantique jusqu’à l’île du Cap-Breton. Il fait deux autres voyages, mais hélas! à sa troisième expédition, en 1528, il tombe entre les mains des Amérindiens… qui le dévorent. Quelle fin tragique!
UN P’TIT GARS DE SAINT-MALO
Pendant ce temps, un jeune marin malouin fait son apprentissage. Il s’appelle Jacques Cartier. Il est né en Bretagne en 1491, au bord de l’océan Atlantique. Fils de navigateur, il sait dès son jeune âge
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