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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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missionnaires débarquent. Les Récollets en 1615, les Jésuites 10 ans plus tard.

    Champlain trouve tout de même le temps de faire des voyages d’exploration. Dès 1609, après le si dur hiver de la fondation de Québec, il pénètre le territoire par la rivière Richelieu et aboutit aux lacs Champlain et Saint-Sacrement.
    Il rencontre les chefs montagnais, algonquins et hurons de la Grande Alliance, formée six ans plus tôt, en 1603, à qui il a promis son aide dans une guerre contre les Iroquois, en échange de la permission de s’installer sur leur territoire. Le temps est venu de remplir sa promesse… Plusieurs blâmeront Champlain d’avoir utilisé les armes contre des Indiens. En 1613, il explore la rivière Ottawa jusqu’à l’île aux Allumettes.

    En 1615, il est chez les Hurons entre le lac Simcoe et la baie Georgienne.
    Mais c’est en 1629 qu’il subit sa plus dure épreuve. En effet, la guerre éclate entre l’Angleterre et la France et les frères Kirke s’emparent de Québec. Il faut attendre le traité de Saint-Germain-en-Laye, en mars 1632, pour que Champlain puisse reprendre le chemin de sa chère colonie. À son retour, il fait élever une chapelle en l’honneur de Notre-Dame-de-la-Recouvrance, accomplissant ainsi un vœu… Le jour de Noël 1635, paralysé, il meurt, à Québec. On cherche encore ses restes… Mais son œuvre, la colonie, va survivre…

7 LES PREMIERS DÉFRICHEURS: HÉBERT, COUILLARD, GIFFARD
    A u début de la colonisation en Nouvelle-France, le peuplement était entre les mains des compagnies. Mais celles-ci ne pensaient qu’à s’enrichir. Aussi ont-elles complètement négligé d’installer des colons sur le territoire.
    Champlain, qui tente depuis 1608 d’établir une colonie viable, est bien forcé de constater ce grave manquement des compagnies. Et de le pallier. Comment? Il va utiliser ses relations personnelles pour attirer à Québec quelques bons cultivateurs et quelques familles vaillantes. Naturellement, il compte bien que ces pionniers inviteront à leur tour leurs amis d’Europe à venir les rejoindre.
    Quel avantage! Les premières familles, parce qu’elles étaient déjà liées les unes aux autres, pouvaient former un véritable noyau. Sans faire l’histoire sociologique de nos ancêtres, on peut sûrement expliquer par cette façon de procéder la solidarité profonde qui existait alors au Canada français.
    C’est en Acadie, en 1604, que Champlain a connu Louis Hébert, un bon apothicaire de Paris. Il se souvient combien l’homme adorait la terre, et combien il était courageux, pacifique et bon. Il fait donc appel à lui pour la colonie de Québec. Retourné en France après la perte de Port-Royal aux mains du pirate virginien Argall, en 1613, Louis Hébert répondra à l’appel de son ami. Il viendra s’établir définitivement à Québec avec sa famille en 1617. La compagnie lui accorde une concession de 10 arpents, au Sault-au-Matelot. Avec courage, pied carré par pied carré, il défriche son lopin. Il se bâtit une maison en pierres de 38 pieds de long sur 19 pieds de large. Rapidement, un jardin grandit près de l’habitation. Champlain et ses compagnons admirent ce premier colon installé définitivement sur le sol de la Nouvelle-France.
    Joseph Rutché, dans son Précis d’histoire du Canada, se fait même lyrique: «C’est le premier de cette race de défricheurs qui versent leurs sueurs sur la motte de terre remuée par la bêche ou par la charrue, qui mettent un peu de leur être dans la terre nouvelle, qui mettent au cœur des enfants l’affection du petit domaine auquel la famille doit sa subsistance, qui créent en un mot la patrie nouvelle.» Charitable, respecté et aimé autant des Blancs que des Amérindiens, Louis Hébert agrandit son lot avec persévérance et sacrifices, et malgré les problèmes administratifs que lui cause le gouverneur de la compagnie, Guillaume de Caen.
    En 1626, il obtient la seigneurie de Saint-Joseph, à la rivière Saint-Charles, avec le titre de seigneur de l’Espinay. C’est sur son domaine qu’il meurt, accidentellement, l’année suivante, le 23 janvier. Sa fille cadette, Guillemette, avait épousé Guillaume Couillard. Cette nouvelle famille continuera l’œuvre de Hébert.
    Saviez-vous que…
    Le premier mariage célébré en Nouvelle-France est celui de Guillaume Couillard qui épouse, le 26 août 1621, Guillemette Hébert, fille de Louis Hébert et de Marie Rollet.

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