Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
Vom Netzwerk:
qu’elle manie avec aisance, car elle l’utilise régulièrement avec la princesse de Talmont
– née Marie Jablonowska – mais aussi avec ses confesseurs, puisqu’elle se confesse toujours en polonais.
    Marie est pleine d’attentions pour ses anciens compatriotes. Et plus encore pour les hommes qui ont soutenu le roi Stanislas lors de sa mésaventure de Dantzig : elle apporte une aide financière à la jeune veuve enceinte du comte de Plélo
et, en 1748, elle nomme sa fille dame du palais. En 1755, elle obtient aussi la plume chez le dauphin pour Tercier [9] , un autre fidèle de Dantzig, à la mort de Monsieur du Theil, secrétaire du cabinet.
    Toujours une place pour les amis de Stanislas
    Il en va de même pour les Lorrains qui lui apportent des nouvelles de son cher père. La reine intervient parfois dans les attributions de charges vacantes au profit des grandes familles lorraines. C’est le cas de la duchesse de Mirepoix, née Anne de Beauvau-Craon, qui succède, en 1753, à la marquise de Saulx comme dame du palais de la reine ; ou encore du marquis du Châtelet-Lomont et du marquis de Boufflers-Remiencourt, tous deux nommés menins du dauphin.
    Grand écuyer du roi Stanislas, le comte de Bercheny, issu d’une noble famille hongroise, a combattu pour le roi de France à la tête de son régiment de hussards. En attendant d’être fait maréchal, il exprime deux souhaits : recevoir la plaque de grand-croix de l’ordre de Saint-Louis et un gouvernement militaire. Chaque fois qu’une place se libère par la mort d’un commandeur, Bercheny multiplie les démarches auprès de Stanislas et les visites au comte d’Argenson. Lors d’un passage à Versailles, en mai 1753, il remet une supplique à la reine par l’intermédiaire de son nouveau confesseur, le père Radominski [10] qu’il a connu à Lunéville : « Employez votre protection pour me faire obtenir la grand-croix de Saint-Louis qui vaque. » Le 3 septembre, il obtient satisfaction et remercie la reine en ces termes : « J’ose espérer la continuation de ses bontés et de sa protection, mon ambition étant de vous servir toujours, Madame, et le roi votre père. »
    Par un curieux concours de circonstances, il se trouve que Bercheny a pour lointain neveu le jeune comte Valentin Ladislas Esterhazy
. Héritier de la haute noblesse hongroise par son père colonel de hussards, trop tôt disparu, il accompagne à Versailles sa soeur et sa mère, Philippine de La Nougarède-La Garde, issue de la vieille noblesse cévenole désargentée. « Le seul secours qu’elle put obtenir, raconte-t-il dans ses Mémoires , fut une petite pension sur la cassette du roi, trop faible pour subvenir aux frais de l’éducation de ses enfants. Elle recourut alors à la reine, fille du roi Stanislas. La reine s’intéresse à un nom qu’elle avait connu en Pologne. Elle voulut que ma mère nous menât chez elle, ma soeur et moi. Elle fit entrer ma soeur à Saint-Cyr et me destina une place dans ses pages, quand je serai d’âge. »
    La comtesse et son nain
    Après un séjour à la cour de Lunéville, la comtesse Humieska arrive à Versailles en compagnie de son nain, Joseph Boruwlaski, dit « Joujou ». La comtesse est riche de nombreuses lettres de Stanislas pour sa fille. Marie les reçoit. Le récit de « Joujou » témoigne de l’accueil chaleureux de la reine : « Cette princesse, qui avait conservé beaucoup d’affection pour tout ce qui tenait à sa patrie, la reçut avec bonté. Instruite que ma bienfaitrice m’avait amené, elle voulut me voir, s’étonna de ma petitesse dont elle ne s’était point fait une idée, et après m’avoir fait plusieurs questions sur le roi son père que [ sic ] sur Bébé [11] , sur la Pologne et sur nos voyages, elle parut satisfaite de mes réponses, me fit l’honneur d’ajouter que j’étais un petit prodige. [...] Après ces paroles obligeantes, la reine [...] donna des ordres pour que nous fussions admis en sa présence chaque fois que nous le désirerions [12] . »
    Quelques jours plus tard, la princesse de Modène,
souhaitant voir « Joujou », convoque la comtesse Humieska et son nain. Celle-ci, vexée de se voir si cavalièrement traitée, décline l’invitation. Fâchée, la princesse de Modène
se plaint à la reine qui tente de raisonner la comtesse, tout en comprenant sa réaction. En vain. Marie décide alors de convier à dîner la comtesse Humieska et « Joujou ». Elle

Weitere Kostenlose Bücher