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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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Benoît XIII en 1729, est aussi le patron de la Bohême, berceau des Leszczyński. Marie possède une précieuse relique du saint et veillera toute sa vie à ce qu’il soit convenablement honoré. En 1743, elle lui fait élever un autel dans une chapelle des Récollets de Versailles. Et, le 16 mai, jour de la fête du saint, elle s’y rend pour y entendre la messe suivie du panégyrique du martyr. En juillet 1758, à la demande de la reine, Stanislas lui érige un autel dans la chapelle des Carmes déchaussés de Lunéville. En 1765, nouvelle exigence de Marie. Stanislas la rassure : « Notre saint patron saint Jean Népomucène
aura son autel comme vous me l’ordonnez et tout ce que vous m’avez recommandé sera exécuté [18] . »
    Parallèlement, la reine soutient sans réserve son père dans son action en faveur du culte du Sacré-Coeur. Marie n’oublie pas que sa patrie de naissance fut la première consacrée à cette dévotion nouvelle. Introduit par des théologiens et des mystiques au début du xvii e  siècle, ce culte s’est surtout propagé grâce aux monastères de Visitandines, en dépit de la méfiance de Louis XIV et de l’opposition des jansénistes. Une fois installé en Lorraine, Stanislas entend même instaurer un culte officiel malgré les hésitations de Rome. Le 1 er  juin 1742, le père et la fille font célébrer simultanément la fête du Sacré-Coeur à Lunéville et à Versailles. En 1763, Stanislas parvient à fléchir la méfiance du Saint-Siège. Sans attendre l’approbation du pape Clément XIII, accordée deux ans plus tard, la reine décide d’offrir deux autels dédiés au nouveau culte : le premier à Notre-Dame de Versailles, le second à la cathédrale de Toul. Son exécution est confiée aux artistes lorrains Richard Mique
et Jean Girardet [19] .
    Endettée pour secourir les pauvres
    Dans la vie de Marie Leszczyńska, il existe aussi quelques pages secrètes, seulement connues de ses intimes, qui tracent le portrait d’une reine bienfaisante. Elle rejoint en cela la conception de Stanislas ; pour lui, le pauvre incarne l’image du Christ et l’aumône demeure l’une des formes les plus élevées de la charité. Marie a ses pauvres qui suivent son carrosse à chaque sortie du château. Elle fait aussi des dons fréquents aux maisons de charité, aux hospices et aux couvents. À Paris, elle soutient le curé de Saint-Sulpice qui a fondé une maison destinée à recevoir des jeunes filles pauvres et des femmes sans travail. Elle charge aussi les soeurs de Saint-Vincent de Paul de distribuer ses dons à l’Hôtel-Dieu.
    Elle puise régulièrement dans sa cassette personnelle [20] , n’hésitant pas à s’endetter pour secourir des malheureux que lui recommandent les prêtres. Elle préfère se priver de bijoux convoités ou d’une robe et le dit : « J’ai assez de robes quand nos pauvres manquent de chemises. » Dans l’un de ses cabinets, elle rassemble toutes sortes de fripes, couvertures, layettes, camisoles, jupons, vêtements d’hommes et de femmes qu’elle fait distribuer aux plus nécessiteux par une brave paysanne. Et chaque fois qu’elle visite une institution religieuse, elle demande toujours à voir l’infirmerie pour réconforter les malades.
    Une maison d’éducation posthume
    Parmi les oeuvres de bienfaisance du roi Stanislas, Marie admire les fondations créées pour subvenir à l’entretien et à l’éducation des jeunes orphelins ou des jeunes filles pauvres de l’aristocratie lorraine. Elle souhaite l’imiter en édifiant, à Versailles, une maison d’éducation pour les filles d’officiers attachés à son service et celles des personnes modestes qui travaillent pour la cour. Elle a choisi de confier la mission aux soeurs de la congrégation de Notre-Dame de Compiègne, mais il lui manque l’argent et le terrain. La mort du roi Stanislas, en février 1766, accélère le processus. Le roi de Pologne connaissait le projet de sa fille et lui a légué suffisamment d’argent pour réaliser son voeu.
    En 1767, avec l’accord de Louis XV qui lui cède quelques arpents de l’ancien domaine de Madame de Montespan, la reine confie à l’architecte Richard Mique
la construction du « Couvent de la reine » [21] . Les bâtiments accueilleront cinquante pensionnaires qui seront éduquées par vingt-cinq religieuses et huit soeurs converses. Pressentant sa mort prochaine, Marie associe Madame Adélaïde
à sa mission pour

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