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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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déplaçaient régulièrement dans les provinces du royaume, Marie Leszczyńska n’est pas voyageuse. Pendant une dizaine d’années, ses grossesses l’ont figée à Versailles. De plus, les déplacements d’une reine coûtent une fortune, en raison des multiples problèmes d’étiquette et d’organisation qu’ils soulèvent. Et Fleury a toujours refusé d’y souscrire, en scrupuleux caissier de l’État.
    À l’exception du Carmel de Metz qu’elle visite en 1744 durant la maladie du roi, Marie se rend donc dans les communautés qui se situent dans le triangle Versailles-Fontainebleau-Compiègne. À Versailles, elle fréquente le couvent franciscain des Récollets où elle aime faire ses dévotions, ainsi que la maison royale Saint-Louis de Saint-Cyr.
    Lors du séjour d’automne à Fontainebleau, la reine assiste toujours aux offices du couvent des Carmes des Basses-Loges, à l’occasion de la Sainte-Thérèse (15 octobre). Elle visite aussi la communauté des Filles-Bleues de Fontainebleau qui gère l’hôpital de la Sainte-Famille, mais préfère prier à la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours, blottie au coeur de la forêt.
    Au printemps, Compiègne est le lieu privilégié des dévotions royales. Si Marie a pratiquement fréquenté toutes les maisons religieuses de la ville en famille ou seule, elle éprouve une prédilection pour le Carmel de l’Annonciation et pour le couvent des Soeurs de la Congrégation Notre-Dame, peut-être en raison de leurs origines lorraines [10] .
    Pour visiter les couvents parisiens, il lui faut un prétexte. Le 7 novembre 1729, par exemple, elle s’arrête chez les Capucines de l’Ave Maria lors de sa venue à Notre-Dame de Paris, en action de grâces pour la naissance du dauphin. En juin 1751, Marie se rend au Carmel de la rue de Grenelle pour donner le voile à l’une de ses dames du palais, la comtesse de Rupelmonde. La cérémonie impressionne la plus jeune des filles de la reine, Madame Louise
, qui vient d’avoir quatorze ans. Marie ne peut alors imaginer que, vingt ans plus tard, Louise rompra elle aussi avec le monde en entrant au Carmel de Saint-Denis.
    Parmi ses rares déplacements en dehors du triangle Versailles-Fontainebleau-Compiègne, on relève un pèlerinage à Chartres, en action de grâces pour la naissance de son fils. Démarche commune à beaucoup de reines de France. Mais Marie a tardé pour accomplir son voeu : le dauphin naît en 1729 et le pèlerinage n’a lieu qu’en 1732… par la faute du cardinal de Fleury qui rechignait, une fois de plus, à desserrer les cordons de la bourse pour financer le déplacement ! Pendant que Louis XV séjourne à Compiègne, la reine quitte Versailles, le lundi 26 mai, pour s’arrêter à Rambouillet chez le comte et la comtesse de Toulouse. Le deuxième jour, elle atteint Maintenon où le duc de Noailles l’attend. Le 28, elle parvient à Chartres où elle passe la journée en dévotions, se rendant notamment au Carmel de la Visitation [11] . Elle regagne Versailles le 30, comme le roi, pour assister aux offices de la Pentecôte.
    Un appartement au Carmel de Compiègne
    À Compiègne, qu’elle fréquente à partir de 1739, elle trouve la sérénité et l’apaisement. Le parc du château où elle se promène à loisir l’enchante, mais c’est surtout au Carmel qu’elle se sent revivre. Les liens de cette congrégation avec la famille royale remontent à la reine Anne d’Autriche. Durant sa régence, elle a permis à la nouvelle communauté de s’installer au château en attendant la construction du monastère de l’Annonciation. Depuis, les membres de la famille royale ont le privilège de pouvoir franchir la clôture monastique.
    Marie Leszczyńska accorde sa première visite au Carmel de Compiègne le 16 juillet 1739, pour la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel. Le jour même, elle décide d’en faire sa retraite favorite, au point d’y aménager un petit appartement. Elle ne cache pas son enthousiasme au président Hénault
 : « Mon Dieu ! que l’on y est bien et que tout ce qui agite le monde et le tourmente paraît puéril ! On n’a pas le temps de respirer chez elles, les heures y sont des minutes ; c’est l’éternité anticipée [...] des louanges de Dieu continuelles, permanentes. Enfin, quand elles meurent, cela a l’air de quelqu’un qui se déshabille pour s’aller reposer, et quel repos ! Qu’elles sont heureuses ! »
    La guerre de succession d’Autriche

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