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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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répare et surpasse tous mes revers. Je veux être le premier à rendre hommage à la reine de France. » Stanislas dévoile le message, le lit et le relit pour la mère et la fille stupéfaites. Et tous trois tombent à genoux pour remercier Dieu.
    La famille Leszczyński
doit rester muette tant que Louis XV n’a pas rendu la nouvelle publique ; mais les familiers de la maison Weber se doutent qu’un événement heureux se prépare. Catherine Opalinska daigne enfin sourire et la joie de Stanislas s’accommode mal du secret qu’il doit garder. Seule la princesse Marie demeure calme, souriante, sereine et ne change rien à ses habitudes. Levée tôt, elle prie avant sa toilette, puis rejoint ses parents dans l’appartement de la reine Catherine ; vers 11 h 30, toute la famille se rassemble pour entendre la messe.
    Au cardinal de Rohan, venu lui demander secrètement son consentement, elle répond modestement : « Je suis pénétrée de reconnaissance, Monsieur le cardinal, pour l’honneur que me fait le roi de France. Ma volonté appartient à mes parents et leur consentement sera le mien. »
    Quant à Stanislas, il s’empresse de répondre au duc de Bourbon par une longue lettre pompeuse dont les termes révèlent sa totale ignorance des manoeuvres méprisables qui ont abouti à ce mariage :
    « Monsieur mon frère,
    « [...] Je vous concède le droit de père sur ma fille, en remplaçant celui d’époux qui vous était destiné ; que le roi qui la demande la reçoive de vos mains ; conduisez-la sur ce trône où elle sera un monument éternel de la grandeur de votre âme, de votre zèle pour le roi, de l’amour pour votre auguste sang et du bien que vous souhaitez à l’État. En vertu encore du même droit de père que je transfère sur Votre Altesse Sérénissime, je la prie de répondre pour moi à Sa Majesté, et de l’assurer avec quel honneur et résignation j’obéis à sa volonté. Plaise au Seigneur tout-puissant qu’il en tire sa gloire, le roi son contentement, ses sujets toute la douceur et Votre Altesse Sérénissime, en me rendant le plus glorieux des pères, me rendra le plus heureux des mortels [1] [...] »
    À l’euphorie succède l’angoisse. Les Leszczyński tirent le diable par la queue et leurs bijoux sont en gage chez un usurier de Francfort. Stanislas tente bien de les récupérer, mais il lui manque treize mille livres pour y parvenir. Mis dans la confidence, son ami le maréchal du Bourg s’empresse de lui trouver la somme, trop heureux d’apporter son écot au bonheur de la princesse.
    Serait-elle gravement malade ?
    En dépit de l’interdiction faite de parler du prochain mariage du roi, les rumeurs les plus folles circulent déjà à la cour. Une lettre anonyme adressée au duc de Bourbon le prévient de la mauvaise santé de la princesse qui serait atteinte du haut mal [2] . Inquiet, Monsieur le Duc demande au maréchal du Bourg de dépêcher les meilleurs médecins de Strasbourg pour examiner la princesse. Le rapport, signé des deux praticiens Duphénix et Mougue, balaie toutes les médisances : « [...] Après avoir eu l’honneur de voir Son Altesse Royale, examiné sa taille et ses bras, le coloris de son visage et ses yeux, nous déclarons qu’elle est bien conformée, ne paraissant aucune défectuosité dans ses épaules, ni dans ses bras dont les mouvements sont libres, sa dent saine, ses yeux vifs, son regard marquant beaucoup de douceur. À l’égard de sa santé, Monsieur Kast, son médecin, natif de Strasbourg, nous a déclaré que depuis deux ans qu’il a l’honneur d’être à la cour, elle n’a eu d’autres maladies que quelques accès de fièvre intermittente en deux différentes saisons qui ont été terminés chaque fois par une légère purgation et un régime. La vie sédentaire de Son Altesse Royale et le long espace de temps qu’elle passe dans les églises, dans une situation contrainte, lui ont causé quelques douleurs dans les lombes, produites par une sérosité échappée des vaisseaux gênés par la tension des fibres musculeuses, laquelle sérosité nous jugeons tout extérieure, la moindre friction ou le mouvement la dissipant, de même que la chaleur, ce qui fait que pendant l’été elle n’en a point été attaquée. [...] La Princesse est parfaitement réglée, ses règles d’une louable couleur et ne durant qu’autant qu’il est nécessaire [3] . »
    Sans perdre de temps et dans le plus grand secret, le

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