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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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intérêts de l’électeur de Bavière, Charles-Albert, allié et parent de Louis XV. Le roi et Fleury n’étaient pas favorables à une intervention armée. Ils préféraient laisser à Marie-Thérèse
l’héritage de ses ancêtres – Bohême, Autriche,Hongrie – et soutenir l’élection de Charles-Albert de Bavière au trône du vieil Empire romain germanique. Louis XV avait alors désigné le comte de Belle-Isle, promu maréchal, pour le représenter à la diète électorale de Francfort.
    Parallèlement, la France tentait de freiner un conflit avec le roi d’Angleterre au sujet des colonies américaines. Ce dernier étant aussi électeur de Hanovre, donc impliqué dans la diète de Francfort, la situation apparaissait fort délicate. Louis XV et Fleury s’étaient contentés d’observer l’invasion de la Silésie par le jeune roi de Prusse Frédéric II
, entamée en décembre 1740. Et ils ne s’étaient pas davantage manifestés en avril 1741, quand l’impératrice Marie-Thérèse
avait tenté de récupérer la Silésie en lançant une offensive contre les Prussiens. Opération sanctionnée par un échec.
    Louis XV ne voulait en aucun cas d’une guerre pour appuyer la candidature de son parent Charles-Albert de Bavière et, pour le moment, la France parvenait à maintenir sa position réservée. Hélas, le plan royal fut ruiné par une énorme faute de Belle-Isle. Ignorantles consignes d’extrême prudence de Versailles, le maréchal signa de sa propre initiative un traité insensé avec la Bavière et la Prusse. Par cet acte, la France s’engageait à soutenir par les armes l’électeur de Bavière, à garantir la possession des conquêtes silésiennes au roi de Prusse et à voter à la diète en faveur de Charles-Albert. Le 5 juin 1741, ce dernier était élu et devenait l’empereur Charles VII. Pour Marie-Thérèse
et son allié le roi d’Angleterre, l’attitude française représentait la pire des provocations.
    En outrepassant ses pouvoirs, Belle-Isle venait de ruiner les efforts de paix de la France et poussait les opposants vers un conflit armé. Son inconscience allaitcontraindre Louis XV à déclarer la guerre à l’Angleterre et à l’Autriche au printemps 1744.
    Une nouvelle Montespan
    Pendant ce temps, l’influence de Madame de La Tournelle n’a cessé de croître. Elle souffle le chaud et le froid sur le coeur du roi et s’efforce d’éloigner les anciens familiers, remplacés par des courtisans qui lui sont acquis. Opération réussie puisque le roi lui accorde le titre de duchesse de Châteauroux, le 21 octobre 1743. Elle peut donc désormais s’asseoir sur un tabouret en présence des souverains. « Il lui a donné ce duché, précise Barbier, qui vaut quatre-vingt-dix mille livres de rente. […] Le roi, en même temps, a formé une maison considérable à Madame de La Tournelle, en sorte qu’il ne doit plus y avoir de petits soupers. Le roi soupera chez Madame la duchesse de Châteauroux, et cela se passera dans le grand, à l’exemple de Louis XIV. » La dernière des soeurs Nesle est comblée. Elle s’imaginait dans le rôle d’une nouvelle Montespan et voit son rêve se réaliser.
    Le lendemain, lors de la cérémonie de présentation, les courtisans attendent avec intérêt le face à face entre la nouvelle favorite et la reine. Un pâle sourire de convenance au coin des lèvres, Marie l’accueille avec courtoisie : « Madame, je vous fais compliment de la grâce que le roi vous a accordée. » Et, d’un geste, elle lui désigne le tabouret à sa gauche, près de la duchesse de Lauraguais.
    Belle, enjouée et primesautière, Madame de Châteauroux entraîne le roi dans un tourbillon de fêtes et de réjouissances qui lui font oublier les remords. Comblée d’honneurs, de bijoux et de pensions, la nouvelle duchesse entend s’imposer auprès de la famille royale. Le 3 janvier 1744, elle accompagne le roi à l’Opéra dans le carrosse où se trouvent ses filles ; ce qui attise les sarcasmes des Parisiens soucieux de bienséance : « Le roi ne devrait pas mener sa maîtresse avec ses filles ! »
    Lors de l’audience de congé de l’attaché de Suède, elle figure en tête des dames titrées, à la droite de la reine. Rien ne l’arrête : elle s’immisce dans les préparatifs du mariage du dauphin avec l’infante Marie-Thérèse
, qui doit avoir lieu en 1745, et parvient à se faire nommer surintendante [3] de la maison de la

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