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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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derniers jours de mai 1744, le duc de Chartres se blesse en tombant de cheval ; la duchesse accourt aussitôt à Lille après avoir obtenu l’autorisation du roi. Pour le duc de Richelieu, c’est une décision inespérée qui va permettre à Madame de Châteauroux d’imiter la duchesse de Chartres. Le 6 juin, Mesdames de Châteauroux et de Lauraguais prennent congé de la reine sans lui révéler le véritable motif de leur absence. Marie a compris leurs manigances. Elle affiche un air serein en les conviant à souper et en animant la conversation. Mais, le lendemain, elle laisse éclater sa colère devant la duchesse de Modène
qui prend aussi le chemin de la Flandre : « Qu’elle fasse son sot voyage comme elle voudra, cela ne me fait rien. »
    Jusqu’à présent, Louis XV a reçu un accueil enthousiaste des soldats, relayé par les vivats de la population. L’arrivée à Lille de Madame de Châteauroux, chaperonnée par la grosse Lauraguais, rafraîchit l’ardeur de la foule. Et le feu qui se déclare dans une caserne de la ville est aussitôt considéré comme un signe de la colère céleste.
    Pendant ce temps, Marie s’inquiète pour ses parents en apprenant que les troupes autrichiennes ont pris pied en Alsace et menacent la Lorraine. Après plusieurs alertes, Catherine Opalinska et sa suite viennent se réfugier au château de Meudon. Seul Stanislas demeure dans son duché.
    Louis XV décide de se rendre en Alsace pour rassurer la population et conduire lui-même le siège de Fribourg. Il fait étape à Metz où il reçoit les clefs de la ville, sous un concert de cloches et de coups de canon. Belle-Isle, gouverneur de la ville, héberge le roi. Mais les deux soeurs Nesle ? Le duc de Richelieu suggère d’installer ces dames dans un bâtiment tout proche qu’il suffira de relier à la demeure du souverain par une galerie de bois. Évidemment, cette construction suscite les railleries et la désapprobation des Messins.
    Grâce à son ami d’Argenson, Marie Leszczyńska connaît toutes les nouvelles du front et l’en remercie : « Vous êtes charmant, charmant, charmant. Je suis enchantée de nos heureux succès. Vous voyez bien qu’il est bon de prier Dieu. Sans lui nos forces sont faibles. Si l’on mettait les saints dans le calendrier de leur vivant, je serais ravie d’y voir saint Cadet. » Le roi lui écrit aussi, mais beaucoup moins souvent. Pourtant, c’est parfois le souverain qui donne des nouvelles d’Argenson ; témoin ce passage d’une lettre de la reine au comte : « Je viens d’apprendre que vous vous étiez trouvé mal et que vous avez la goutte. Je vous demande en grâce, si elle vous permet d’écrire, de me mander ce qui en est ; je me flatte que vous ne doutez pas de l’intérêt que j’y prends. C’est le roi qui m’a appris la nouvelle […] »
    Au cours de cette période, la reine prie pour le roi et pour tous ceux qui sont à la guerre ; elle ne manque pas non plus de faire chanter à sa messe le Domine salvum fac Regem .
    Marie n’est jamais seule. Un jour, c’est Mademoiselle qui vient pour lui faire sa cour ; un autre, c’est la comtesse de Toulouse qui la prie à souper à Louveciennes. La soirée débute toujours par une promenade suivie de parties de cavagnole et s’achève rarement avant minuit. La reine soupe souvent à Sèvres, chez la comtesse d’Armagnac, jusqu’à ce qu’une lettre du roi annonce à la reine une mauvaise chute de cheval du prince Charles [5] dont il tarde à se remettre. Le 12 juillet, sur les recommandations de Marie, la comtesse part rejoindre son époux à Saint-Omer.
    La reine se rend souvent à Trianon pour y dîner et profiter de l’ombrage des bosquets. Elle visite aussi sa mère Catherine Opalinska, provisoirement retirée à Meudon. Mais ce qu’elle apprécie le plus, c’est une journée à Dampierre, où son amie la duchesse de Luynes lui a fait accommoder un appartement. Elle y est heureuse et détendue, entourée d’affection et de prévenances.
    Le roi va mourir !
    Le 7 août 1744, à Metz, Louis XV reçoit Monsieur de Schmettau, grand maître de l’artillerie du roi de Prusse, venu lui annoncer le revirement de son roi : Frédéric II
a décidé de reprendre la lutte contre Marie-Thérèse
en envahissant la Bohême et la Moravie ! Cette décision va libérer l’Alsace et rassurer la Lorraine.
    Schmettau parti, le roi s’en va inspecter les fortifications de la place à cheval, sous

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