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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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deux dames. Afin de ne pas éveiller l’hostilité de la population, elles s’enfuient discrètement dans un carrosse aux armes du maréchal de Belle-Isle.
    Le roi peut enfin recevoir la communion. Mais, trop fier d’avoir ramené une brebis égarée dans le giron de l’Église, Monseigneur de Fitz-James concocte à son royal pécheur une punition exemplaire. Il lui impose une confession publique, sorte d’amende honorable prononcée en termes humiliants devant la cour, les officiers et les bourgeois de Metz. Devant eux, Louis XV, épuisé par la maladie, demande pardon à Dieu et à ses peuples du scandale qu’il a suscité et du mauvais exemple qu’il a donné. Il s’avoue indigne de porter le nom de Roi Très Chrétien et de fils aîné de l’Église. Mais le premier aumônier ne s’arrête pas là : les paroles du roi sont aussitôt transcrites afin d’être lues en chaire par tous les curés du royaume.
    À Paris, la nouvelle du renvoi de la maîtresse royale a été bien accueillie. Plus perspicace, l’avocat Barbier désapprouve l’action de Monseigneur de Fitz-James : « Le public admire souvent les grands événements sans réflexion. Pour moi, je prends la liberté de trouver cette conduite très indécente, et cette réparation publique, un scandale outré. Il faut respecter la réputation d’un roi et le laisser mourir avec religion, mais avec dignité et majesté. À quoi sert cette parade ecclésiastique ? Il suffirait que le roi eût, dans l’intérieur, un sincère repentir de ce qu’il a fait pour cacher le dehors. […] Je ne sais pas ce qui arrivera après trois mois de parfait rétablissement, mais je trouve cette conduite légère, imprudente et trop satisfaisante pour l’autorité ecclésiastique sur les princes, dans les moments critiques. » Barbier a raison ; cette attitude irraisonnée de Monseigneur de Fitz-James déshonore la royauté. Le premier aumônier a opéré sans discernement, comme s’il était assuré de la mort du roi.
    Le vendredi 14 août, les médecins considèrent le roi comme perdu. Fitz-James doit lui administrer l’extrême-onction à l’aube de l’Assomption. Mais le premier aumônier ne peut s’empêcher de prononcer un discours malvenu qui excède les princes du sang et les grands officiers présents : rappelant que le roi demande pardon, il précise que Sa Majesté ne veut plus de Madame de Châteauroux auprès de la future dauphine ; « ni sa soeur », renchérit péniblement Louis XV qui donne l’ordre de détruire la galerie de bois, désormais inutile.
    Dans l’attente de la mort du roi, ses médecins acceptent sans conviction qu’un ancien chirurgien-major du régiment d’Alsace, un certain Moncerveau, examine le malade. Le chirurgien palpe le ventre du roi… et conclut qu’il n’y a aucun signe d’inflammation ! Il conseille d’attendre les effets de l’émétique qu’il vient d’administrer et prescrit un remède à base de pavot, de quinquina et de rhubarbe. Pour conclure, il recommande à son entourage de le laisser dormir jusqu’à satiété. Stupéfaction : en quelques jours, l’état du malade s’améliore. Et lorsque le médecin Dumoulin arrive de Paris, c’est pour constater que Louis XV est hors de danger.
    Les espoirs de Marie
    Dès les premières nouvelles alarmantes sur la maladie du roi, Marie Leszczyńska a dépêché Monsieur de Saint-Cloud, son écuyer ordinaire, signifier son inquiétude et prendre des nouvelles. Les jours suivants, bien qu’elle reçoive régulièrement des lettres du comte d’Argenson et des bulletins de La Peyronie, elle envoie deux courriers différents dans l’espoir d’en savoir plus.
    Recluse à Versailles, la reine attend avec impatience l’autorisation de se mettre en route. Elle ne le cache pas à d’Argenson : « Quoique vous soyez très exact à me donner des nouvelles du roi, l’inquiétude où je suis me fait encore envoyer le courrier qui vous remettra cette lettre. Vous présenterez celle qui y est jointe et assurerez le roi de la peine où je suis d’être éloignée de lui et de l’envie que j’ai de l’aller trouver. »
    Tenaillés d’angoisse, Marie, le dauphin et Mesdames en pleurs se retrouvent à la chapelle pour prier. Les informations contradictoires des différents courriers créent la confusion. Le soir du 14 août, Marie reçoit une lettre du duc de Bouillon qui lui annonce que tout est perdu. Alors que la cour défile chez la

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