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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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reine, un courrier du comte d’Argenson lui apprend que le roi a été saigné au pied et « qu’il trouve bon qu’elle s’avance jusqu’à Lunéville, Monsieur le Dauphin et Mesdames jusqu’à Châlons ». Il faut raisonner Marie qui veut partir sur-le-champ. Les préparatifs se font dans la hâte et la fébrilité, car il faut prévoir plus de soixante chevaux au départ et organiser les relais qui seront de quatre-vingts chevaux par poste !
    Le 15, à cinq heures du matin, Marie entend la messe dans la chapelle. Puis elle prend place dans un carrosse léger qui la mène d’une traite à Soissons où elle couche. Le lendemain, elle met le cap sur Châlons. De relais en relais, les bulletins se succèdent, plus ou moins pessimistes ; alors, sautant les étapes, la reine arrive à Vitry où l’attend le roi Stanislas. Sur la route, elle a reçu une lettre du comte d’Argenson lui annonçant que le roi désire qu’elle arrive promptement à Metz.
    Le matin du 17, Marie prend la direction de Toul. Sur tout le parcours, elle reçoit les hommages émouvants des populations. La reine revoit alors les images du bonheur sur cette même route, les acclamations de la foule au passage de la petite fiancée polonaise du roi de France.
    Le même jour, peu de temps avant le passage du cortège de la reine, la berline aux armes de Belle-Isle s’arrête à Bar-le-Duc pour changer de chevaux. Reconnues par les habitants, Madame de Châteauroux et Madame de Lauraguais sont encerclées par une foule hostile. Furieuses et tremblantes, elles s’enfuient sous les insultes et les quolibets. L’excitation est à son comble après la lecture en chaire de la confession du roi et le voyage de retour des deux soeurs vers Paris se poursuivra dans la peur.
    Marie arrive à Metz peu avant minuit. Elle se rend directement au chevet de Louis XV qui sommeille. Lorsqu’il s’éveille, on lui annonce l’arrivée de la reine. Il veut la voir seule et l’embrasse : « Je vous ai donné, Madame, bien des chagrins que vous ne méritez pas ; je vous conjure de me les pardonner. » Et Marie de répondre : « Ne savez-vous pas, Monsieur, que vous n’avez jamais eu besoin de pardon de ma part ? Dieu seul a été offensé, ne vous occupez, je vous prie, que de Dieu [7] . » Elle pleure des larmes de tendresse.
    La rancoeur après la détresse
    Le 18 août, les médecins estiment le roi sauvé. De quoi ? D’une insolation ? D’un dérangement gastrique ? D’une intoxication ? D’épuisement ? Une seule certitude : il a bien failli mourir ! Marie s’empresse d’écrire à son ami Maurepas : « Je n’ai rien de plus pressé que de vous dire que je suis la plus heureuse des créatures. Le roi se porte mieux. Dumoulin affirme qu’il est presque hors d’affaire. […] Il a de la bonté pour moi, je l’aime à la folie… » Oubliées les petites vexations, oubliées les favorites, le coeur de Marie bat la chamade pour son époux retrouvé.
    Si le roi se rétablit assez rapidement, il recouvre aussi ses esprits. Il a cru mourir mais n’a jamais perdu la raison. Pendant sa convalescence, il analyse le scénario des journées de Metz. Il sait gré au comte d’Argenson et au maréchal de Belle-Isle de ne pas avoir pris part à la comédie pitoyable orchestrée par Monseigneur de Fitz-James. D’ailleurs, ils feront partie des rares privilégiés à le suivre en Alsace. Louis XV enrage d’avoir été le jouet des dévots qui l’ont avili en profitant de sa maladie. Il en veut aussi à Marie, proche de ces maudits dévots, qui brandit toujours le nom de Dieu parce qu’elle a peur de commettre un péché en laissant parler son coeur.
    Il n’approuve pas non plus la désobéissance du dauphin qui, au lieu d’attendre les ordres à Verdun, a fait diligence pour arriver à Metz avant la reine. Même si cette faute incombe au gouverneur du prince, croyant le roi à l’agonie, cette précipitation de l’héritier de quinze ans à recueillir la couronne l’a beaucoup choqué. Pour éviter toute contrariété, on a caché la présence de son fils au roi jusqu’à leur rencontre, le 21 août, mais l’accueil a été dépourvu d’affection. Il sera plus chaleureux avec Mesdames.
    Et si la reine et le dauphin n’avaient été que les instruments innocents de ce parti dévot ? Louis XV y a probablement songé…
    Maladresses des « vieilles dames »
    La santé du roi s’améliore de jour en jour. Le 25 août,

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