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Marie

Marie

Titel: Marie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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vouloir le
malheur de Son peuple. Barabbas et Joachim ont raison : le peuple souffre
et ne peut endurer plus. Voilà la vérité. Nos fils sont crucifiés, nos frères
expédiés dans les arènes, et nos sœurs vendues comme esclaves. Jusqu’à quand
allons-nous le supporter ?
    — Je
ne suis pas loin de ta pensée, ami Eléazar, fit Nicodème en ignorant les
protestations de Guiora. Mais cela signifie-t-il qu’il nous faille répliquer
par les armes et le sang ? Vous, les zélotes, combien de fois avez-vous
affronté les Romains ou les mercenaires d’Hérode ?
    — Un
bon millier, tu peux en être sûr ! rigola Lévi le Sicaire en soulevant son
poignard. Et tu peux dire qu’il leur en cuit encore…
    — Que
vous croyez ! objecta froidement Nicodème. Moi, je ne m’en aperçois guère.
Rome est toujours le maître d’Hérode. Allons, un peu de jugeote. Une révolte ne
vous mènera à rien. Si jamais vous vous montrez capables de la mener !
    Il secoua
la tête en signe de doute.
    — Et
pourquoi es-tu si sûr de toi ? interrogea Matthias avec un soupçon de
mépris. Ce n’est pas au sanhédrin qu’on peut juger de ce qui peut se faire avec
des lances et des épées.
    Il
repoussa son capuchon, découvrant son visage qu’un sourire rendait encore plus
terrifiant.
    — Des
gueules comme la mienne ne s’y promènent pas. Pourtant, regarde-la bien, parce
qu’elle dit qu’on peut se battre contre les Romains et les mercenaires et… les
vaincre.
    Il scruta
les uns et les autres, jouissant de son effet.
    — Pour
moi, c’est bon, reprit-il. Si Barabbas part en guerre contre Hérode, nous
autres, nous sommes prêts.
    — Prêts
à vous faire tailler en pièces, comme l’an dernier, quand vous avez tenté de
prendre Tarichée, intervint le jeune rabbin Jonathan.
    — Aujourd’hui
n’est pas hier, rabbin. Nous manquions d’armes. La leçon nous a servi. Pas plus
tard qu’il y a une lune, dans la baie du Carmel, près de Ptolémaïs, nous avons
saisi deux barques romaines chargées de lances, de dagues et même d’une machine
de siège. Désormais, si le peuple en a le courage, nous pouvons armer douze
mille hommes.
    Barabbas
approuva d’un grognement volontaire.
    — Il
y a un temps pour la paix et un temps pour la guerre. Le temps de la guerre est
venu.
    — Tu
veux dire : le temps pour toi de mourir ? insista Nicodème, alors que
Guiora l’approuvait bruyamment.
    Matthias
et Barabbas eurent le même geste d’exaspération.
    — S’il
faut mourir, nous mourrons ! Cela vaut mieux que de vivre à genoux.
    — Sornettes
et sornettes ! grommela Lévi le Sicaire. La question n’est pas de mourir.
Je n’ai pas peur de mourir au nom de l’Éternel, al kiddouch ha-Chem. La
question est : pouvons-nous abattre Hérode, puis vaincre Rome ? Car
voici comment les choses vont se passer : si nous affaiblissons ce fou, il
appellera Augustus le Romain à son secours. Et là, il faut bien l’admettre, une
autre histoire commencera.
    — Le
Romain se moque d’Hérode ! s’énerva Barabbas. Les marchands racontent que
toutes les légions de l’empire se pressent aux frontières du nord, où les
Barbares les attaquent sans cesse. On dit même qu’à Damas le gouverneur Varron
a dû se défaire d’une légion…
    Barabbas
guetta l’accord de Joseph d’Arimathie. Celui-ci approuva du bout des
lèvres :
    — C’est
ce que l’on raconte, oui. Barabbas frappa la table du poing.
    — Alors,
je vous le dis : jamais il n’y a eu de meilleur moment pour abattre
Hérode. Il est vieux et malade. Ses fils, ses filles, son épouse, toute sa
clique se disputent et ne rêvent que de le trahir pour lui dérober le
pouvoir ! Dès que sa maladie lui laisse un peu de répit, Hérode en
empoisonne quelques-uns pour se rassurer. Dans son palais, tout le monde a
peur. Depuis les cuisiniers jusqu’aux filles de putasserie. Même les officiers
romains ne savent plus auprès de qui prendre leurs ordres. Les mercenaires ont
peur de ne plus être payés… Je vous le répète : c’est le chaos chez
Hérode ! A nous d’en profiter. L’occasion ne se représentera pas de sitôt.
Le peuple de Galilée n’a à perdre que ses peurs et sa timidité. Matthias et moi
pouvons entraîner des milliers d’am-ha-aretz avec nous. Vous, les zélotes, vous
avez vos partisans. Votre influence dans les villages galiléens est grande. On
vous admire pour les coups que vous portez au tyran. Si vous le proposez,

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