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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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corps aurait pu se passer de cet épisode. Murray se serait réveillée au milieu de la nuit, se serait engagée dans le couloir et aurait remarqué la lumière. Elle aurait alors ouvert la porte pour pénétrer dans la chambre. Et voilà, pas besoin d'en faire plus.
    J'avais d'abord pensé que l'invention était liée au temps mis à prévenir la police de Los Angeles. Mais les changements d'horaires de Murray n'expliquaient plus, par la suite, l'obligation de gagner une quinzaine de minutes en obligeant Greenson à passer par la fenêtre.
    En vérité, le mensonge de la porte condamnée avait été inventé pour une raison bien précise. Pour anticiper une question qui, au final, n'avait jamais été posée.

95. Fonction
    Le choc de la découverte du cadavre avait caché une autre pièce du puzzle.
    Aux alentours de 21 heures, soit sept heures et trente minutes avant que le Dr Engelberg prévienne le LAPD de la mort de la star, Milton Rudin avait téléphoné au 12305 Helena Drive pour s'assurer du bien-être de Marilyn. Coup de fil, comme on l'a raconté, qui avait été le dernier d'une succession de communications lancée par Peter Lawford.
    Une demi-heure plus tôt, le beau-frère de JFK était en ligne avec l'actrice lorsque son élocution avait ralenti jusqu'à s'interrompre brutalement, laissant place à un angoissant silence.
    Eunice Murray avait répondu à l'appel de l'avocat. Le rapport du détective Byron, celui-là même qui nota l'attitude équivoque de l'assistante, résumait l'échange téléphonique en quelques mots : « (Rudin) interrogeait Mlle Murray sur l'état physique de Mlle Monroe et était assuré par Mlle Murray que Mlle Monroe se portait bien [1] .
    Eh bien le mensonge de la porte fermée était né de ces quelques mots échangés avec l'homme de loi.
    *
    Pour le comprendre, il suffisait de se mettre à la place d'Eunice Murray.
    Il était 21 heures ce samedi soir, et Monroe s'était retirée dans sa chambre depuis plus de deux heures. Soudain, le téléphone sonna. L'avocat de la star venait d'interrompre sa soirée mondaine pour vérifier l'état de santé de sa cliente.
    Eunice Murray était à l'autre bout du fil. Son dernier contact avec Marilyn remontait à l'appel de Joe Di Maggio Jr, une heure et trente minutes plus tôt.
    La démarche de Rudin était inhabituelle…
    La fonction de Murray était justement de veiller sur une personne réputée pour ses tentatives de suicide et sa fragilité psychologique.
    La question de l'avocat résonnait dans la tête d'Eunice.
    La chambre de Marilyn se trouvait à moins de trois mètres. Le cordon du téléphone lui permettait de s'y rendre sans même poser le combiné.
    Rudin attendait une réponse.
    Sachant la porte toujours entrouverte, Eunice Murray alla discrètement jeter un regard.
    Et là…
    *
    Cette question majeure n'était jamais venue.
    Aucun inspecteur n'avait songé à demander à Eunice comment elle avait pu assurer Rudin de la bonne santé de Marilyn.
    Si tel avait été le cas, l'assistante aurait évoqué l'humeur enjouée de la star suite au coup de fil de Joe Di Maggio Jr. Et là, normalement, le policier aurait pu – et dû – lui demander si elle était allée vérifier.
    C'était inutile, aurait-elle répondu, puisque l'actrice avait fermé à double tour sa porte.
    La fable constituait donc une assurance sur le futur.
    Dans la mesure où Greenson n'ignorait pas que l'autopsie permettrait d'établir le moment précis du drame, le mensonge de la porte condamnée et la mise en scène des bris de verre avaient en fait été imaginés afin de protéger certaines personnes de la révélation de l'heure véritable de la mort de Marilyn Monroe.
    1 -
    In Re : Interview of persons known to Marilyn Monroe, 10 août 1962. Voir annexe.

96. Lividité
    La position de la défunte paraissait étrange.
    Marilyn était allongée sur le côté gauche du lit, le visage était écrasé contre le matelas. Sous le corps, Eunice Murray pouvait apercevoir le cordon du téléphone.
    Lentement, elle s'était approchée.
    Elle avait d'abord tapoté l'épaule puis, plus fermement, secoué le bras.
    La chair n'était pas encore froide, mais il était déjà trop tard.
    La Blonde ne répondrait plus.
    À un peu plus de vingt et une heures, Eunice Murray venait de découvrir le corps sans vie de Marilyn.
    *
    Même si quarante-cinq ans après les faits, certains – suivant les indications de Greenson et Murray – persistent à

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