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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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la moquette se transformant en fil de téléphone et les embarras avec les horaires achevaient de rendre ses explications douteuses.
    Certes, personne n'exigeait de l'assistante à domicile qu'elle connaisse à la seconde près le déroulé de la découverte du cadavre, mais il faut admettre que son témoignage paraissait bien élastique.
    Ainsi, interrogée par le sergent Clemmons, premier policier sur les lieux, Eunice avait déclaré s'être précipitée à la fenêtre de la cour aux alentours de 3 h 30 du matin. Une heure qui avait surpris le policier. Car si Murray disait vrai, cela signifiait que le docteur Engelberg avait prévenu le LAPD au moins cinquante-cinq minutes après le premier constat visuel du décès.
    Ce laps de temps ne choquait pas les deux médecins présents au 12305 Fifth Helena Drive. Murray avait joint le Dr Greenson qui, le premier, avait pénétré dans la chambre, et Engelberg était arrivé quelques minutes plus tard. Clemmons le comprenait, mais calculant les distances séparant les domiciles des médecins et celui de la star, il restait quasiment une demi-heure de flottement avant l'appel d'Engelberg informant les autorités.
    Là encore, Greenson avait fourni une explication : la mort de Marilyn Monroe n'était pas un cas comme les autres ; dans quelques heures, l'annonce de son décès allait choquer le monde entier. Mais avant, dès que l'information commencerait à circuler sur les radios de la police, il faudrait à peine quelques minutes pour voir apparaître les premiers journalistes. Avant de contacter le LAPD, le médecin avait donc informé la… 20th Century Fox, afin d'obtenir l'autorisation de rendre publique l'information.
    Pour Clemmons, ce retour à la réalité avait été rude : l'espace d'un instant, il avait failli oublier qu'Hollywood vivait par et pour les studios.
    *
    La chronologie de la nuit avait donc été établie ainsi. Murray apercevait le corps vers 3 h 30. Dans l'heure qui suivait, Greenson brisait la vitre de la chambre, Engelberg arrivait, le studio était prévenu et, enfin, à 4 h 25, le sergent Clemmons répondait à un appel du Dr Hyman Engelberg l'informant du suicide de Marilyn.
    Il n'avait évidemment pas fallu attendre longtemps avant que cette version montre ses défaillances. En 1963, dans le cadre du documentaire hommage réalisé par la Fox, Eunice Murray modifia en effet son témoignage. À l'entendre, elle s'était rendue dans la cour du 12305 Fifth Helena Drive vers 2 heures du matin. Le reste du scénario, quant à lui, ne bougeait pas puisqu'elle avait vu le corps de Monroe et attendu l'arrivée de Greenson.
    Le seul problème de cette nouvelle chronologie résidait dans le temps mis pour prévenir les autorités. Car, désormais, près de deux heures trente s'étaient écoulées.
    Or ce n'était pas fini. En 1973, nous l'avons vu aussi, Eunice accordait un long entretien au Ladies Home Journal . Où elle variait à nouveau sur l'heure de la découverte du corps. Il ne s'agissait plus cette fois de 3 h 30 ou de 2 heures du matin, mais de minuit ! Une différence de taille.
    Si Murray disait vrai cette fois, cela signifiait que le LAPD avait été informé quatre heures trente après le décès. Et aucun des arguments avancés par le Dr Greenson ne justifiait un si long silence.
    Que s'était-il passé durant l'intervalle où, a priori, Murray, Engelberg et Greenson étaient restés seuls avec le cadavre de Monroe ?
    Pourquoi, après le réveil spontané au milieu de la nuit et la fausse histoire du rai de lumière, les souvenirs de l'assistante à domicile s'accordaient-ils si mal avec la vérité ?
    La réponse trouvait son origine dans une autre fable d'Eunice Murray.

93. Serrure
    La peur ne quittait jamais Marilyn Monroe.
    Elle était même trop profondément ancrée en elle pour disparaître sous l'effet des paroles apaisantes de Greenson.
    Si la crainte de l'enlèvement hantait les nuits de Marilyn, son aversion de l'enfermement ne connaissait pas plus de répit. Une phobie directement liée au passé de Norma Jean Baker, à ses origines familiales, et au fait que l'asile ait constitué la triste réalité des vies de ses mère et grand-mère. Il y avait eu aussi les heures traumatisantes passées dans un placard lorsque, fillette, elle était victime de la folie de son aïeule. L'internement dans un hôpital psychiatrique de New York, en février 1961, l'avait directement renvoyée à ses terreurs. Et le

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