Marilyn, le dernier secret
brouillard se dissipait.
Primo , la version de la découverte du corps de Marilyn présentée par Eunice Murray et confirmée par le Dr Greenson était un mensonge.
Secundo , la course précipitée vers la fenêtre de la chambre, l'utilisation du tisonnier, les bris de verre résultaient d'une mise en scène.
Tertio , l'heure du décès avait sans cesse reculé dans le temps pour, finalement, s'imposer en début de soirée.
Les conséquences de ces révélations étaient majeures. Car, ainsi que nous le verrons, elles permettent de déterminer avec certitude le moment où Marilyn a reçu la surdose fatale. Et de dévoiler qui se trouvait au 12305 Fifth Helena Drive à cet instant précis.
*
Mais pour l'instant, il faut s'arrêter sur la conséquence la plus logique liée à cette énième découverte.
Si Marilyn agonisait aux alentours de 20 h 30, Eunice Murray avait obligatoirement découvert son corps une demi-heure plus tard, après l'appel de Milton Rudin.
Il devenait donc évident que l'excuse de la porte fermée à clé avait été inventée pour dissimuler cette révélation-là. En outre, cela signifiait que le délai pris pour prévenir les autorités avait atteint presque… sept heures et trente minutes.
Sept heures et trente minutes !
Ce chiffre faisait tourner la tête. Ce laps de temps phénoménal permettait même d'envisager toutes les possibilités.
Sept heures et trente minutes !
Désormais, une seule interrogation importait : que s'était-il passé dans la nuit du 4 août autour du cadavre de Marilyn Monroe ?
Dixième partie
Le dernier secret
100. Entrée
Dès lors, l'histoire était presque complète.
Le délai pris avant de signaler la mort de Marilyn Monroe avait servi à s'assurer qu'aucune information compromettante ne puisse être découverte à son domicile.
Puisque, à Hollywood, les studios évoluaient dans un milieu contrôlé où l'imprévu représentait le pire ennemi, le décès des icônes les plus populaires méritait une solide mise en scène.
Mais avant d'achever mon enquête, il me fallait dire tout le reste. Car l'opération de nettoyage constituait seulement l'acte final du drame.
*
Nous l'avons vu, Arthur Jacobs avait été prévenu du décès de la star aux alentours de 22 h 30.
Si jusqu'à présent mon attention s'était focalisée sur le laps de temps que cela représentait avant l'appel à la police de Los Angeles, cette information impliquait autre chose. Elle signifiait que les services de communication de la Fox avaient été avertis environ une heure trente après la découverte du corps par Eunice Murray.
Quatre-vingt-dix minutes manquaient donc encore dans la chronologie de cette nuit du 4 août 1962.
Quatre-vingt-dix minutes capitales durant lesquelles les responsables de la mort de Marilyn avaient eu tout le loisir d'effacer les traces de leur méfait.
Quatre-vingt-dix minutes dont il fallait apprendre la teneur pour comprendre enfin le mystère.
Et la meilleure manière de s'y prendre consistait à raconter, pour la première fois, les derniers moments de la vie de la star.
101. Collatérale
Le drame s'était joué la veille. Personne ne s'en était douté, mais le sort de Marilyn avait été scellé le vendredi 3 août 1962. Et ce à cause de deux événements qui ne la concernaient même pas directement.
Quarante-cinq ans après sa disparition, même si les faits ne mentaient pas, il était étrange de se dire que la Blonde avait été en réalité, une victime collatérale.
*
À force de se polariser sur le tube de Nembutal retrouvé vide chez Marilyn ainsi que sur le nombre de comprimés qu'il contenait à l'origine, l'essentiel avait été négligé.
À savoir que l'ordonnance prescrivant les somnifères avait été rédigée par le Dr Engelberg dans l'après-midi du 3 août 1962. Or cette décision n'entrait pas dans le cadre du programme de désintoxication de l'actrice, qui battait alors son plein.
Dans le but d'aider Marilyn à réduire sa surconsommation de barbituriques puissants, Greenson et Engelberg avaient élaboré une feuille de route très précise. Les comprimés de Nembutal avaient été remplacés par de l'hydrate de chloral, considéré alors par les milieux psychiatriques comme moins nocif et engendrant moins d'addiction. Et, pour sevrer l'actrice sans qu'elle endure avec peine la réduction du nombre de pilules, Engelberg lui injectait à intervalles réguliers du Nembutal sous forme liquide. Au
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