Marilyn, le dernier secret
The DD Group, op. cit.
3 -
In Marilyn Monroe : The Biography , op. cit.
4 -
In Los Angeles County District Attorney Bureau of investigation, Investigation Report, Re : Oui Magazine 10/75, File # 82-G-2236 , op. cit.
104. Dernier
Greenson s'était donc retrouvé livré à lui-même. Engelberg ne venant pas, l'espoir d'une injection avait volé en éclats. Et Marilyn ne pouvait plus attendre.
La marge de manœuvre du médecin s'était réduite comme peau de chagrin. Le seul moyen d'apaiser la star consistait à lui administrer sa dose d'une autre manière. Sans doute, dans la conversation, Engelberg avait-il glissé qu'il était possible d'injecter du Nembutal via un lavement. Et le psychiatre s'était raccroché à cette idée.
Le domicile d'Engelberg se situait à une dizaine de minutes de trajet. Il était déjà 18 h 30 et le temps pressait. La vie de Greenson ne tournant pas qu'autour de Marilyn – même si par moments l'omniprésence de la star donnait cette impression – Ralph et son épouse avaient prévu de sortir ce samedi soir. Mais auparavant, il lui fallait traiter sa plus célèbre patiente.
*
Revenu peu avant 19 heures, suivant les instructions d'Engelberg, Greenson prépara le mélange et le confia à Eunice. Il pouvait respirer, l'orage semblait passé : dans quelques minutes, Murray administrerait le lavement et, pour cette nuit, Marilyn terrasserait ses insomnies.
Le médecin venait de partir. Marilyn avait rejoint sa chambre, se préparant à sa nuit. La mission d'Eunice n'avait pas duré longtemps et maintenant elle pouvait répondre au téléphone et passer Joe Di Maggio Jr à la star. Les éclats de rire ne trompaient pas, celle-ci se sentait mieux.
Vers 19 h 45, elle rendit le combiné de la ligne publique à Murray. Et, après lui avoir souhaité une bonne nuit, elle se retira dans sa chambre. Pendant un instant, avant de s'installer devant la télévision, Eunice avait pu entendre les craquements d'un disque de Frank Sinatra s'échappant de la pièce où la star s'était endormie.
La nuit s'annonçait calme.
*
Une demi-heure plus tard, Peter Lawford avait joint Marilyn sur son numéro privé.
C'était son second appel de la journée. Deux heures plus tôt, le mari de Pat Kennedy avait invité la comédienne à les rejoindre pour un dîner informel avec une poignée d'amis. On s'en doute, la Blonde avait décliné l'offre, prétextant une petite forme. Et maintenant, Lawford rappelait pour vérifier si elle se sentait mieux. Sa voix, faible, lui indiqua le contraire. Au bout de quelques minutes, Marilyn ne réussissait même plus à terminer ses phrases. Et ses silences s'allongeaient. Puis, soudain, entre deux mots, plus rien.
Lawford avait pris peur. L'actrice ne répondait plus à ses sollicitations. Il avait raccroché et demandé à la standardiste de vérifier la ligne. Au même moment, comme dans un sursaut, Monroe avait rapproché le téléphone de son visage et obtenu le service de messagerie de Ralph Roberts.
La dose massive de Nembutal avait presque terminé son œuvre. Les paroles de la comédienne s'étaient transformées en borborygmes incompréhensibles.
Le combiné devenait de plus en plus lourd. Ses paupières aussi. Sa respiration se fit plus lente. Allongée sur le ventre, du côté gauche de son lit, elle tenta de se lever mais, sans force, retomba sur le combiné.
Un dernier souffle.
Plus un bruit. Marilyn Monroe était morte.
*
Un peu avant 21 heures, le coup de téléphone de Milton Rudin avait sorti Eunice Murray de sa torpeur. La « compagne rémunérée » de la star somnolait devant l'écran de télévision.
L'avocat souhaitait s'assurer que l'actrice allait bien et raconta rapidement le coup de téléphone inquiet de Lawford à Ebbins.
Eunice s'était levée. Rudin étant le beau-frère du Dr Greenson, à ce titre il méritait une réponse. Elle n'avait pas même cherché à glisser la tête dans la pièce : à travers la porte entrouverte, elle pouvait apercevoir sa patiente. En train de dormir, puisque étendue sur son lit. Rudin avait donc raccroché.
Prise d'un doute autant que d'un remords, Murray alla vérifier ce qu'elle avait entrevu. Car la position de la star n'était pas normale : personne ne pouvait dormir la tête écrasée contre un matelas, un combiné de téléphone bloqué sous l'estomac.
Effectivement, Marilyn Monroe ne dormait pas. Elle reposait pour l'éternité.
*
Rapidement, Murray comprit la
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