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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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de somnifères sur la table de chevet et, peut-être, la réputation de l'actrice, Abernathy avait pensé que son service en connaissait assez pour conclure au suicide.
    Bien sûr, la simplicité de cette réponse pouvait se révéler déprimante. Presque gênante, même. Mais c'est ainsi. Et Noguchi le premier en avait des remords.
    Non pas qu'il ait mis en cause la décision d'Abernathy, mais il regrettait surtout son propre comportement : « Malgré tout, j'aurais dû insister pour faire tester l'ensemble des organes. (…) Je n'ai pas accordé au problème l'attention nécessaire. J'étais un jeune membre de l'équipe et je n'ai pas eu le sentiment que je pouvais remettre en question la procédure suivie par la direction de notre département. De plus, comme les toxicologues, les différentes preuves à notre disposition m'avaient convaincu que Marilyn Monroe avait ingéré une quantité de barbituriques suffisante pour entraîner sa mort [7] . »
    *
    Restait aux conspirationnistes une dernière cartouche. Wolfe, comme d'autres avant lui, avait insisté à plusieurs reprises dans son ouvrage sur la « mystérieuse disparition des échantillons ». Refuser de tester des prélèvements lorsqu'on n'en voyait pas la nécessité était une décision que l'on pouvait comprendre. Mais cela ne résolvait pas la seconde accusation. Une mise en cause, je l'ai dit, qui ouvre la porte à la manipulation.
    Mais là encore, la vérité est plus banale que l'attaque.
    « Quelques semaines après (l'autopsie), raconte Thomas Noguchi, j'ai demandé à Abernathy s'il avait stocké les organes de Marilyn que je lui avais fait parvenir. Et, dans ce cas, s'il était toujours en mesure de les tester. J'ai été déçu de l'entendre me répondre : “Je suis désolé, mais je les ai jetés lorsque l'affaire a été classée [8] .
    ” »
    Les échantillons « mystérieusement » volatilisés avaient, en réalité, terminé à la poubelle. Et, une fois encore, ce destin était logique. L'enquête terminée, le certificat de décès signé, il n'y avait aucune raison pour le service de toxicologie de conserver dans le formol les organes de l'actrice. De fait, suivant la procédure utilisée pour les milliers de cadavres traités par le bureau du Coroner, Abernathy s'était séparé de pièces devenues inutiles aux yeux de tous.
    *
    Le plus étonnant, dans tout cela, c'était la clairvoyance de Thomas Noguchi. Qui, dès 1962, avait envisagé combien la non-analyse des organes de la star et leur destruction susciteraient de rumeurs, fantasmes et interrogations plus ou moins farfelus. Mieux, en 1983, quinze années avant la parution de l'ouvrage de Don Wolfe et la remise au goût du jour de la « mystérieuse disparition des échantillons », le médecin légiste avait mis en garde les amateurs d'énigme – ou fausses énigmes – historiques.
    Si la réaction d'Abernathy l'avait déçu, c'était parce que lui-même devinait « que les médias allaient crier à la manipulation ». Et de conclure : « J'avais raison. Un grand nombre de théories défendant la thèse du meurtre allaient en naître immédiatement. Et elles persistent encore aujourd'hui. »
    *
    On le voit, la piqûre en plein cœur, l'hématome camouflant, les pilules jaunes, le verre manquant et la disparition des échantillons n'existaient pas. Mais le troisième pilier sur lequel repose la thèse du suicide est-il réellement impossible à abattre ?
    En vérité, les apparences étaient trompeuses.
    Si l'autopsie menée par Thomas Noguchi avait été remarquable, elle confirmait aussi l'impensable et validait l'illogique : Marilyn ne s'était pas suicidée.
    1 -
    Marilyn Monroe, enquête sur un assassinat, op. cit .
    2 -
    Coroner , op. cit.
    3 -
    Marilyn Monroe, enquête sur un assassinat , op. cit.
    4 -
    Ibid .
    5 -
    Coroner, op. cit .
    6 -
    Ibid .
    7 -
    Ibid .
    8 -
    Ibid .

50. Bémol
    Quelque chose ne fonctionnait pas.
    Sans doute parce que les souvenirs des proches de Marilyn ne coïncidaient en rien avec l'image de l'actrice peinte par les cerveaux des hommes de communication de la Fox.
    Sans doute, aussi, parce que le docteur Greenson avait raconté les efforts entrepris avec la complicité de Marilyn pour la guérir de son addiction.
    De fait, les membres mêmes de la Suicide Prevention Team, réunis par Theodore Curphey, peinaient à assumer complètement et individuellement la thèse du suicide. Cela ne signifiait pas qu'ils suspectaient un

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