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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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vous et Pierre. La troisième
pièce sera pour dire des messes pour le salut de son fils.
    L’autre prit la récompense avant d’ajouter :
    — Je savais que vous ne pourriez rien faire,
seigneur, mais j’en sais un peu plus. Ce matin, quand je suis revenu de
Saint-Martin, mon sergent m’a annoncé que vous vous étiez querellé avec le
seigneur Castillon hier soir et qu’on devait garder l’œil sur vous. Puis il
nous a dit que notre seigneur a donné l’ordre de faire chercher le frère de la
jongleuse pour remplacer le prisonnier anglais dans son cachot.
    — Pourquoi a-t-il fait ça ? s’inquiéta
brusquement Locksley.
    — Notre seigneur va menacer la jongleuse de
pendre son frère si elle n’accepte pas de devenir son esclave.
    — Sang de bœuf ! Cet homme est un
démon !
    — On conduira son frère à la potence, ce
matin, et si elle ne cède pas, il sera pendu.
    — Dieu le damne ! gronda Robert de
Locksley.
    — Mais le seigneur de Castillon craint
qu’elle ne cède pas, et son frère lui a interdit de pendre le jongleur, car il
manque d’hommes d’armes.
    — Je vais de ce pas prévenir Anna Maria que
Bartolomeo ne risque rien.
    — Nous sommes là pour vous empêcher de
l’approcher, seigneur.
    — Pourquoi le feriez-vous ? Si elle
refuse d’accepter cet ignoble marché, ce sera un camouflet pour Castillon qui
ne pourra aller au bout de ses menaces. D’une certaine façon, Pierre sera
vengé !
    — Non, seigneur comte, le sire de Castillon a
prévu d’aller jusqu’au bout, car ce sera le prisonnier anglais qui sera conduit
à la potence. Avec une cagoule, personne ne verra ses traits quand il sera
pendu si la femme résiste. Après, notre seigneur pense qu’elle sera tellement
désespérée qu’elle acceptera tout.
    — Hugues des Baux tolérerait cette
pendaison ? Il perdrait donc un homme de toute façon !
    — Non, seigneur, l’Anglais est mourant.
Blessé au bras, il a la gangrène.
    Tout en parlant, le garde regardait par la meurtrière
d’où on apercevait la cour.
    Le seigneur de Castillon revient ! fit-il
brusquement. Je ne peux pas rester.
    Avant qu’il ne sorte, Locksley lui remit un autre
sou d’or et quand il fut parti, il écarta les rideaux du lit. Ibn Rushd et
Nedjm Arslan avaient tout écouté.
    — Qu’en pensez-vous ?
    — Cet Anglais est votre écuyer ?
    — C’est certainement Cédric. Ce qui signifie
d’ailleurs que tout ce que j’ai rapporté de Palestine appartient désormais à
Castillon ! J’en suis malade !
    — S’il parle de vous, nous sommes perdus.
    — Je le sais. Il ne me reste donc qu’à tuer
Cédric.
     

Chapitre 25
    H abillés,
ils quittèrent la chambre pour aller dans la salle commune avaler un bol de
soupe. Robert de Locksley portait son épée, son arc et son carquois. Une fois
rassasiés, ils s’installèrent sur le chemin de ronde de l’enceinte, dans la
cour aux arcades, pour voir ce qui se passait en contrebas. Des hommes
s’activaient à l’échafaud. La rumeur avait circulé qu’il allait y avoir une
autre pendaison et les curieux commençaient à affluer.
    Ils laissèrent leur place aux badauds pour
s’installer dans la ruelle entre la maison du four et le logis des chevaliers.
C’est par là que passerait le prisonnier quand on le conduirait à la potence.
Si c’était Cédric, même le visage couvert d’une cagoule, Locksley était sûr de
le reconnaître.
    En même temps, il écoutait ce qui se racontait
autour de lui. On disait que les jongleurs, qui avaient reconnu être des
espions, avaient à nouveau trahi la confiance du seigneur. Que le jeune homme
allait être pendu pour servir de leçon à sa sœur. Soudain, une vague
d’exclamations déferla. On avait sorti le prisonnier de la prison. En jouant
des coudes, Locksley parvint à rester au premier rang et vit arriver les
gardes, puis deux hommes qui tenaient serré un prisonnier garrotté. Son cœur
battit plus fort : c’était bien Bartolomeo reconnaissable à sa casaque
matelassée turquoise et à ses grègues sombres. Il avait une cagoule noire sur
la tête et ses gardiens le guidaient en le portant par les aisselles.
    C’est alors qu’il remarqua que le prisonnier était
plus grand que Bartolomeo et surtout moins large d’épaules.
    — Regardez ses mains, seigneur Locksley,
souffla Ibn Rushd dans son dos. Bartolomeo a des mains noueuses, pas cet homme.
Ce n’est pas le frère d’Anna Maria.
    Locksley reconnut alors

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