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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’importance de cette ville, noble évêque.
    — C’est vous qui l’avez informé sur
Roncelin ?
    — Je l’avoue, mon père. J’ai eu connaissance
de ses besoins d’argent.
    — D’autres auraient pu l’apprendre ?
    — Je ne pense pas, mais tout est possible.
    L’évêque le considéra avec dureté.
    — Pourquoi ne m’avez-vous rien dit ?
Pensez-vous pouvoir mener votre politique à votre guise ? Ou prendre ma
place ?
    — J’ai eu tort, je le reconnais, monseigneur.
    — Je n’admettrai plus de telles
ingérences ! Cette ville est difficile et violente, vous l’apprendrez
assez tôt.
    Le juge inclina la tête en signe de contrition
avant d’ajouter, comme pour sceller une réconciliation :
    — Ce qui m’étonne, c’est que j’ai entendu
dire que Hugues des Baux était malade, comment aurait-il pu enlever
Roncelin ?
    — Renseignez-vous ! répliqua l’évêque.
    Castellaire opina avant de se retirer. Il n’était
nullement convaincu que Hugues des Baux soit responsable de la disparition de
Roncelin. Pourtant, il trouvait étrange cette absence du comte au moment où ces
deux jongleurs arrivaient à Marseille. Il décida de se rendre à l’hôpital du
Saint-Esprit pour poser quelques questions.
     

Chapitre 13
    Q uand
Hugues de Fer arriva chez lui, les jongleurs l’attendaient dans la grande salle
en présence d’Ibn Rushd qui lisait un rouleau de parchemin à la lumière d’une
chandelle. Ils s’étaient à nouveau querellés tout au long du chemin. Bartolomeo
n’avait pas envisagé qu’on lui conseille d’aller aux Baux. Il était furieux
contre sa sœur, contre l’évêque et contre le pape. Elle avait tenté de le
calmer avant d’entrer dans la demeure du viguier.
    — Là-bas, nous jouerons comme nous l’avons toujours
fait, Bartolomeo. Le viguier nous payera et l’évêque nous fait porter dix sous
d’or. De retour des Baux, nous rentrerons à Rome en ayant fait tout ce qui
était possible. Même si le pape ne nous récompense pas, il ne nous sanctionnera
pas, et avec l’argent rapporté, nous pourrons vivre tranquilles quelques mois.
    — Qu’avez-vous décidé ? s’enquit Hugues
de Fer, ôtant sa lourde pelisse.
    — Nous irons, seigneur, répondit Anna Maria.
    — Tant mieux ! Je ne serai pas un
ingrat.
    — Mais nous n’avons rien pour voyager,
poursuivit-elle. Nous espérions jouer chez le vicomte Roncelin pour pouvoir
nous équiper.
    — Je vous prêterai trois mules, deux pour
vous et une pour vos bagages et vos instruments. Et pour que vous voyagiez au
plus vite et sans risque, je vous ferai escorter par quatre archers de la ville
jusqu’à Sallone de Crau où ils vous attendront au castrum. Vous n’aurez que la
dernière journée à faire seuls.
    Il s’adressa à Bartolomeo.
    — Savez-vous tenir une épée ?
    — Un peu, répliqua l’italien, maussade.
    — Une arbalète ?
    — Aussi.
    — Je vous équiperai. D’autres personnes ici
souhaitent le retour de Roncelin. L’une d’elles m’a remis cinq sous d’or que
vous aurez quand vous reviendrez, car je vous interrogerai à votre retour pour
savoir ce que vous avez appris, même si vous n’avez pas découvert de
prisonnier.
    — Nous ferons selon vos désirs, seigneur,
accepta Anna Maria en s’inclinant.
    Malgré sa surprise, Ibn Rushd se força à rester
impassible.
    — Pouvez-vous partir demain ?
    — Oui, seigneur.
    — Soyez ici à l’aube.
    — Dans une semaine, j’en saurai plus, mon
ami, dit Fer en s’installant à côté d’Ibn Rushd. Mais serais-je toujours
viguier à ce moment-là ?
    Le médecin musulman lui lança un long regard
interrogateur.
    — La matinée s’est fort mal passée…
poursuivit le viguier.
    Il raconta la séance du conseil et la proposition
du procurateur du Saint-Esprit.
    — Je n’ai pensé qu’à ça en revenant. La
suggestion d’Ansaldi arrive comme mars en carême… Il aurait organisé
l’enlèvement de Roncelin qu’il ne s’y serait pas pris autrement.
    Ibn Rushd eut un sourire approbateur.
    — Tout est étrange dans cette affaire.
L’attitude de ces jongleurs ne t’a pas étonné ?
    — Ma foi, non.
    — Pourquoi ont-ils consenti à revenir ici
s’ils ne découvrent rien ? À leur place, j’aurais gardé les mules et
poursuivi ma route jusqu’à Paris. Revenir leur fera perdre du temps.
    — L’argent, les cinq sous d’or… C’est cela
qui les a décidés ! La fille a la tête près du

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