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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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soudain, et clignait des yeux comme s’il cherchait à secouer la rage qui un peu plus tôt l’avait terrassé.
    — Par la Sainte Croix, venez, Kathryn, et pardonnez-moi.
    Ils regagnèrent la salle, et Colum, confus, annonça que Maîtresse Swinbrooke disposait d’informations dispensant Maître Brantam qu’on l’interroge davantage. Il posa ensuite quelques questions aux autres médecins afin de s’assurer qu’ils se trouvaient bien à Cantorbéry au moment du meurtre de Spurrier. Enfin, il fit un signe à Newington qui se dressa et, d’un geste, demanda le silence.
    — Cette affaire demeurera secrète, déclara-t-il. Nous n’avons accordé ni faveur ni privilège à personne puisque même mon propre gendre, époux de ma chère fille Marisa, figure sur la liste des suspects. En vérité, nous sommes tous touchés par ces meurtres parce qu’ils menacent le sanctuaire, et aussi les pèlerins et le commerce de notre ville, déjà en grande difficulté pour avoir pris, à tort, le parti de la maison de Lancastre. Assurément, le commissaire du roi et Maîtresse Swinbrooke interrogeront chacun d’entre vous.
    Newington essuya sur sa robe ses paumes humides de sueur avant de poursuivre :
    — Vous devrez donc ne pas quitter la ville, mais vous continuerez à mener votre train.
    Il adressa aux médecins un grand sourire réjoui.
    — Et je ne parle pas seulement de vos pratiques de médecin. N’interrompez pas non plus vos autres activités.
    Il sourit encore, à Kathryn et à Colum, cette fois, et expliqua :
    — Mon gendre et ses confrères ici présents sont maîtres de la guilde de la Messe de Jésus. Nous préparons une représentation du Corpus Christi à l’église de la Sainte-Croix, à Westgate. Quand nous serons prêts et que ces affaires seront élucidées, vous vous joindrez à nous, n’est-ce pas ?
    Ignorant le ton ironique de Newington et sa question, Colum répéta :
    — Je vous interrogerai tous, mais présentement, messieurs, vous pouvez disposer.
    Les médecins se levèrent et quittèrent précipitamment la salle. Tous, sauf Chaddedon qui s’attarda avec un sourire avant de s’incliner courtoisement devant Kathryn.
    — Vous serez toujours la bienvenue en ma demeure, Maîtresse Swinbrooke, déclara-t-il. Kathryn lui rendit son sourire, choisissant d’ignorer le regard furieux que Colum posait sur Chaddedon qui se retirait.
    Une fois la porte refermée, Luberon s’en fut vers une table dans l’angle de la pièce et remplit cinq gobelets de vin avant d’en tendre un à chacun de ceux qui étaient encore présents, c’est-à-dire Newington, Kathryn, Colum, et même Thomasina. La séance avec les médecins avait été houleuse, et un moment durant, personne ne dit rien, chacun réfléchissant à ce qu’il avait appris. Puis Luberon interrogea Colum sur le départ précipité de Brantam, mais l’Irlandais sourit, murmurant seulement que le jeune médecin avait des préoccupations qui ne concernaient que lui.
    Kathryn se leva pour se dégourdir les jambes et demanda :
    — Et qu’allons-nous faire, maintenant ?
    Elle éprouvait une sorte d’exaltation et, pour la première fois depuis la mort de son père, n’avait plus l’impression d’être ballottée telle une feuille au gré d’un ruisseau. Au contraire, elle était responsable de ce qui arrivait autour d’elle. Luberon lui sourit, et Kathryn crut percevoir de l’amusement dans ses yeux.
    — Vous avez trouvé du plaisir à interroger vos collègues, Maîtresse Swinbrooke ? demanda-t-il.
    Un sourire malicieux éclaira le regard de Kathryn.
    — J’ignorais que vous étiez un jardinier si zélé, Maître Luberon.
    Il toussota et déclara :
    — Je le suis, à ma manière, et Straunge a dit vrai, je m’intéresse aux plantes médicinales. Mais je ne suis pas un assassin, et hier, je travaillais à la chancellerie de l’archevêque.
    Le clerc secoua la tête.
    — Je me suis demandé si les médecins, tout à l’heure, n’allaient pas m’accuser.
    — Oh, railla Kathryn, quand on réunit deux ou trois médecins, on est assuré qu’ils vont se disputer ! Mais dites-moi, Maître Murtagh, que faire, maintenant ?
    Tassé sur son siège, Colum semblait perdu dans ses pensées. Newington prit la parole :
    — J’ai demandé aux marchands qui se trouvaient avec Spurrier, lorsque celui-ci est mort, de nous rejoindre ici.
    Son regard se porta sur la bougie des heures piquée sur sa tige de fer, dans un

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