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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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sourire doux qu'elle
avait déjà remarqué à plusieurs reprises.
    Les
yeux de Cnaeus coururent sur le corps des deux garçons comme si leurs membres
sveltes, leur peau lisse et leur chair encore tendre étaient des sucreries dans
lesquelles il s'apprêtait à mordre.
    Mnester
repoussa en riant un homme aviné, qui essayait de glisser une main sous sa
tunique, et entrelaça ses doigts à ceux de l'aveugle.
    -
Tu sais choisir tes pensionnaires, comme toujours, murmura le sénateur. Ce que
l'on raconte à son sujet... est-il vrai ? demanda-t-il en se passant une langue
gourmande sur les lèvres.
    Danaé
éclata d'un rire haut perché et lui caressa la main.
    -
Et que raconte-t-on ?
    -
Cesse de te moquer de moi et réponds, répliqua Cnaeus en se dégageant.
    -
Mnester est une perle rare, cher Cnaeus, minauda la jeune femme. Il a été formé
par les plus grands mimes grecs et peut te montrer des danses dont tu n'aurais
même pas rêvé dans tes songes les plus fous. Son père m'a d'ailleurs demandé
une fortune lorsque je le lui ai acheté, ajouta-t-elle dans une moue.
    -
Et je suppose que le prix en question est à la hauteur de celui que tu demandes
pour quelques heures en sa compagnie ? chuchota le sénateur.
    Il
connaissait suffisamment Danaé pour savoir où elle voulait en venir mais
celle-ci se composa une mine offensée et leva les yeux au plafond.
    -
Il faut bien que je rentre dans mes frais ! Mais pour toi, ajouta-t-elle avec
un sourire, ce ne sera que...
    Elle
se pencha à son oreille et susurra un chiffre qui lui fit froncer les sourcils.
    -
Tu exagères, ma chère ! dit-il. Aucune putain ne mérite cela !
    -
Mnester n'est pas une putain. C'est un artiste.
    Le
sénateur porta la main à sa bourse en grommelant mais déposa plusieurs pièces
dans la paume de Danaé, qui les rangea dans la sienne avec un sourire
rayonnant.
    -
Mnester ! appela-t-elle. Viens me voir, mon cher enfant.
    Le
sourire rayonnant du garçon s'effaça aussitôt, de même que celui du jeune
aveugle, qui baissa tristement la tête. Ses émoluments ne lui permettaient pas
de s'offrir quelques heures seul avec Mnester tous les jours, contrairement aux
riches clients dans les griffes de qui le jetait Danaé dès qu'elle en avait
l'occasion.
    -
Reviens demain, il y aura moins de monde et elle nous laissera un peu
tranquilles, murmura discrètement le jeune prostitué en se levant.
    L'infirme
soupira et acquiesça en essayant de sourire.
    -
Fais attention à toi, Mnester.
    Le
coeur serré, celui-ci alla vers Danaé d'une démarche légère, se faufilant entre
les clients avec une grâce exquise.
    -
Me voici, maîtresse, murmura-t-il en prenant soin de ne pas la regarder dans
les yeux.
    La
jeune femme observa Cnaeus, amusée. Il dévorait littéralement Mnester des yeux.
    -
Voici Cnaeus, un ami de longue date qui mérite tous les égards. Fais ce qu'il
te dira. Va !
    Mnester
jeta un coup d'oeil rapide au sénateur et grimaça. Il était vieux, chauve, et
gras comme un porc trop bien nourri. La seule idée de ses doigts grassouillets
et de sa bouche fripée sur sa peau lui donnait la nausée. Mais les assauts de
ce vieux pervers étaient encore préférables au fouet que ne manquerait pas de
lui administrer Marcus si Danaé lui disait qu'il avait désobéi et s'était
montré réticent.
    -
Suis-moi.
    Cnaeus
enlaça le garçon et les pupilles de Danaé prirent des airs de deniers sortis de
la frappe. Si Mnester savait y faire, Cnaeus reviendrait le voir, et il était
riche. Immensément riche...
    Elle
jeta un regard à la table que son esclave venait de quitter. Le jeune aveugle,
un très joli garçon au demeurant - serrait son gobelet de vin entre ses mains
sensibles avec une expression de profond désarroi.
    Danaé
détailla l'infirme avec curiosité. Il était plutôt grand, mince bien que
solidement bâti et jeune, peut-être vingt ou vingt-deux ans. Ses cheveux, d'un
châtain brillant, étaient soigneusement coupés et sa mise impeccable, sobre et
élégante. Il gardait les paupières à demi baissées mais, lorsqu'il secoua la
tête, perdu dans ses sombres pensées, la jeune femme vit briller de beaux yeux
clairs, hélas à jamais fixes et éteints.
    -
Prisca ! appela-t-elle en faisant signe à sa suivante, une jeune femme
décharnée au visage couvert de duvet disgracieux (et donc totalement
inintéressante pour Marcus, ce qui était sa principale qualité aux yeux de sa
maîtresse...).
    -
Oui, maîtresse ?
    -
Que peux-tu me dire sur ce

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