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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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est déjà venue, c'est ça ?
    Pour
toute réponse, le jeune prétorien grogna à nouveau, plus fort, cette fois, et la
transperça de son insolite regard bleu en se levant lentement de son lit.
    Concordia
recula en agitant les mains, un pauvre sourire sur les lèvres.
    -
Mon père n'y a pas cru un instant, je te le jure ! Et puis... ma mère se rendra
vite compte que ce n'était qu'une farce, rien de plus !
    Son
dos rencontra bientôt la porte close, qui lui interdisait toute fuite, et son
sourire se figea.
    -
Kaeso... Allez, quoi ! Tu ne vas pas m'en vouloir pour si peu... Si ?
demanda-t-elle, alarmée par le rictus qui tordait désormais la bouche du jeune
prétorien. Ce n'est quand même p... Ah !
    Kaeso
l'avait soudain saisie par la taille et la pressait contre son torse, si bien
que les pieds de la jeune femme touchaient à peine le sol recouvert de
mosaïques noires et blanches.
    -
Enceinte de moi, hein ? persifla-t-il encore en l'éloignant de la porte pour la
tirer vers le lit.
    Concordia
sentit alors une bouffée de chaleur lui enflammer le ventre et les joues.
    La
barbe naissante du jeune prétorien lui picotait agréablement le front et son
odeur si typiquement masculine, un parfum musqué et enivrant adouci par le
léger bouquet de l'huile qu'il utilisait pour se laver, une impalpable essence
boisée, lui tournait les sens.
    -
Kaeso..., murmura-t-elle en levant le visage vers lui, perdue dans les bleus
céruléens de ses yeux.
    Mais
au lieu d'un baiser, le jeune homme lui offrit un sourire de carnassier et
s'assit brutalement sur son lit en la basculant sur ses genoux sous le regard
curieux d'Io.
    -
Que... Kaeso ! hoqueta-t-elle, son ventre délicat meurtri par les cuisses
musculeuses horriblement dures. Qu'est-ce que tu fais ?
    Il
rabattit sa robe sur sa tête, exposant une ravissante chute de reins lisse et
douce comme une peau de pêche, et elle se tordit comme une couleuvre dans
l'espoir de lui échapper, sans succès.
    -
Ce que ton père aurait dû faire depuis longtemps ! rétorqua le jeune prétorien
en levant bien haut la main pour la laisser retomber sans pitié sur les fesses
rebondies.
     
     
     

3.
     
     
    Le
lendemain en fin d'après-midi, Kaeso se présenta au ludus (6) du célèbre Titus
Placidus, à une heure de cheval au nord de Rome. Les deux jeunes soldats, qui
avaient reçu ordre de faire le tour des écuries de gladiateurs de la cité et
des environs avec le portrait exécuté par l'esclave d'Iambicus, avaient enfin
identifié le jeune homme assassiné. Il s'agissait de Lacertus, un jeune
rétiaire qui commençait à compter bon nombre d'admirateurs, et surtout
d'admiratrices.
    Sous
un soleil de plomb, le prétorien et son second mirent pied à terre et
attachèrent la bride de leurs montures à un anneau de fer fixé au mur de pierre
de la façade.
    Io,
qui avait trotté joyeusement durant tout le trajet, haletait, la langue
pendante, et Matticus lui caressa la croupe.
    -
On va bientôt te donner à boire, ma belle, ne t'en fais pas.
    Il
jeta un regard alentour en essuyant son front moite du revers de la main.
    -
C'est drôlement calme par ici, nota-t-il.
    Les
champs s'étendaient à perte de vue, limités d'un côté par le Tibre, que l'on
entendait clapoter non loin, et de l'autre, mais à bonne distance, par la Via
Flaminia . Hormis le ludus devant lequel se trouvaient les deux
hommes, les habitations se réduisaient à deux grandes fermes dont on apercevait
le corps des bâtiments principaux derrière une haie de cyprès.
    Io
renifla l'air parfumé et Kaeso frappa à l'épais battant du bout de sa sandale
cloutée.
    La
porte s'ouvrit après un long moment et un butor au crâne lisse les détailla des
pieds à la tête. En reconnaissant "l'homme au léopard", dont tout
Rome avait au moins entendu parler une fois, son visage couturé de cicatrices
se fendit d'un large sourire qui découvrit ses dents abîmées.
    -
Bienvenue, centurion. Entre. Mon maître t'attendait.
    Les
deux prétoriens furent conduits dans un élégant atrium aux murs peints
de scènes d'amphithéâtre.
    -
Je vais prévenir mon maître et envoyer quelqu'un donner à boire à vos chevaux,
annonça le colosse chauve en disparaissant derrière un rideau, non sans un
regard à la fois méfiant et fasciné à Io.
    Le
léopard s'était aussitôt précipité au centre de la pièce pour se désaltérer
dans le bassin carré qui recueillait l'eau de pluie tombant par l'ouverture du
toit prévue à cet effet.
    -
Notre

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