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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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garçon ? demanda-t-elle en désignant l'aveugle du
menton. Je l'ai parfois vu ici mais j'ignore encore qui il est. Il n'a l'air de
ne manquer ni d'argent ni d'allant.
    -
Parfois ? marmonna la jeune femme en fronçant les sourcils, trahissant une
certaine animosité pour le jeune homme. Tout le temps, tu veux dire... Il est
collé à Mnester dès qu'il le peut.
    La
maîtresse lui assena une petite tape agacée.
    -
Réponds à ma question !
    -
Il s'appelle Quintus Ludius, maîtresse, et vient de Campanie. De Pompéi, même,
je crois. Il fait partie de la suite de la noble Concordia, la fille du
sénateur Octavianus Torquatus.
    Danaé
tressaillit dans son fauteuil.
    -
Concordia ? s'écria-t-elle. Concordia, la mondaine ? Celle qui s'est fait
engrosser par son cousin, ce bâtard de Bructère déguisé en prétorien ?
    L'esclave
rentra la tête dans ses épaules osseuses, effrayée par la colère qui faisait
flamber les prunelles de sa propriétaire.
    -
Oui, maîtresse.
    Cette
dernière se frotta le menton, pensive.
    -
Il semble beaucoup apprécier notre Mnester, dis-tu ?
    Le
visage de l'esclave se tordit sous la morsure de la jalousie.
    -
Oui, maîtresse, c'est évident, fit-elle avec une certaine sécheresse. Il vient
le voir très souvent.
    Danaé
la regarda se tordre les doigts avec désespoir et hésita entre une gifle et un
éclat de rire cinglant. Elle opta finalement pour un reniflement méprisant.
    -
Et ?
    -
Ils passent des heures assis là, à discuter, ou...
    -
Ou ?
    -
Je les ai vus monter une ou deux fois, maîtresse. Mnester dit qu'il paye bien
et qu'il est "très gentil", singea-t-elle avec aigreur.
    Les
yeux de Danaé rétrécirent jusqu'à devenir deux fentes brillantes.
    -
Tiens, tiens...
     
     
     
    Il
était minuit passé lorsque Concordia, de retour d'une réception mondaine, se
fit annoncer par Matticus.
    -
Dame Concordia est là, centurion, et demande à te voir, prévint-il Kaeso avec
un sourire entendu en repensant aux vociférations de Marcia qui avaient retenti
aux quatre coins de la caserne dans l'après-midi.
    Assis
nu sur son lit et sur le point de se coucher, le jeune prétorien se raidit et
croisa les bras sur sa large poitrine avec une grimace.
    -
Parce que cette peste ose encore venir me voir après ce qu'elle a osé raconter
à sa mère ? siffla-t-il entre ses dents en un murmure menaçant.
    -
Il faut croire, centurion ! répliqua son second en contenant difficilement son
hilarité.
    Kaeso
ferma à demi les paupières et jura.
    -
Fais-la venir ! ordonna-t-il d'une voix forte en enfilant rapidement sa
tunique.
    -
Inutile ! répondit une voix enjouée derrière la porte. Je suis là !
    Le
jeune prétorien jeta un regard accusateur à Matticus et celui-ci haussa les
épaules en ouvrant le battant pour laisser passer une Concordia certes
ravissante mais aussi un peu... grisée par l'excès de vin. Ses joues étaient
roses, ses grands yeux brillaient et sa démarche, habituellement fluide et
aérienne, paraissait quelque peu instable.
    Io,
qui somnolait paresseusement sur la descente de lit, vint se frotter aux jambes
de la jeune femme, ce qui la fit chanceler.
    -
Laisse-nous, Matticus, ordonna Kaeso d'une voix sévère en jetant à sa cousine
un regard vipérin.
    Son
second disparut en ricanant et la jeune femme adressa à son cousin un sourire
penaud.
    -
Je sais qu'il est très tard mais... il fallait que je te dise quelque chose.
Quelque chose d'un peu... embarrassant.
    -
Du genre ? grommela Kaeso.
    Concordia
se tortilla, les lèvres pincées pour essayer de ne pas rire, exercice que
l'abus de vin ne facilitait pas.
    -
Mère a encore voulu m'imposer un prétendant et j'ai... Comment expliquer ça ?
J'ai dû... employer "les grands moyens" pour m'en défaire,
dirons-nous.
    Kaeso
laissa échapper un grognement et la jeune femme se couvrit la bouche des deux
mains pour retenir un petit rire.
    -
Tu ne me demandes pas comment je m'en suis débarrassée ? insista-t-elle après
un petit moment en voyant qu'il gardait le silence, se contentant de la jauger
comme s'il se demandait lequel de ses bras il allait arracher en premier.
Enfin, peu importe le comment, après tout. L'ennui, c'est que tu risques de
recevoir la visite de ma mère avant peu et je voulais te préven...
    -
Alors comme ça, je t'ai mise enceinte, mhh ? gronda Kaeso avec les mâchoires si
serrées qu'elle pouvait presque les entendre grincer.
    Elle
fit un pas en arrière en laissant échapper une petite plainte.
    -
Aïe... Elle

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