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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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richesses, un tel train de
vie, un tel pouvoir ne vont pas sans entraîner des jalousies, des haines, des
envies de revanche de ceux qui ont forcément tôt ou tard été lésés ou trahis,
mais non ! Rien ! Rien, je te dis !
    -
Et tes prédécesseurs ? N'ont-ils pas trouvé cela étrange ? Ou même d'autres
sénateurs ?
    -
Si c'est le cas, je n'en ai trouvé nulle trace.
    -
Comment expliques-tu ça ?
    Caligula
fit grincer ses dents et déplia son index et son majeur à tour de rôle.
    -
Les deux mamelles du scélérat, Kaeso : la corruption et le meurtre.
    Le
prétorien secoua la tête, sceptique.
    -
Ça me paraît énorme, tout ça. On en aurait forcément entendu parler.
    -
Kaeso... Même moi, avant de creuser un peu, je n'aurais jamais pensé que cet
homme possédait une telle fortune ni un tel pouvoir !
    -
À ce point-là ?
    -
Tu n'as pas idée. Et je suis prêt à te parier ma main droite que cette histoire
de paris clandestins n'est que l'extrémité de la pelote ! Qui sait ce qu'on
risque de trouver en tirant sur le fil.
    Kaeso
tiqua.
    -
"On" ? Comment ça, "on" ?
    Le
jeune questeur ferma à demi les paupières et ses épais cils noirs voilèrent les
feux bleu-vert de ses prunelles d'ombres sinistres.
    -
Je veux la tête de ce salopard qui se permet d'aller jusqu'à me taper dans le
dos en plein Sénat comme un vieux camarade alors qu'il nous la met, à moi et à
tout l'Empire, tellement profond qu'on pourrait la lui mordre en serrant les
dents !
    Son
ami rit malgré lui.
    -
L'image est on ne peut plus convaincante, Caligula, mais c'est "non".
    -
Mais...
    -
Tu l'as dit toi-même : ta position n'est pas encore assez assurée pour prendre
le moindre risque.
    -
Oh ! Je t'en prie ! Tu ne vas pas devenir aussi assommant que Donar !
    -
Associer ton nom à celui d'une sordide affaire de paris clandestins est la
dernière chose dont tu aies besoin en ce moment. Tu commences à peine ta
carrière publique.
    -
Kaeso... je crois que tu n'arrives pas à réaliser à quel point cet homme est
riche ! Si l'envie lui en prenait, il pourrait mettre une légion sur pied
demain et ébranler l'empire !
    Kaeso
soupira et décida de céder un peu de terrain dans l'espoir de le mettre à l'abri
des éclaboussures qui jailliraient forcément de la boue dans laquelle il devait
creuser.
    -
Très bien, alors aide-moi à trouver de quoi le confondre. J'ai besoin de
détails. De rumeurs. De soupçons. Tout ce que tu pourras me donner.
    -
Que comptes-tu faire ?
    -
Pour commencer, aller lui parler.
    -
Quoi ? s'écria Caligula. Et lui dire quoi, par Ares ! "Bonjour, est-il
vrai que vous êtes impliqué dans le meurtre et les paris clandestins ?"
Non ! Il faut trouver un moyen de l'arrêter pour l'interroger comme il se doit
!
    -
Pour la dernière fois : ne te mêle pas de ça !
    -
Change de refrain, tu veux ? C'est déjà ce que tu me disais à Pompéi lorsque
cette sombre affaire de fausse monnaie a com...
    -
À Pompéi, tu as eu de la chance ! le coupa le prétorien.
    Io,
inquiète d'entendre les deux amis élever la voix, alla de l'un à l'autre et
frotta sa tête massive contre leurs cuisses en ronronnant comme un chat.
    Caligula
lui gratta l'oreille et jeta à son ami une oeillade perfide par-dessus la tête
tachetée.
    -
Et si je te dis que l'argent que ton cher ami Marcus Gallus Rufus a utilisé
pour payer une certaine taverne, et prendre le contrôle de la plus grosse
partie des trafics de Subure, venait très probablement de Valerius Flacus ?
    Kaeso
tressaillit dans son fauteuil et blêmit.
    -
Pourrais-tu en fournir la preuve ?
    Le
sourire de Caligula s'élargit et ses immenses yeux bleu-vert scintillèrent.
     
     
    *
    **
     
    Dans
la cour de la taverne du Loup gris, Placidus s'impatientait.
    -
Mais où est-il, cet imbécile ?
    Son
esclave le rejoignit, penaud, et passa une main nerveuse sur son crâne chauve.
    -
J'ai demandé à tout le monde et il n'est ni avec l'une des putes ni avec le
danseur qu'il pensait baiser après le combat.
    Son
maître grimaça avec dégoût et lui administra une taloche.
    -
Un peu de tenue, par les couillons d'Hercule ! Et près du chariot ? Tu as
vérifié ?
    -
Crixus et Popilius y sont et ils ne l'ont pas vu. Placidus jura à nouveau en se
tordant les mains. Où avait donc pu passer cette tête de mule de Columbus ?
     
     
    *
    **
     
    Après
avoir raccompagné sa mère chez elle, Kaeso reprit le chemin du Palatin. Il
avait un peu trop bu, son pas était mal assuré et il devait faire attention

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