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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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pencha vers lui jusqu'à ce que le bout de son nez effleure le sien.
    Une
bouffée d'un délicat parfum floral titilla les sens du jeune prétorien plus
voluptueusement qu'il ne l'aurait souhaité, surtout après les quelques coupes
de vin poivré qu'il avait bues et qui avaient aiguillonné sa sensualité un peu
au-delà de ce qu'il considérait comme "raisonnable", au vu des
circonstances.
    -
Ne va pas t'imaginer que j'oublierai aussi facilement ce que tu m'as fait hier
soir, Kaeso !
    Au
souvenir de sa jolie cousine allongée en travers de ses cuisses, robe relevée
sur sa ravissante chute de reins, blanche et délicieusement cambrée, un sourire
involontaire étira les lèvres de Kaeso.
    -
Moi non plus, je ne suis pas près de l'oublier..., susurra-t-il en frôlant
presque sa petite bouche rose et charnue.
    Habituellement,
ce genre de repartie, et plus encore la façon dont elle avait été lancée, aurait
ravi Concordia mais, en cet instant, elle n'eut pour conséquence que de faire
monter sa colère d'un cran.
    -
Barbare pervers !
    Kaeso
évita de justesse la gifle qu'elle voulut lui assener et ricana.
    -
Peut-être, mais j'ai les fesses plus fermes !
    -
Oh !
    Il
bondit pour en esquiver une seconde, au grand amusement des quelques invités
qui se trouvaient dans l'atrium, tous des proches depuis longtemps habitués au
badinage et aux facéties des jeunes gens de la famille.
    -
Io, jette-moi ce satyre dans le bassin, ça refroidira peut-être ses ardeurs !
ordonna Concordia avant de quitter l'atrium en redressant exagérément la tête,
les joues enflammées d'un joli rose nacré.
    Veranius,
un proche ami de Caligula qui discutait avec un autre invité, lui adressa un
clin d'oeil complice. Kaeso allait lui répondre par un petit salut facétieux
lorsqu'il vit Io qui l'observait, dressée sur ses pattes, oreilles
frétillantes, le regard malicieux et la tête inclinée sur le côté, comme si
elle réfléchissait. Après tout, pourquoi serait-ce toujours les mêmes qui
devraient prendre des bains contre leur gré ?
    -
N'y pense même pas ! rugit son maître en agitant un index accusateur dans sa
direction, faisant éclater tout le monde de rire. Au sol !
    Le
fauve obéit et se coucha sur les mosaïques avec un petit couinement déçu mais
continua à observer son maître du coin de l'oeil, au cas où. On ne savait
jamais. Un moment d'inattention...
     
     
    Dans
la cour de la taverne du Loup gris, à présent empuantie de relents de vin bon
marché et d'urine, les combats faisaient rage et les spectateurs se marchaient
presque dessus pour poser leurs paris. L'ambiance était surchauffée et tout
n'était que cris, encouragements, insultes et railleries. Quelques déclarations
d'amour enflammées fusaient parfois, lancées à la cantonade par les rares
spectatrices, courtisanes accompagnant leurs amants ou dames fortunées venues
s'encanailler sous le couvert d'un voile et suivies de près par leurs esclaves
et leurs gardes du corps.
    L'une
d'entre elles, cependant, paraissait être venue seule. Son visage était
dissimulé par une élégante palla de couleur sombre, brodée et piquée de
minuscules perles de verre coloré, et son corps élancé était drapé dans une
robe d'une teinte un peu plus claire mais de tout aussi bonne facture. Parfois,
le mouvement brusque d'un spectateur, le passage d'un serviteur ou un souffle
d'air chaud agitait les plis sobres de la robe ou de la palla légères, laissant
alors entrevoir, l'espace de quelques instants seulement, le marbré sans défaut
d'une épaule, une mèche de cheveux nattés d'un brun brillant ou le dessin
parfait d'une hanche.
    Curieusement,
comme si un instinct animal les avait avertis du danger potentiel que
représentait la mystérieuse et séduisante inconnue, aucun homme ne s'était
risqué à l'aborder jusque-là, et encore moins à se montrer grossier envers elle
ou à laisser ses mains partir à l'aventure sur les courbes gracieuses. Mal lui
en aurait pris de toute façon car il y aurait laissé ses doigts, ou pire, à
coup sûr tranchés net par le long poignard que la belle portait sous les drapés
de sa robe élégante, fixé à sa cuisse ivoirine par de solides lanières du
meilleur cuir gaulois.
    Pour
l'heure, à l'abri de l'un des nombreux recoins d'ombre de la cour de la
taverne, elle suivait le spectacle de loin, moins intéressée par les combats
que par les deux hommes qui se dirigeaient discrètement vers la remise

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