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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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il mettait les pieds s'il ne voulait pas se retrouver le nez dans les pavés.
    Io,
qui marchait lentement à son côté, reniflait l'air nocturne, les oreilles
dressées, aux aguets. Habituée à accompagner Kaeso et ses hommes durant les
rondes ou les missions, de jour comme de nuit, elle était toujours la première
à donner l'alerte et à réagir en cas d'attaque.
    Et
c'est ce qui advint lorsque, à deux ruelles de la caserne, une silhouette
surgit de l'ombre pour se précipiter sur le jeune officier.
    Les
réflexes émoussés par le vin, Kaeso ne réagit pas tout de suite. Ce n'est que
lorsqu'il vit le fauve bondir sur la femme tous crocs dehors et qu'il entendit
celle-ci crier qu'il comprit ce qui se passait.
    Allongée
sur les pavés, l'inconnue paraissait sonnée et le léopard pesait sur elle de
tout son poids, ses puissantes pattes antérieures plaquées sur ses épaules,
comme Kaeso lui avait appris à le faire.
    La
femme voulut se dégager mais Io feula tout contre son visage voilé en dénudant
ses crocs pour bien lui faire comprendre que la moindre tentative de fuite lui
serait fatale.
    -
Rappelle ta compagne, centurion ! Si j'avais eu l'intention de te trancher la
gorge, je l'aurais fait lorsque tu es venu nous voir !
    -
Io ! Lâche ! ordonna Kaeso en essayant d'identifier la voix.
    Aussitôt,
le fauve redressa la tête et libéra sa captive mais resta assis près d'elle,
sur le qui-vive, attendant le moindre signal de son maître.
    Ce
dernier aida la jeune femme à se relever et elle se découvrit le visage en
riant.
    -
Quel accueil ! lança-t-elle en lissant ses vêtements.
    Malgré
la chiche clarté de la lune, le visage délicat aux lèvres charnues et les
grands yeux brillants étaient reconnaissables entre mille.
    -
Victoria ? Que fais-tu là, cachée dans le noir comme un assassin prêt à bondir
?
    Elle
prit le temps d'ajuster calmement sa ceinture avant de répondre. Les plis
élégants de sa robe dessinèrent les courbes affolantes de son corps athlétique
et Kaeso, déjà grisé par le vin, sentit sa gorge s'assécher.
    -
Je t'attendais, centurion.
    Il
écarquilla les yeux dans la pénombre.
    -
Pourquoi ne pas être allée à la caserne ?
    -
Je l'ai fait. Ils m'ont dit que tu étais à un banquet officiel alors j'ai
décidé de t'attendre.
    -
Ici ? Seule ? En pleine nuit ?
    -
Il faut que je te parle, c'est vraiment important, murmura-t-elle sur un ton à
la fois grave et terriblement sensuel en s'approchant jusqu'à le frôler. Y
a-t-il un endroit où nous pouvons discuter... seuls ?
    Un
arôme troublant de violette et de femme émana de la peau de la gladiatrice pour
envelopper Kaeso comme un nuage d'encens oriental.
    Le
sourire de celui-ci s'élargit et il passa un bras autour de la taille souple
pour serrer la jeune femme contre lui en un geste possessif un rien brutal.
    -
Ça doit pouvoir s'arranger...
    Io,
qui les observait d'un regard curieux, la tête inclinée sur le côté, émit un
drôle de petit couinement contrarié et son maître lui donna une petite tape sur
le museau.
    -
Toi, pas de commentaire !
     
     
    *
    **
     
    Donar
tira le rideau de la bibliothèque.
    La
pièce était dans un désordre chaotique. Des documents avaient été éparpillés
sur chaque meuble, surface ou espace disponible, et Caligula, tablettes et
stylet à la main, allait de l'un à l'autre en prenant des notes, jurant,
comptant ou relisant tour à tour.
    Le
garde germain toussota discrètement et le jeune questeur se tourna brutalement
vers lui.
    -
Quoi, encore ? cracha-t-il.
    -
Il est tard, tu devrais aller dormir.
    -
Le voilà qui se prend pour ma nourrice ! Fais-moi plaisir, Donar : trouve-toi
une corde bien solide et pends-toi avec, ça rendra service à tout le monde !
    Le
géant blond ne se démonta pas et garda un calme olympien.
    -
J'ignore ce que tu cherches mais tu ne le trouveras probablement pas avec
l'esprit embrumé par la fatigue et à moitié soûl.
    Caligula
allait répliquer par l'une des piques acerbes dont il avait le secret mais, en
croisant le regard soucieux de son garde du corps, il se ravisa et un immense
découragement le saisit.
    -
La solution pour confondre ce salopard est forcément là, pourtant...,
soupira-t-il en jetant ses tablettes au milieu d'un tas de rouleaux défaits.
    Il
se laissa tomber sur un fauteuil, la tête dans les mains, et Donar alla
s'accroupir à ses pieds.
    -
Après quelques heures de sommeil, tout sera plus clair, assura-t-il.
    Le
jeune questeur le

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