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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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de
l'établissement.
    Elle
les vit entrer et se rapprocha juste ce qu'il fallait pour distinguer ce qui se
passait à l'intérieur sans se faire voir.
    -
À quel moment du combat veut-il que je me couche ? demandait Columbus à
Mnester, qui venait de glisser une bourse pesante dans son énorme main.
    -
Quelques minutes avant la fin du combat. Mon maître veut que ses "invités"
puissent parier jusqu'au dernier moment.
    Le
gladiateur hocha la tête et vida une partie de la bourse dans sa paume
calleuse. Des dizaines de deniers d'argent y scintillèrent malgré la faible
lueur de la lampe à huile qui éclairait la remise, et il sourit.
    -
Ce n'est pas ce qui était convenu, murmura Columbus en remettant l'argent dans
le petit pochon de toile.
    Il
tendit une main maladroite pour caresser la longue chevelure dorée du mime et
celui-ci eut un mouvement de recul involontaire. En dépit du dégoût qui lui
tordait les entrailles, il hocha la tête et s'inclina avec déférence.
    -
Je t'attendrai dans ma chambre. Après le combat. Comme mon maître me l'a
ordonné.
    Le
gladiateur voulut se pencher pour l'embrasser mais Mnester détourna le visage.
    -
Après le combat, répéta-t-il avant de quitter la petite resserre en emportant
la lampe, passant sans la voir devant la femme voilée tapie dans l'ombre.
    Celle-ci
n'entraperçut l'expression du mime qu'un instant mais elle aurait été prête à
jurer que jamais elle n'avait lu tant de haine et de dégoût sur le visage d'un
seul homme. Haine et dégoût qu'elle pouvait aisément comprendre, mais certes
pas pour les mêmes raisons.
    Columbus,
lui, se passa la langue sur les lèvres, anticipant à la fois les plaisirs que
tout cet argent allait lui permettre de s'offrir, et celui qu'il prendrait
bientôt entre les cuisses satinées du mime.
    Satisfait
de son petit arrangement, il glissa la bourse à sa ceinture et allait sortir de
la remise lorsqu'il la vit dans l'encadrement de la porte...
    -
Que... que fais-tu là ? bredouilla-t-il.
    -
Traître... Alors toi aussi, tu manges de ce pain empoisonné, hein ? Comme
Lacertus !
    Elle
avança de quelques pas et Columbus recula jusqu'à ce qu'un mur d'amphores lui
interdise toute fuite.
    -
Victoria, je... Attends ! Je peux tout t'expliquer !
     
     
    Abandonnant
les convives aux danseurs et aux mimes, Kaeso et Caligula purent enfin s'isoler
quelques instants. Talonnés par Io qui, lasse de rester couchée au pied du lit
de son maître, mourait d'envie de se dégourdir les pattes, ils quittèrent la
salle de banquet et traversèrent le péristyle qui bordait le jardin jusqu'à la
bibliothèque, havre de calme et de silence à l'autre bout de la maison. La nuit
était douce, parfumée des effluves de fleurs et, sous la lune resplendissante,
l'eau de la petite fontaine qui chantait au centre d'un massif de roses
semblait mêlée d'argent liquide. Les esclaves qu'ils croisèrent, portant
plateaux ou linges propres, commençaient à marcher comme des somnambules. Il
était tard et ils ne pensaient manifestement plus qu'à une chose : dormir.
    Caligula
allait poser la main sur le rideau de la porte de la bibliothèque lorsque des
jurons étouffés lui parvinrent de l'intérieur. Il roula de grands yeux et
adressa à son ami d'enfance un rictus sarcastique qui fit briller ses dents
blanches dans la semi-obscurité.
    -
Les joies de la gestion des affaires publiques chuchota-t-il en pénétrant
discrètement dans la pièce.
    Kaeso
le suivit tout aussi précautionneusement et remarqua deux hommes d'une
trentaine d'années assis sur le sol au milieu d'un monceau de rouleaux et de
tablettes, leur tournant le dos. À la lueur d'une lampe à huile, ils
commentaient en rouspétant des dizaines de colonnes de chiffres.
    Deux
assistants de Caligula, selon toute vraisemblance.
    -
Jurer comme des Spartiates ne rendra pas les comptes plus clairs ! lança Gaius
d'une voix rauque.
    Leur
sursaut fut tel que le prétorien aurait juré voir deux paires de fesses se
décoller d'un bon pouce du sol avant de retomber lourdement sur les mosaïques.
    -
Laissez-nous seuls, ordonna le jeune questeur, nous avons à parler.
    Les
deux secrétaires se levèrent précipitamment et s'inclinèrent bien bas avant de
disparaître, rouleaux et tablettes sous le bras, après avoir exécuté un large
cercle pour éviter le léopard qui ne les quittait pas des yeux.
    -
Tes assistants sont encore à pied d'oeuvre à cette heure ? s'étonna Kaeso une
fois les deux secrétaires

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