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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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j'ai cru comprendre.
    Concordia
referma doucement la porte et s'y appuya pour considérer son cousin, affalé sur
sa chaise.
    -
Kaeso, est-ce que tout va bien ? murmura-t-elle, inquiète.
    Les
étranges yeux trop pâles se plantèrent dans les siens, tourmentés, et elle
sentit un pincement au coeur.
    Oubliées
les raisons pour lesquelles elle était venue le voir, Ludius, Mnester et
consorts ! Pour l'instant, le seul îlot de réalité était ce visage à la beauté
virile, cette peau blonde dorée par le soleil et son seul souci, ce regard
abattu et ces lèvres pincées par le désarroi.
    -
Je suis perdu, Concordia..., admit le jeune officier. Je ne sais plus ce que je
dois penser ou croire.
    La
jeune femme alla s'asseoir sur ses genoux, légère comme une plume, et caressa
son front. Les lueurs mordorées de la lampe à huile faisaient brasiller les
épais cheveux blonds de son cousin et se reflétaient sur la peau glabre et
satinée de ses bras, laissés nus par une tunique blanche à double bande pourpre
qui moulait son large torse athlétique comme une seconde peau.
    Kaeso
ferma à demi les yeux et enserra la taille fine de Concordia en appuyant
délicatement sa tempe contre la poitrine ferme.
    Avec
un sourire tendre, la jeune femme le serra contre elle et déposa une pluie de
baisers légers sur sa chevelure, qu'elle lissa de ses lèvres en humant avec
ravissement sa chaude odeur musquée.
    Il nicha
son visage dans le décolleté parfumé, entre ses seins laiteux, comme pour se
couper du monde, et Concordia sourit de ce geste enfantin.
    -
Quand tu fais ça, c'est que ça ne va vraiment pas, fit-elle remarquer avec un
pincement au coeur.
    Elle
pétrit les muscles de son large dos, résistant à l'envie de glisser sa main
sous la tunique pour sentir la chair tiède sous ses doigts.
    -
Tu as envie de m'en parler ? demanda-t-elle en se penchant pour embrasser la
peau si sensible à l'angle de sa mâchoire, juste sous le lobe.
    Le
souffle chaud fit frissonner Kaeso et il soupira entre les seins de la jeune
femme, allégeant ainsi un peu la tension qui lui nouait les muscles.
    -
Crois-tu Caligula capable d'accepter un pot-de-vin, Concordia ?
    Celle-ci
se raidit sur ses genoux et redressa la tête comme s'il venait de la gifler.
    -
Jamais de la vie ! Comment peux-tu imaginer une chose pareille ? Outre qu'il ne
risquerait à aucun prix de salir aussi sottement sa réputation, la fortune
héritée de ses parents est colossale !
    -
Oui... C'est aussi ce que j'essaie de me dire.
    Concordia
prit son visage entre ses mains délicates et plongea son regard dans le sien.
    -
Kaeso, dis-moi ce qui se passe. Pourquoi cette question ? On t'a dit quelque
chose ?
    Le
jeune prétorien hésita un instant mais, s'il pouvait avoir confiance en
quelqu'un, c'était bien Concordia. Et elle connaissait Caligula mieux que
personne, peut-être même mieux que ses propres soeurs cadettes.
     
     
    *
    **
     
    Léon
ouvrit la porte d'une chambre aveugle minuscule, à peine assez grande pour
contenir un matelas rembourré de paille et un ballot de vêtements de rechange.
    -
Tu dors dans ce réduit ?
    Léon
éclata de rire.
    -
C'est mieux que les écuries, non ?
    Mnester
grimaça.
    -
Oui, c'est certain.
    Dire
qu'il avait trouvé sa chambre au Loup gris minuscule et vétusté, alors qu'elle
était trois fois plus grande que celle-ci !
    -
Je la partageais avec Philocalus mais il est mort il y a quelques jours.
    -
Mort ?
    -
Une blessure mal soignée. Il s'est planté une hache dans le genou en coupant du
bois.
    Léon
tordit la bouche et Mnester hocha la tête.
    -
Je vois...
    Ils
se déshabillèrent, se glissèrent dans le lit, et le jeune Grec éteignit la
lampe à huile.
    -
Bonne nuit, Mnester.
    -
Bonne nuit, répondit ce dernier en bâillant. Le danseur se pelotonna sous la
légère couverture de laine usée et ferma les yeux. Pas pour longtemps. Il
sentit les jambes de Léon contre les siennes et se poussa un peu. L'esclave de
Paulinus fit de même et Mnester fronça les sourcils dans le noir. Le lit
n'était pas grand, soit, mais ce n'était pas une raison pour se coller à lui de
la sorte.
    -
Léon ?
    -
Mhmh ?
    -
Il fait assez chaud comme ça.
    -
Hein ? Oh ! Désolé.
    Il
s'écarta et le danseur s'installa aussi confortablement que possible... jusqu'à
ce qu'il sente une main lui remonter le long de la cuisse.
    -
Tu as perdu quelque chose ?
    -
Non, répondit Léon avec malice.
    -
Alors enlève ta main.
    -
Ne joue pas les timorés, Mnester.

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