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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin
Autoren: Cristina Rodriguez
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m'as
dit au sujet des mariages qu'elle t'a arrangés, elle est plutôt obstinée.
    -
Tu as sans doute raison, soupira Concordia.
    -
Ouvre cette porte! Concord... Ah ! Tout de même !
    La
jeune femme entrouvrit juste un peu le battant et lui bloqua le passage mais
Marcia se hissa sur la pointe des pieds pour essayer de regarder pardessus son
épaule.
    -
Quelle mouche te pique encore, mère ?
    -
L'esclave de l'oracle que nous avons vu hier patiente en bas et le portier m'a
dit que ton infirme était rentré dans un état déplorable ! J'exige de savoir ce
que tu...
    -
Mais enfin, quel besoin as-tu de hurler sans cesse ? l'interrompit son époux,
qui arrivait dans le couloir vêtu d'une ample et confortable tunique sans
ceinture. Concordia, qu'as-tu encore été inventer pour faire enrager ta mère ?
    -
Isodorus dit avoir vu l'aveugle de ta fille revenir don ne sait où couvert de
sang jusqu'aux épaules ! répondit Marcia à la place de la jeune femme.
    Torquatus
se raidit, choqué, mais pas pour les raisons qu'espérait son épouse.
    -
L'aveugle a un nom ! la reprit-il, lui arrachant un petit hoquet offensé. Et si
ce que tu dis est vrai, ton devoir de matrone est de t'inquiéter pour l'intendant
de ta fille, non de meugler comme la vache d'Europe ! Concordia, qu'est-il
arrivé à Ludius ?
    Celle-ci
s'effaça pour l'inviter à entrer dans sa chambre.
    -
Je revenais ici en compagnie d'Apollonius, pour qu'il t'explique lui-même ce
qui s'était passé avec Lepida, lorsque nous avons croisé Ludius dans l'état que
tu peux voir.
    En
voyant le jeune aveugle couvert de sang et de boue séchés assis sur le lit de
sa fille avec Apollonius, le sénateur se précipita.
    -
Que tous les dieux nous viennent en aide ! Ludius, que t'est-il arrivé, mon
garçon ?
    Marcia
voulut lui emboîter le pas mais Concordia lui claqua la porte au nez.
     
     
    *
    **
     
    La
taverne du Chien pendu se trouvait à quelques rues à peine de celle du Loup
gris. Pour tous, qu'ils soient habitués ou simples voisins, elle était depuis
toujours la propriété du placide et souriant Paulinus. C'était le cas jusqu'à
il y a encore quelques mois, avant que Marcus Gallus ne lui mette le couteau
sous la gorge et le contraigne non seulement à reverser une partie de ce qu'il
gagnait, mais aussi à accepter que son établissement devienne un repaire de
jeux clandestins.
    Les
gens avaient beau continuer à appeler Paulinus "patron", ce dernier
savait bien que, du jour où Marcus avait fait main basse sur une partie de
Subure, il n'était plus qu'un pantin dont l'ancien prétorien tirait les fils.
Et, au cas où il viendrait par mégarde à l'oublier, sa jambe irrémédiablement
abîmée par les sbires de son "nouvel ami" était là pour le lui
rappeler.
    Jambe
qui le faisait souffrir le martyre tandis qu'il montait péniblement l'escalier
de bois branlant qui menait aux chambres du premier et à son bureau. Marcus
Gallus avait réquisitionné celui-ci le matin même et en avait fait son quartier
général et sa tanière sans, bien entendu, lui demander son avis.
    -
Ça commence à être excessivement long..., grommela l'ancien prétorien en
tournant en rond dans la pièce, impatient.
    Le
soleil commençait à décliner, plongeant le bureau dans la pénombre, et Paulinus
alluma une petite lampe à huile.
    -
C'est le premier, Marcus, c'est normal.
    Un
hurlement inhumain leur parvint de la pièce voisine et le grand Gaulois, qui
sirotait une pleine coupe de vin accoudé au chambranle de la porte, grimaça.
    -
Et ça ? Tu vas aussi nous dire que c'est normal ?
    -
Un accouchement n'a jamais été une partie de plaisir, mon garçon ! Tu verras
qu'au bout du troisième ou du quatrième, tu en souriras, comme ton maître.
    On
frappa et le Gaulois posa sa coupe pour aller ouvrir.
    Mnester
entra avec un plateau débordant de nourriture, qu'il avait le plus grand mal à
tenir sans trembler.
    -
Ton dîner, maître, murmura-t-il sans regarder ce dernier, la tête respectueusement
inclinée.
    Marcus
Gallus avait toujours effrayé le jeune danseur mais, depuis qu'il avait assisté
au massacre des esclaves, la peur s'était muée en terreur. Par quel miracle
n'était-il pas lui aussi en train de mariner dans un bain de sang et de boue au
fond de la fosse appienne ? Il se le demandait encore. Sans doute parce que
Ludius, l'intendant de dame Concordia, tenait vraiment à lui et que Gallus
espérait bien profiter de cet avantage pour espionner son ennemi juré, le
prétorien
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