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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin
Autoren: Cristina Rodriguez
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certainement pas à quelque chose d'aussi généreux
mais je te l'ai dit : je souhaite faire amende honorable. Par respect pour
Gaius Julius César, pour qui j'ai la plus grande amitié, et aussi pour ce que
tu as vécu par la faute du frère de Marcus. Je ne veux pas que de vieilles
haines viennent ternir une relation qui peut être profitable pour tous.
    Le
jeune officier n'en croyait pas ses oreilles mais hésitait à demander des
explications, craignant d'éveiller les soupçons de Flacus.
    Il
fallait rester prudent. Très prudent.
    -
Je crois que tu surestimes mes "talents", si tu penses qu'ils sont à
la hauteur d'une telle récompense, biaisa-t-il.
    Le
sénateur balaya ses protestations d'un geste et son visage se fit grave.
    -
Si j'avais fait appel à ces "talents" plus tôt, mon garçon, Caius
César n'aurait pas lâché ces chiens de vigiles sur le Loup gris à peine arrivé
à Rome. C'est dommage car c'était l'un des établissements les plus rentables.
    Kaeso
avait la gorge si sèche qu'il regretta de ne pas avoir accepté une coupe de
vin.
    -
Avait-il le choix ?
    -
Ce qui s'est passé avec ce pauvre Appius n'était qu'un... regrettable accident.
Jamais je n'aurais voulu attirer l'attention de cette façon, centurion, tu t'en
doutes bien. S'il y a une priorité à laquelle il ne faut jamais déroger dans ce
genre d'entreprise, c'est bien la discrétion !
    -
Je peux le concevoir, approuva le prétorien.
    Il
ne creusa pas davantage car cela aurait paru suspect.
    -
Nous sommes donc d'accord ? demanda Flacus.
    Son
hôte mourait d'envie de le prendre à la gorge et de le faire répondre de gré ou
de force à toutes les questions qui tourbillonnaient dans sa tête, mais il se
contenta d'un salut tout juste poli.
    -
Je dois y réfléchir. Tu auras une réponse demain.
    Il
tourna les talons, les doigts contractés sur la laisse de son léopard.
    -
Centurion ! Dis bien au questeur Gaius Julius César que je suis désolé de
l'avoir mis dans l'embarras.
    -
Pourquoi ne pas lui dire toi-même ?
    Flacus
laissa échapper un petit rire narquois.
    -
La discrétion, centurion. La discrétion. Il est certaines choses que deux
hommes en vue ne peuvent se dire en face.
    Kaeso
disparut et le sénateur s'affala dans son fauteuil en soupirant, laissant
l'anxiété contrôlée tout au long de l'entretien s'exprimer par un grincement de
dents et un léger tremblement dans les doigts. Il aurait préféré que le
prétorien accepte sa proposition sur l'heure mais il pouvait comprendre aussi
qu'il souhaite d'abord s'entretenir avec cette petite ordure de Caligula.
    Marcus,
qu'il avait préféré renvoyer pour ne pas le voir risquer de croiser son ennemi
juré, lui en voulait terriblement, de "lécher les sandales de ce chien de
Germain", comme il disait. Il refusait de comprendre que la rafle des
vigiles au Loup gris était un avertissement de Caligula à ne surtout pas
prendre à la légère.
    Encaisser
de l'argent sale pour fermer les yeux sur quelques millions de sesterces
malhonnêtement gagnés par un sénateur, passait encore. Mais risquer de voir son
nom entaché par une enquête sur des paris illégaux et le meurtre d'un homme
d'État, c'était hors de question ! Caligula aimait peut-être mener grand train,
mais il n'était pas fou, loin s'en fallait.
    "Arrange-toi
pour inclure mon ami dans notre arrangement afin qu'il balaye derrière tes
idiots de protégés à l'avenir ou j'oublie nos accords et je lâche les chiens !"
    Voilà
ce que signifiait cette descente à la taverne du Loup gris.
    Un
seul faux pas risquait de le compromettre et Caligula le sacrifierait sans le
moindre état d'âme, Valerius Flacus le savait.
    Les
mains encore tremblantes, il remplit sa coupe de vin et la vida d'un trait.
    Avoir
dans son escarcelle un officier du prétoire prêt à étouffer certaines affaires
était décidément une dépense plus que nécessaire, n'en déplaise à Marcus.
     
     
    *
    **
     
    Concordia
entendit sa mère tambouriner à la porte de ses appartements, non sans un
certain agacement.
    -
Je suis occupée, mère !
    Peine
perdue, les coups reprirent de plus belle.
    -
Concordia !
    La
jeune femme leva les yeux au ciel et Apollonius passa un bras consolateur
autour des épaules de Ludius.
    -
Je suis sûr que ton Mnester est vivant, lui dit-il. Je le sens.
    -
Concordia ! cria encore Marcia. Ceci est ma maison et j'exige de savoir ce qui
se passe !
    -
Tu ferais mieux de lui ouvrir, murmura l'oracle. Si j'en crois ce que tu
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