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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin
Autoren: Cristina Rodriguez
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venir le bourreau et commencez les interrogatoires !
     
     
    *
    **
     
    La
dernière fois que Celtill avait couru aussi vite, c'était en Gaule, lorsqu'une
centurie de la VIIIe légion Augusta avait donné la chasse à un petit groupe de
voleurs de bétail dont il faisait alors partie. Et aussi lorsqu'il avait goûté
pour la première fois à la cuisine romaine, mais ça, c'était dans un tout autre
contexte. Même après des années passées loin de sa Gaule natale, Celtill ne
s'était jamais habitué à cette gastronomie invariablement assaisonnée de garum ,
une sauce répugnante faite d'entrailles de poisson putréfié que les Romains
mettaient jusque dans la laitue.
    Lorsqu'il
fit irruption au Chien pendu, suant et pantelant, tournant la tête en tous sens
comme s'il cherchait fébrilement une planche de salut, on aurait pu croire
qu'il venait d'en avaler une pleine mesure. Mais ce que le Gaulois cherchait en
réalité n'était pas tant le plus court chemin vers la fosse à purin que Marcus
Gallus, bien que certains eussent sans doute pu juger la différence bien
subtile.
    -
Eh ! Tête d'éponge ! apostropha-t-il Mnester, dont il n'avait jamais réussi à
prononcer le nom correctement. Où est le patron ?
    Le
mime, qui aidait Léon à laver les tables et les bancs de la taverne avant
l'arrivée des premiers clients, se redressa.
    -
Il ne veut pas qu'on le dérange, prévint-il le Gaulois en replaçant sous le
bandeau qui maintenait son épais chignon une longue mèche bouclée.
    -
Valerius Flacus a été arrêté !
    Mnester
écarquilla les yeux et désigna du pouce la galerie qui courait le long du
premier étage.
    -
Dans le bureau, avec une femme.
    -
Qui ?
    Le
mime secoua la tête.
    -
Elle portait un voile, je n'ai pas vu son visage.
    Celtill
se précipita et Léon s'accrocha au bras de Mnester, blême.
    -
Tu crois que c'est mauvais pour nous ?
    -
Comment veux-tu que je le sache ?
    -
Imagine que Flacus leur parle de maître Marcus et que les vigiles débarquent
ici !
    Mnester
se dégagea.
    -
Si seulement..., murmura-t-il pour lui-même.
    -
Hein ?
    -
Rien. Remettons-nous au travail.
    -
Tu ne sais donc pas ce qu'on fait aux esclaves lorsqu'on arrête leur maître ?
    -
Tu n'es pas l'esclave de Marcus, lui rappela le danseur.
    -
Comme si les vigiles allaient se soucier de ce genre de détail !
    Le
danseur ne répondit pas et reprit son torchon, indifférent aux pleurnicheries
de son compagnon.
     
     
    *
    **
     
    Les
larmes de Valerius Flacus, depuis longtemps taries, avaient cessé de couler,
comme sa sueur. Attaché à l'une des chaises de son propre bureau depuis ce qui
lui paraissait être des heures, il avait l'impression qu'il n'avait plus une
goutte de liquide dans le corps. Sa peau était couverte de brûlures, de
coupures et plusieurs de ses côtes étaient cassées, l'empêchant de respirer. Il
devait luter pour amener un peu d'air dans ses poumons et Caligula pestait
contre la terre entière.
    -
Où se cache Marcus Gallus ? hurla-t-il à ses oreilles.
    Il
le frappa dans le creux de l'estomac.
    Le
sénateur ne poussa même pas une plainte ou un gémissement. Il n'en avait plus
la force. Il sentit une côte brisée s'enfoncer davantage dans son poumon et
cracha un filet de sang, étonné qu'il lui en reste encore. Il ne voyait plus ce
qui l'entourait. Il s'était évanoui plusieurs fois mais ils l'avaient réveillé
en lui jetant de l'eau glacée, et parfois même du sel sur ses blessures.
    -
Parle ! insista le bourreau en le rouant de coups. Le questeur Gaius Julius
César t'a posé une question !
    Flacus
étouffait. L'air n'arrivait plus à ses poumons. Aurait-il voulu parler qu'il en
aurait été incapable. Sa vue s'obscurcit et il se sentit partir. La douleur
s'estompa lentement et son ouïe perdit son acuité.
    C'était
donc cela la mort ?
    Étrange...
     
     
    *
    **
     
    Bien
qu'il soit né esclave, Anthelos avait toujours su qu'il deviendrait un jour
quelqu'un d'important...
    Pas
l'un de ces anciens serviteurs qui, à force de travail et de célérité, arrivent
à devenir intendants à deux quadrans dans l'une des fermes de leurs
maîtres au fin fond de la Campanie, non. Quelqu'un de vraiment important. L'un de ceux dont le portrait de marbre trônait sur les colonnes du
grand cabinet de travail des affranchis impériaux.
    Déjà
enfant, lorsque, impeccablement soigné et vêtu de sa petite tunique blanche, il
courait du cabinet à la réserve pour apporter qui un stylet, qui un papyrus,
qui un
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