Milena

surréaliste, qu’il abandonne en 1938 sur l’injonction
du Parti. Après 1948, il est le poeta laureatus du régime communiste ( Staline ,
1949), mais semble finalement revenir de son enthousiasme.
    NEUMANN (Heinz), 1902-1937 ? : Dirigeant du parti
communiste allemand, l’un des organisateurs de l’insurrection avortée de 1923. Représentant
du PC allemand à Moscou en 1925, puis envoyé en mission en Chine en 1927, l’un
des organisateurs de la commune de Canton. Rédacteur en chef de Die Rote
Fahne, l’organe de son parti en 1928. Jusque-là porte-parole de la
politique de Staline, il s’y oppose en 1932, perd toutes ses responsabilités et
est envoyé en Espagne. Reconnaît en 1934 ses activités fractionnelles dans une
autocritique ; arrêté en Suisse, expulsé en URSS, arrêté en avril 1937 et
exécuté sans procès.
    NEUMANN (Stanislav Kostka), 1875-1947 : D’origine
bourgeoise, il passe par le symbolisme « décadent », l’individualisme
anarchiste, l’exaltation de la vie, de la nature et de la civilisation moderne
pour épouser le communisme (Chants rouges, 1923), le quitter en 1929
pour un temps, et renouer finalement avec une certaine tradition populaire. (Le
régime de 1948 en fit un protagoniste du réalisme socialiste.)
    OUD (Jacobus Johannes Piter), 1890-1963 : Architecte
hollandais, fondateur du mouvement « De Stijl ».
    PEROUTKA (Ferdinand), 1895-1978 : Grand journaliste
libéral et démocrate dans la tradition de l’inflexible adversaire des Habsbourg,
Karel Havliček, mais aussi critique littéraire et historien des premières
années de la République tchécoslovaque. Il critiqua par ailleurs la philosophie
de l’histoire tchèque du président Masaryk qui l’aida néanmoins à fonder le
remarquable hebdomadaire Přítomnost (Temps présent, 1924-1939). Après
six ans de détention à Buchenwald, il reprend ses activités de journaliste, mais
le Coup de Prague lui fait choisir l’exil en France et aux États-Unis.
    PFEMFERT (Franz) : Éditeur de l’hebdomadaire Die
Aktion fondé en 1911, soutient et encourage les tendances nouvelles, anticonformistes
et révolutionnaires des jeunes artistes et écrivains, liés à la mouvance
expressionniste notamment. Anarcho-syndicaliste d’orientation, défend surtout
une poésie sociale, humanitaire. S’oppose radicalement aux courants
patriotiques et chauvins parmi les intellectuels avant et pendant la Première
Guerre mondiale.
    PICK (Otto), 1887-1940 : Rédacteur au quotidien Prager
Presse. A traduit en allemand de nombreux auteurs dramatiques tchèques, notamment
Karel Čapek.
    PREISLER (Jan), 1872-1918. Important représentant de l’Art
nouveau fortement symboliste, expressif et poétique.
    RÜHLE (Otto), 1874-1943 : Professeur, psychologue et
pédagogue. Militant du SPD depuis 1900, député au Reichstag en 1912. Spartakiste,
porte-parole de l’aile gauche du KPD puis membre du KAPD à sa fondation en 1920.
Retourne au SPD en 1923, émigre en 1933, s’installe au Mexique en 1936 où il
entretiendra, notamment, d’étroites relations avec Léon Trotski.
    SCHLAMM (Willy) : Premier éditeur de la revue de gauche
allemande Weltbühne dans l’émigration. Tenta d’y maintenir une ligne
socialiste de gauche sans se rallier au KPD. Congédié en 1934 par la veuve de
Jacobsohn, le fondateur de la revue, pour avoir publié un texte de Trotski.
    ŠRÁMEK (Fráňa), 1877-1952 : Poète, romancier et
dramaturge qui exaltait les jeunes êtres fragiles, sensibles, sensuels, libres
de préjugés, de conventions, qui entend « le vent argenté »… ; blessés
par le monde des adultes, ses héros résistent à leurs compromissions. Dans sa
jeunesse anarchiste, Šrámek accompagne S.K. Neumann ; après la guerre, plus
résigné et mélancolique, il se rapproche de Karel Čapek.
    ŠTURSA (Jan), 1886-1925 : Élève, puis assistant du grand
classique de la sculpture tchèque, Myslbek, il sait évoluer et ouvrir de
nouveaux horizons grâce aux leçons de Michel-Ange, Rodin, Maillol ou Bourdelle.
On lui doit notamment un buste de Smetana et un de Masaryk.
    SVOBODOVÁ (Ružena), 1868-1920 : Importante novelliste
et romancière tchèque qui réagit contre le réalisme plat et le naturalisme par
un impressionnisme teinté de romantisme : les réalités de l’existence
heurtent les rêves et écrasent la révolte des jeunes filles et des femmes ;
soumises, résignées à leur sort, elles continuent de vivre avec leurs rêves