Monestarium
l’ordre du Temple. Il parvient à apaiser la hargne du souverain dans le
premier cas et se débrouille pour circonscrire le second.
Lèpre. Maladie infectieuse endémique dans certaines régions du globe due au bacille de
Hansen. L’homme est le seul réservoir de la lèpre. Contagieuse, à incubation
lente (de deux à huit ans et parfois vingt ans), elle évolue très
progressivement. Elle est déjà connue des Grecs et des Arabes quinze siècles
avant Jésus-Christ, et sa première description écrite remonte à six cents ans
avant notre ère. Importée en Europe par les armées romaines, elle se propage
très rapidement en France à l’époque des croisades. D’abord tolérés en Terre
sainte, les lépreux sont vite considérés comme des parias lorsque l’on découvre
que la maladie se transmet. Objet d’hostilité ouverte, ils sont parqués dès le xii e siècle dans des
maladreries, sont interdits dans les édifices publics et doivent signaler leur
approche à l’aide d’une cliquette puis d’une crécelle. La crainte populaire se
transforme en vindicte, et ils sont souvent accusés de sorcellerie. Grâce à la
raréfaction de la maladie en France et dans le reste de l’Europe à partir du xv e siècle, les lépreux
réintègrent le droit commun d’où ils avaient été exclus.
Il existe cinq types de lèpre,
d’intensité et de pronostic variables en fonction de la résistance immunitaire
du sujet. Les symptômes commencent par l’apparition de lésions cutanées avec
perte de la sensibilité au niveau de ces taches. Les nerfs sont ensuite
atteints et le sujet souffre de déficits musculaires. D’autres atteintes de
type viscéral et oculaire suivent. Ces atteintes peuvent prendre des
proportions catastrophiques chez les sujets les plus faibles. Il existe
maintenant des traitements extrêmement efficaces.
On dénombre aujourd’hui,
approximativement, 15 millions de lépreux dans le monde, principalement en
Afrique noire, en Chine, en Asie orientale, en Inde, à Madagascar, au Portugal,
en Espagne, aux Antilles, en Amérique du Sud, en Nouvelle-Calédonie, etc.
Nicolas IV , Jérôme d’Ascoli ou Girolamo Masci, vers 1230-1292. Fils d’un
greffier, il entre chez les Frères mineurs et obtient un doctorat de théologie.
Envoyé par Grégoire X à Constantinople, il relance les négociations visant
à réunir les Églises d’Orient et d’Occident. Nommé pape en 1288, à la suite
d’un très long conclave de douze mois, il a la réputation d’un homme patient et
indulgent. Néanmoins, il livre les hérétiques de Provence à l’Inquisition. Il
tente durant tout son pontificat de réunir les deux Églises et soutient les
ordres mendiants. On lui reproche un favoritisme vis-à-vis des Frères mineurs
et des frères Colonna qui devinrent les opposants farouches de Boniface VIII.
Nogaret (Guillaume de) , vers 1270-1313. Docteur en droit civil, il enseigne à Montpellier
puis rejoint le Conseil de Philippe le Bel en 1295. Ses responsabilités
prennent vite en ampleur. Il participe, d’abord de façon plus ou moins occulte,
aux grandes affaires religieuses qui agitent la France. Nogaret sort ensuite de
l’ombre et joue un rôle déterminant dans l’affaire des Templiers et dans la
lutte du roi contre Boniface VIII. Nogaret est un homme d’une vaste
intelligence et d’une foi inébranlable. Son but est de sauver à la fois la
France et l’Église. Il deviendra chancelier du roi pour être ensuite écarté au
profit d’Enguerran de Marigny, avant de reprendre le sceau en 1311.
Philippe IV le Bel , 1268-1314. Fils de Philippe III le Hardi et d’Isabelle d’Aragon. Il a
trois fils de Jeanne de Navarre, les futurs rois : Louis X le Hutin,
Philippe V le Long et Charles IV le Bel, ainsi qu’une fille,
Isabelle, mariée à Édouard II d’Angleterre. Courageux, excellent chef de
guerre, il est également inflexible et dur. Il convient de tempérer ce portrait
puisque des témoignages contemporains de Philippe le Bel le décrivent comme
manipulé par ses conseillers qui « le flattaient et le chambraient ».
L’histoire retiendra surtout de lui
son rôle majeur dans l’affaire des Templiers, mais Philippe le Bel est avant
tout un roi réformateur dont l’un des objectifs est de se débarrasser de
l’ingérence pontificale dans la politique du royaume.
GLOSSAIRE
Offices liturgiques
(Il s’agit d’indications
approximatives puisque l’heure des
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