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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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chaud.
    — Seigneur d’Ussel ! Enfin, vous
voilà ! s’exclama Raymond Roger en le voyant entrer. Ma sœur m’a raconté
les infamies de Gilabert et mon ami et vénéré Archéric était en train de
compléter son récit en nous parlant des ignominies de ce comte hongrois.
    — Vladislas de Valachie, fit Guilhem en
s’avançant. Mon ami Wolfram pourra vous en dire plus sur lui.
    — Savez-vous qu’il était à Foix hier ?
s’enquit le comte.
    — Ici ?
    — Oui, mon capitaine des gardes vient de me
l’annoncer. Quatre hommes au teint jaune avec de longues moustaches noires,
coiffés de casques à pointe et portant des épées courbes. D’après ma sœur, ce
ne pouvait être qu’eux.
    — En effet… Ont-ils quitté Foix ?
    — Oui, ils se sont approvisionnés et sont
repartis immédiatement.
    — Ils ne doivent pas être loin. Brasselas est
certainement avec eux. Quelle impudence de venir ici !
    — Demain matin, des patrouilles partiront à
leur recherche.
    — Qu’elles soient méfiantes, nombreuses et
solidement armées, seigneur comte, conseilla Guilhem. Ces valaques sont de
redoutables combattants, et s’ils ont avec eux les gens de Brasselas, cela fera
une horde dangereuse.
    — Pas pire qu’une horde de loups !
intervint un des chevaliers avec suffisance. Nous avons l’habitude de ces bêtes
sauvages.
    Guilhem le dévisagea un instant. Décidément, les
chevaliers de Foix affichaient une étonnante confiance en eux. La triste fin du
sire de Salsigne et de son escorte semblait ne leur avoir rien appris.
    — Seigneur Guilhem, je vous l’ai dit,
poursuivit le comte de Foix, j’avais entendu parler de vous et de votre
vaillance. Je suis honoré de vous rencontrer. Ma sœur m’a rapporté que vous
étiez féal du roi de France ?
    — Oui, seigneur comte. Je suis son homme
lige.
    — J’aimerais vous prendre à mon service, mais
pour l’instant, je suis en dette avec vous. Ma sœur compte beaucoup pour moi.
Laissez-moi vous montrer quelque chose…
    Sous les regards intrigués de ses féaux, il se
leva, faisant signe à Guilhem de l’accompagner.
    — Venez aussi, seigneur allemand, dit-il à
Wolfram en passant près de lui.
    Laissant Sanceline, ils traversèrent la salle et
franchirent des tentures qui la partageaient en deux. Dans cette deuxième
partie des lieux se dressait, sur une estrade de deux marches, un immense lit
en bois entièrement clos. Quelques énormes coffres complétaient l’ameublement
et toutes sortes d’armes étaient attachées aux murs. C’était la chambre du
comte.
    — Je suis un guerrier, seigneur d’Ussel.
Comme l’était mon père. Ce comté, je me suis battu pour qu’il soit honoré de
tous et pour que mes gens y vivent bien. Ces armes, que vous voyez, sont les
fruits de mes victoires. Ce sont certainement les plus belles et les plus
solides que l’on puisse trouver… Prenez ce qui vous plaît !
    Surpris de cette proposition inattendue, Guilhem
hésita un instant, mais il comprit que le comte se fâcherait s’il n’acceptait
pas. Il examina surtout les épées. Plusieurs étaient attachées avec leur
baudrier, d’autres déposées sur les coffres, d’autres encore étalées sur des
dessertes. Il en prit une, la soupesa et passa son doigt sur le tranchant, puis
passa à une autre, tandis que Wolfram examinait les casques, les heaumes et les
dagues.
    À cette époque, c’étaient les forgerons espagnols
de Valence qui trempaient les armes les plus solides et les moins lourdes.
Guilhem connaissait bien les épées, et ce, depuis sa prime jeunesse. Il en
découvrit une particulièrement légère dont la lame était pourtant large et
tranchante. La poignée en bois de cerisier gainée de fil d’argent se terminait
par un pommeau ciselé en tête d’aigle, la garde était généreuse et protectrice.
    — Elle vient d’El Moro, le meilleur
fourbisseur de Valence, expliqua le comte. La voulez-vous ?
    Guilhem hocha la tête, sans dissimuler sa
satisfaction.
    — Merci de votre générosité, noble comte,
dit-il. Soyez sûr que j’en ferai bon usage.
    Quant à Wolfram, il hésitait entre une longue
dague incrustée de pierreries (étant pauvre, il savait qu’il en tirerait un bon
prix) et un camail d’une grande finesse, bien confortable quand il
chevaucherait pendant des heures.
    — Emportez les deux, lui suggéra le comte
dans un rire truculent. Et vous, Ussel, prenez aussi ce baudrier de daim aux
boucles d’argent. Vous

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