Montségur, 1201

Arnaud,
coseigneur de Saverdun, il fit hommage au comte de Toulouse, au mois de juillet
1201, alors qu’il était vassal du comte de Foix qui lui avait cédé ce fief.
    Amiel de Beaumont, son frère et Brasselas, sont le
fruit de notre imagination mais la querelle entre le comte de Foix et le comte
de Toulouse au sujet de Saverdun est bien réelle. Le château avait été
construit par les comtes de Foix. Mais en 1167, le comte Roger Bernard de Foix
avait rendu hommage à Raymond  V de
Toulouse pour la forteresse, ce qui devait empoisonner les relations entre les
deux comtes durant des dizaines d’années. En 1201, s’appuyant sur sa
suzeraineté, le comte de Toulouse exigea l’hommage du comte de Foix, et comme
celui-ci le lui refusait, il obtint celui d’Arnaud de Villemur, son vassal, et
s’empara du château. Le différend menaça de tourner à la guerre ouverte mais
une assemblée de juristes et de gentilshommes, réunie à Toulouse à la fin de
1201, ramena la concorde en demandant à Foix de rendre l’hommage lige à
Toulouse. Esclarmonde de Foix, comtesse de L’Isle-Jourdain, reste une des
grandes figures du catharisme. Peu après la fin de notre histoire, son frère
reprit les armes contre Urgel, mais cette fois le sort lui fut défavorable et
il fut fait prisonnier. Durant les trois ans où il resta enfermé dans un
cachot, Esclarmonde administra le comté. À la libération de son frère, elle se
tournera définitivement vers l’Église cathare et recevra le consolamentum de l’évêque Guilhabert de Castres, à Fanjeaux.
    C’est aussi à cette époque (1204) qu’elle demanda
à Raymond de Pérella, seigneur de Montségur, de fortifier le rocher. Celui-ci
bâtit un donjon autour duquel on construisit des habitations pour les gens
d’armes et les religieux cathares.
    Après une dernière tentative de conciliation entre
les cathares et l’Église catholique (colloque de Pamiers), Esclarmonde installa
solidement l’hérésie albigeoise dans le comté, ouvrant des hôpitaux et des
écoles où était dispensée la nouvelle religion.
     
    Wolfram d’Eschenbach reste le plus grand poète
allemand du XIII e siècle par
la richesse de son imagination. Après avoir longtemps parcouru l’Allemagne, il
s’installa au château de Warthourg, au service du landgraf Hermann de Thuringe.
    On ignore s’il s’est rendu à la cour de Toulouse,
mais lorsqu’il écrivit, vers 1204, une nouvelle version du conte du Graal, il
parla dédaigneusement de l’œuvre de Chrétien de Troyes en déclarant :
     
    Que Maître Chrétien de Troyes ait mal traité cette
histoire, c’est ce qui irrite Kyot [66] ,
qui nous a transmis le récit véritable.
     
    Il ajouta aussi : C’est de la Provence que la
vraie légende est venue en Allemagne.
    Sur la fin d’Alaric et la prise de Rome, nous
sommes restés au plus près de la vérité, sauf, bien sûr, en ce qui concerne
l’émeraude de Lucifer. Il n’en est pas moins vrai que la rapide mort d’Alaric
reste inexplicable.
     
    Un lointain descendant de Vladislas,
Vladislas  IV de Valachie, surnommé
comme ses ancêtres Dracul, ou Dracula, deviendra roi de Valachie en 1448 et se
rendra célèbre pour sa cruauté, faisant empaler des milliers de Turcs, de
prêtres ou de rebelles. Il servira de modèle au célèbre vampire.
     
    L’Aude est bornée au sud par la montagne d’Alaric
où serait caché le trésor du dernier roi de Toulouse. Au-delà se trouvent des
montagnes salvatches (France pittoresque, Abel Hugo, 1835)
     
    La fontaine intermittente de Fontestorbes, près de
Bélesta, était déjà connue au temps des Romains. Pline l’Ancien parle d’elle
dans son Histoire naturelle et Popée, épouse de l’empereur Néron, la visita en
se rendant aux eaux thermales d’Ax.
    Le gouffre de Caoujous, situé à environ un
kilomètre de Fontestorbes, est constitué d’un puits de soixante-dix mètres
conduisant à une galerie dont chaque extrémité débouche sur un plan d’eau. En
saison d’intermittence, la variation de niveau des plans d’eau avoisine les
quatre mètres. Cette variation se fait au même rythme que l’intermittence.
Devant le gouffre s’étend un dénivelé. L’ancien ravin où sont tombés Sanceline
et Guilhem a été en partie comblé par un effondrement de roches.
     

     
    Le gouffre
     
    Au XIII e siècle, le château de Puivert surplombait bien un immense lac.
     
    Pendant des années, la communauté de Montségur
vécut à l’abri,