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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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moi !
décida-t-elle sèchement.
    Dans cette dispute, il retrouvait l’Amicie de
Villemur capricieuse qui se jouait déjà de lui, trois ans auparavant. Celle qui
lui avait promis de l’épouser alors qu’elle se savait promise à Amiel de
Beaumont. Il croyait qu’elle avait changé, il n’en était plus si sûr.
    Il ne jouerait pas à ce jeu une seconde fois.
    — Je ne veux pas t’offenser, Amicie. Tu comptes
trop pour moi.
    Il se leva et la regarda longuement, avec une
infinie tristesse, avant de se retirer.
     

Chapitre 22
    S anceline
avait passé la nuit avec les servantes et Alaric avec les hommes d’armes. Mais
avant le souper, dans la grande salle, elle avait parlé à Guilhem.
    — Mon père est passé ici, il y a six
semaines, plusieurs personnes se souviennent de lui. Certaines étaient
surprises qu’il soit seul, puisque les Parfaits vont toujours par deux. Il a
demandé le chemin de Foix et un peu de pain pour la route. On ne l’a pas revu,
donc il est toujours là-bas, vers Foix.
    — À Montsalvat…, fit Guilhem, rêveur.
    À la fin du souper, Esclarmonde avait proposé à
Guilhem et à Wolfram de jouer et de chanter pour égayer leur soirée. Wolfram
avait interprété un rude chant allemand, puis raconté une aventure de Gauvain à
la Table ronde. Guilhem avait joué de la vielle et chanté quelques stances
composées en chemin :
     
    N’Esclarmonda
sal Dieus e gar,
    Qu’es
de fina beutat ses par
    E
de guaya, plazen conhdia.
    Le
noms ditz qui-l sap declarar,
    Qu’es
clar’e munda de follia [52] .
     
    Escortés des deux chevaliers de Saverdun et de
quatre archers ils arrivèrent à Pamiers le lendemain soir.
    Ils ne logèrent ni dans l’abbaye de Saint-Antonin
ni dans le village qu’on appelait le Fredelas à cause de ses marécages, mais
dans le castella, un gros donjon féodal flanqué de quatre tours, qui
appartenait à Esclarmonde.
    En suivant le cours de l’Ariège, ils furent à Foix
le surlendemain. Loin de la ville, on apercevait déjà l’énorme rocher qui dominait
la vallée de plus de cent pieds. À son sommet se dressaient deux tours carrées
reliées par un corps de logis cerné d’une muraille abrupte. En haut des tours
crénelées flottaient fièrement des bannières. Quelques-unes ne portaient que
les trois pals d’Aragon, d’autres représentaient les tours carrées de Foix.
    La ville de Foix dépendait de l’abbaye de
Saint-Volusien, qui possédait les reliques de ce saint. Mais après la
construction de l’imposant château par un fils du comte de Carcassonne, les
abbés de Saint-Volusien avaient dû composer avec leur seigneur. Après que Foix
eut été érigé en comté par le comte de Toulouse, un paréage avait été conclu
entre l’abbaye et le comte. Les deux puissances gouvernaient désormais la ville
ensemble, mais cet accord s’était fait au détriment des abbés.
    Ayant franchi la porte fortifiée, Esclarmonde et
sa troupe empruntèrent le chemin serpentant autour du rocher fortifié. À
mi-hauteur, ils passèrent une barbacane avec une porte fermée par une herse.
Les gardes et le sergent qui les commandaient félicitèrent la comtesse pour son
retour mais s’étonnèrent de l’absence du seigneur de Salsigne et de ses hommes
d’armes. Aussi leur dit-elle quelques mots du guet-apens.
    Plus loin, le cortège déboucha sur une plateforme
exposée au midi. Le temps était clair et la vue grandiose. Les pics et les
montagnes enneigés se découpaient et se superposaient sur le ciel d’un bleu
éclatant.
    Une grande animation régnait sur cette terrasse.
Le comte, parti chasser depuis deux jours avec ses gens et ses chevaliers,
venait de revenir avec un ours énorme. La bête, un vieux mâle ayant dévoré des
dizaines de brebis, était encore suspendue par les pattes à une perche et
exposée à l’admiration de tous.
    Sitôt arrivé, Raymond Roger avait appris qu’en
revenant de Saint-Gilles le convoi de sa sœur avait été attaqué non loin de
Sainte-Gabelle. Mais le berger venu le prévenir ne connaissait la nouvelle que
par un pèlerin et n’en savait pas plus. Le comte, très inquiet, venait donc
d’ordonner à ses gens de se remettre en selle pour se rendre à Pamiers afin
d’en apprendre plus quand un garde lui annonça que sa sœur arrivait.
    Il se précipita aussitôt à sa rencontre.
    — Esclarmonde ! Ma chère sœur !
rugit-il en la voyant déboucher sur la plate-forme ! Que Dieu soit loué,
te voilà ! On vient de

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