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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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bagages à l’aubergiste, il entraîna
Wolfram dans un labyrinthe de venelles jusqu’à une boutique proche des lices.
    Ses volets verts étaient clos. Aussi
tambourina-t-il sur l’huis jusqu’à ce qu’on vienne ouvrir.
    C’était un vieillard au visage poupin, presque
chauve et complètement édenté. Ses yeux s’éclairèrent de plaisir en découvrant
Guilhem.
    — Seigneur d’Ussel ? s’exclama-t-il avec
surprise.
    — C’est bien moi, Figuéra !
    — Entrez, seigneur… Je m’apprêtais à me
coucher… Mais quel plaisir de vous revoir…
    — Figuéra est un ami, expliqua Guilhem à
Wolfram. Comme je te l’ai dit, c’est aussi le meilleur fabriquant d’arbalètes
que je connaisse.
    Wolfram vit le vieillard se rengorger, tandis
qu’il allumait une lanterne dans la pièce sombre.
    C’était un atelier occupé par un établi où
s’entassaient des outils, des arcs de fer et de bois, des manches, des cordes
et toutes sortes de mécanismes et de pièces de métal. Aux murs et sur des
coffres étaient accrochées ou posées des arbalètes de toutes tailles.
    — Mon ami est un noble seigneur allemand, dit
Guilhem. Nous avons besoin de deux de tes meilleures armes. Je veux que les
arcs soient précis et puissants.
    — J’ai peut-être là ce qu’il vous faut.
    Ayant pris une arbalète sur une desserte et une
autre, suspendue, il les tendit à ses visiteurs.
    — Leur portée est de plus de quatre cents
pieds, mais elles sont dures à bander, même avec leur crochet. En revanche leur
précision est extraordinaire, si on est adroit. À deux cents pieds, elles
peuvent facilement percer un haubert.
    Le fût des deux armes était en chêne finement
ciselé. Les arcs étaient en bois et en corne, et la corde presque rigide. Quant
à la noix qui retenait le câble, elle était remplacée par une espèce de
gâchette à crochet.
    — Par le diable, s’exclama Guilhem en
l’examinant, la corde est un nerf d’animal !
    — Oui, seigneur. Un nerf d’éléphant. Je les
ai achetés à un marchand venant de Syrie. Leur puissance est prodigieuse.
    Guilhem lança un regard à Wolfram qui hocha la
tête.
    — Je les prends. Donne-moi aussi des carreaux
de fer capables de percer des hauberts.
     
    Après avoir vérifié que les chevaux avaient été
soignés, ils rentrèrent à l’auberge où ils soupèrent d’un repas de porc salé
avec une épaisse soupe aux choux et aux navets arrosée d’un vin aux épices. À
table, Guilhem expliqua la route qu’ils prendraient le lendemain.
    — Carcassonne commande la vallée de l’Aude et
se trouve sur la route naturelle de Narbonne à Toulouse. C’est la seule vallée
qui conduise à la Méditerranée. Mais en se dirigeant au levant, il y a deux
voies romaines qui bifurquent à partir du village de Trèbes. L’une des deux est
sur la rive gauche de l’Aude et traverse le pays du Minervois. L’autre, sur la
rive droite, se dirige droit vers Narbonne.
    — Laquelle auront-ils prise ? demanda
Wolfram.
    — Difficile à dire. Mais Trèbes est petit.
Quelqu’un les aura vus.
     
    Effectivement, le lendemain, à la sortie de
Trèbes, ils rencontrèrent un aiguiseur de couteaux qui venait dans l’autre
sens. Le rémouleur se souvenait bien d’une tente ronde aperçue non loin de
Capendu. Mais il ne s’en était pas approché et n’avait pas vu ceux qui
logeaient à l’intérieur.
    Ils prirent donc la direction de Capendu, mettant
leurs chevaux au trot le plus rapide. Ils ne s’arrêtèrent pas à la petite place
forte et poursuivirent jusqu’à la commanderie du temple de Douzens où ils
arrivèrent alors que sonnait none.
    La commanderie possédait une hostellerie avec un
maréchal-ferrant. Ils l’interrogèrent.
    — Oui-da, seigneurs, des chevaliers qui
parlaient une langue inconnue se sont arrêtés pour que je referre l’un de leurs
chevaux. Ils sont partis, il y a moins d’une heure.
    Guilhem se les fit décrire, mais il n’y avait aucun
doute, c’était le comte Dracul et ses gens.
    Il donna une obole au maréchal-ferrant et ils
repartirent aussitôt après avoir changé de monture.
    L’artisan n’eut donc pas le temps de leur dire ce
qu’il avait remarqué.
    À la sortie de Douzens, ils mirent pied à terre un
instant. Chacun prit son arbalète, arrima le crochet à la corde et, le pied
dans l’étrier, tendit le câble.
    — Dans moins de deux lieues, le chemin
descendra avant de remonter le long d’un talus. Il faut les

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