Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
chevalier
allemand poursuivait :
    — Nous avons supposé qu’on y décrivait
uniquement l’endroit où était cachée la pierre. Je crois qu’il contenait aussi
une explication sur les pouvoirs de l’émeraude.
    — Possible…
    — Ses pouvoirs n’étaient pas seulement
bienveillants. Nicétas le savait. Il voulait voir l’émeraude, témoignage de
l’existence de Dieu et de Lucifer, mais il savait qu’elle représentait un
danger. Aussi n’a-t-il pas voulu l’emporter.
    — Billevesée ! Dracul a bien dit qu’elle
donnait la vie, et Sanceline en est la preuve. D’ailleurs, c’est pour cela
qu’il me l’a volée.
    — Vladislas de Valachie a aussi dit que si la lapis ex cœlis était capable de sauver les vies, elle pouvait porter la
mort. Est-ce si invraisemblable ? Après tout, qu’attendre d’un objet ayant
appartenu au Démon ?
    — Elle a ramené Sanceline à la vie et m’a
sauvé plusieurs fois, répliqua Guilhem, mal à l’aise. À aucun moment je n’ai eu
le sentiment qu’elle était maléfique.
    L’idée que le Démon l’ait protégé ne le dérangeait
pas, mais savoir que Sanceline était revenue à la vie par l’intermédiaire de
Lucifer lui provoquait des frissons d’horreur. Aussi ne dit-il rien de
l’instant où il avait vu la pierre dans le coffre d’or, de ce moment où il
avait eu l’impression que l’émeraude l’étudiait, de ce sentiment étrange qui le
poussait à aller la reprendre.
     
    Bernard de Congost leur accorda une magnifique
hospitalité à son château de Villefort et leur proposa des hommes d’armes pour
poursuivre leurs gredins ; une offre qu’ils déclinèrent pour des raisons
évidentes. Ils repartirent le lendemain pour Limoux où ils arrivèrent à la nuit
tombante.
    À proximité de l’Aude et près des routes qui vont
du nord au sud et de la Méditerranée à l’Atlantique, Limoux était une
importante ville commerçante aux ateliers de tisserands réputés. Fondée par les
habitants du village de la forteresse de Flaçan [62] , qui se dressait en haut d’une
colline escarpée, les cathares y étaient nombreux. Quelques années auparavant,
Roger de Béziers avait accordé à la ville une charte de liberté.
    Ils trouvèrent une chambre dans la grande auberge
de la cité et, pendant qu’ils se faisaient servir le souper, ils se
renseignèrent sur le passage des valaques.
    L’aubergiste ne savait rien, mais son cousin, qui
tenait une écurie, vendait des mules et des chevaux et faisait aussi office de
charretier, lui avait dit avoir acheté la veille trois chevaux et quelques
marchandises à des voyageurs.
    Ils terminèrent en hâte leur repas et se
précipitèrent à la fameuse écurie.
    À peine à l’intérieur, au milieu d’une dizaine de
montures, Wolfram reconnut son palefroi et Guilhem le cheval d’Alaric, ainsi
que le roussin de bât. Ils interpellèrent le garçon d’écurie qui soignait les
bêtes pour qu’il aille chercher le charretier.
    Celui-ci arriva peu après. C’était un gringalet
buriné et ridé comme une vieille pomme. Ses cheveux graisseux formaient une
couronne autour de son crâne chauve tavelé et il affichait l’expression
mécontente de ceux qui ont été dérangés durant leur repas. Mais cette attitude
était aussi mêlée d’inquiétude, car le garçon lui avait dit que les deux
chevaliers qui le cherchaient n’avaient pas l’air commode.
    — Dieu te garde, l’ami ! Ces chevaux me
plaisent, combien en veux-tu ? demanda Guilhem dès qu’il le vit approcher.
    Il désigna la monture d’Alaric et celle de
l’Allemand.
    — Six livres chacun, seigneur. Ce sont de bonnes
bêtes.
    — D’où les tiens-tu ?
    — Des étrangers me les ont cédées, hier,
seigneur, répondit craintivement le charretier.
    — Parlons rond, l’ami. Ces étrangers étaient
des gredins. Ces chevaux sont à nous, ils nous les ont volés.
    Devant le visage décomposé de son interlocuteur,
Guilhem leva une main conciliante pour le rassurer.
    — Je vais te les payer, rassure-toi.
Décris-moi plutôt ces scélérats.
    — Ils étaient quatre, seigneur. Coiffés de
casques de cuirs et de fourrure avec une longue pointe de fer. Leurs épées
ressemblaient à celles des sarrasins. L’un d’eux avait un écu sur lequel était
peint un griffon d’argent. Ils portaient de longues moustaches noires. Pour
sûr, c’étaient des étrangers venant d’Orient ou du Levant.
    — Ce sont eux ! Que t’ont-ils

Weitere Kostenlose Bücher