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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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un dernier regard, il remonta.
    Ils revinrent à Bélesta, le coffre d’or
soigneusement dissimulé dans leurs bagages. Raymond de Bellissen les reçut sans
cacher son plaisir. Lors du souper, Wolfram fit un récit de la poursuite des
gredins et de l’affrontement avec eux, expliquant qu’ils avaient laissé la vie
à l’un d’entre eux, malade, pour que le Seigneur décide de son sort.
    Pendant ce temps, et toute la nuit, Alaric resta près
des cheveux, à surveiller le coffre.
     
    Ils prirent la route de Foix en passant par
Castelsarrasin. Guilhem connaissait la forge de ce village située près d’un
cours d’eau, à l’écart des habitations.
    Quand ils s’y arrêtèrent, le forgeron surveillait
ses ouvriers qui brossaient des gonds de bronze venant d’être fondus.
L’artisan, en tablier de cuir, s’avança vers eux, tandis qu’Alaric attachait
les chevaux à un arbre.
    — Dieu vous garde, maître forgeron !
salua Guilhem en l’observant.
    L’homme, la quarantaine, était robuste, comme tous
les fèvres. Il avait le front large, le nez carré et les traits d’un ouvrier
consciencieux. Sa barbe et sa chevelure attachée par des cordelettes tiraient
sur le roux.
    — Dieu vous garde aussi, seigneur,
répondit-il avec réserve.
    — Pouvez-vous fondre des métaux pour
moi ?
    — Je peux le faire, seigneur, répondit
l’artisan en associant à ses paroles un mouvement de la tête. Je sais même
couler des cloches, si elles ne sont pas trop grosses. Je viens de fondre du
bronze. Voulez-vous voir mon travail ?
    Guilhem hocha de la tête et suivit l’artisan dans
son atelier.
    C’était une pièce très sombre. Guilhem savait que
les forgeurs avaient besoin de l’obscurité pour distinguer les températures du
métal à partir de sa couleur.
    Le foyer était au centre, un vaste creuset encore
empli de charbon de bois. Un soufflet de cuir envoyait de l’air par-dessous.
L’instrument était activé par une barre qui montait et descendait en haletant,
au rythme d’une roue de bois, dans la rivière.
    Un peu partout étaient déposés des moules
d’argile. Sur un établi traînaient des salières d’emboutissage et des tas de
formage. Il y avait une caisse pleine de sable et des cuves emplies d’eau.
    Le forgeron montra des barreaux coulés pour une
herse de bronze, puis attendit que son visiteur lui explique ce qu’il voulait.
    — Ce n’est pas du bronze que tu vas couler,
l’ami, c’est de l’or, laissa tomber Guilhem à mi-voix.
    — De l’or, seigneur… répéta l’autre,
interloqué.
    — Un coffre que je veux transformer en
lingots d’une livre.
    — C’est possible, seigneur. S’il ne s’agit
que de lingots, j’ai des moules pour des lingots de deux marcs. Ce ne sera pas
trop long, car l’or fond rapidement. Vous voulez que je fasse ce travail
quand ?
    — Maintenant, et sous nos yeux. Je te paierai
dix sous d’or et tu n’en parleras à personne.
    — Je sais tenir ma langue, seigneur, mais
j’ai besoin de mes ouvriers.
    — Éloigne-les. C’est moi qui te servirai
d’aide, j’ai travaillé chez un forgeron.
    L’autre comprit que c’était une affaire hors du
commun.
    — Voici un denier d’argent pour tes
compagnons, qu’ils aillent manger et boire au village à ma santé.
    Ils sortirent.
    — Jacques, Pierre ! lança le forgeron,
ce seigneur vous offre à dîner.
    Il donna le denier au plus âgé.
    — Allez au village et emplissez-vous la panse.
Ne revenez qu’à la nuit et pas un mot sur la présence de mes visiteurs, si vous
voulez continuer à travailler avec moi !
    Interloqués, mais trop contents, les ouvriers
partirent sur-le-champ, tandis que le forgeron commençait à préparer les moules
dans le réservoir de sable à cet usage.
    Se conformant à ses instructions, Alaric rassembla
le charbon de bois nécessaire à la fonte, puis Guilhem sortit le coffre qu’il
porta avec Wolfram.
    Le forgeron resta stupéfait devant l’objet massif
si finement ciselé.
    — Seigneur, il faudrait que je le brise pour
le fondre par morceaux, dit-il. C’est grand dommage…
    — Brise-le, l’ami ! ordonna Guilhem,
indifférent.
    L’autre alla chercher une énorme hache et, après
une ultime hésitation, il entreprit de rompre la huche de métal en commençant
par le couvercle. Après nombre de coups, il ne resta de la magnifique œuvre
d’art qu’une douzaine de morceaux informes. Guilhem rassembla soigneusement les
débris, tandis que le

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